Le
château a été construit ou reconstruit en 1632
pour François de Groiselier, seigneur de Saint-Léger,
sous la forme d'un long corps de logis cantonné de trois
pavillons. Le marché passé avec les "carreliers" Jehan
Gonthier et Foubert Vacquavant précise les dimensions
attendues du logis (70 pieds - 21,33 m de long, 22 pieds - 6,70 m de
profondeur et 26 pieds 7,92 m de haut), qui doit être
cantonné de trois pavillons "aux encoignures" et disposer de
26 fenêtres et 4 lucarnes. Les matériaux devaient
provenir de la carrière de Saint-Léger ou de celle de
Domart.
23 novembre
1632 - marché pour la fourniture des pierres
destinées à la construction de la maison
seigneuriale de Saint Léger lès
Domart
"Furent
présens en leurs personnes Jacques Desgroseliers
escuier sieur de Quilen, Saint Léger, Haraucourt et
autres lieux, maître des eaues et forests de Picardie
conté et sénéchaussée de
Ponthieu, de prézent demeurant audit Saint
Léger d'une part, et Jehan Gonthier et Foubert
Vacquavant, carrelier, demeurant au village de paroisse de
Yeaucourt sur Somme d'autre part. Et ont recogneu les
parties avoyr faict entre eulx les convention et
marché en la manière qu'il enssuict. Cest
assavoir que lesdits Gontier et Vacquavant se sont
chargé submis et ont promis audit sieur de Quilen de
luy tirer fournir toute la pierre de taille quil conviendra
emploier a faire ung corps de logis audict lieu de Sainct
Léger quy sera de soixante dix piedz de long, de
vingt deulx piedz de croeux et de vingt six piedz de hauteur
avecq trois pavillons aux trois encoigneures dudit corps de
logis. Auquel corps de logis et pavillons y porra avoyr
vingt six croizées, quatre lucarnes et [...]
en nombre de six dedens le comble, ung manteau de
chemynée et cinq portes ; avec toutes les
encoigneures dudit corps de logis et pavillons, embossement
allentour diceux ; avec ung tas de plainte au dessus des
premières croizees et un autre tas au dessoubz de
l'entablement pour poser les consolles dessus ; et
l'entablement quy ira tant allentour desdits corps de logis
et pavillons ; rogner les foeilletz dun tas de pierres quy
servira encore de plainte. Comme aussy de fournir toutes les
pierres quyl conviendra pour faire une cave de dix huict
piedz de long et de seize piedz et demy de large ; avec les
couronnements de cincq buhot de chemynée de pierre
blanche ; et encore la pierre pour faire le chaperonnement
dun balustre quy se fera au devant dudict corps de logis. Et
générallement fournir toute la pierre quil
conviendra de quelque sorte que ce soyt.
A rendre
lesditctz corps de logis pavillons et cave cy dessus faictz
et parfaictz, tous les coings des corps de logis et
pavillons avecq les piedz droits des croizées. Seront
tenus de livrer la pierre de la haulteur de quatre tas de
briques mises en besongne.
A prendre
ladicte pierre en la carrière du terroir de Sainct
Léger sil sy en trouve, sinon en la carrière
du bourcq de Dompmart. Dadvantage seront tenus de travailler
six jours a tirere du moellon en tel lieu dudit Sainct
Léger que ledict sieur le trouvera bon. Moyennant
quiceluy sieur, de sa part, sera tenu de paier ausdictz
manoeuvres pour tout ce quilz livreront la somme de deulx
cens livres ts. Paiables de mois en mois. Seront tenus
lesdictz manoeuvres de commencher dès aujourdhuy a
travailler pour tirer et livrer lesdictes matières et
de contynuer leur besongnes et délivrances jusques
pleine et parfaite constructuion desdictes besongnes sans
auculne discontinuation a peine de tous despends dommages et
interestz de retardement. Promectans...
Passé
avant midy au bourcq de Dompmard lez Ponthieu, le vingt
troisiesme jour de novembre mil six cens trente deulx."
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Le domaine,
consistant en une maison seigneuriale, haute et basse cour et
dépendances, entourés de fossées, de haies et
murs, est acquis en 1669 par Nicolas Le Roy de Jumelles. Il sera
habité par son fils, Nicolas-Henri, qui fait restaurer la
demeure et bâtir des communs (écurie en pierre blanche)
et dépendances agricoles (étables à chevaux,
à vaches, à cochons, grange, bergerie, etc), avant
1709, date de son décès. Son fils fait quant à
lui aménager une chapelle bénite en 1767. Il est sans
doute aussi le commanditaire des transformations faites au corps
principal du logis dans la 1re moitié du 18e siècle. En
1785, le domaine passe à Charles-Bernard, comte de Brossart de
Saint-Léger, puis à son gendre Louis des
Essars.
plan cadastral de
1832 - le château
Sur le plan cadastral
de 1832, l'ancien manoir comprend un logis cantonné d'un seul
pavillon, au sud-est, plusieurs bâtiments fermant la cour, au
nord, du côté de l'entrée,
précédée d'un petit pont de pierre, qui
s'effectue depuis l'ancienne rue de l'Eglise. Dans la cour, le petit
bâtiment carré, au sud du vaste abreuvoir, est
vraisemblablement l'ancien colombier. D'autres bâtiments sont
également visibles au sud de la cour. Un vaste jardin
s'étend à l'ouest.
En 1851, l'ancien
manoir est habité par Albert de Saint-Pol, sa femme, Rosa des
Essarts, et leurs deux enfants. Y résident également,
dans une dépendance, un garde des bois, dont les deux fils
sont employés comme régisseur et domestique.
1er
décembre 1903 - plan de situation pour l'aménagement de
classes de l'école de garçons, Bienaimé
(architecte)
1er
décembre 1903 - plan du rez-de-chaussée et du 1er
étage pour l'aménagement de l'école des
garçons
1er
décembre 1903 - élévation de la façade
principale pour l'aménagement de l'école des
garçons
avant 1914 - vue
partielle de l'ancien logis
La
propriété est acquise en 1898 par un juge de paix, qui
loue à la commune, deux ans plus tard, une pièce du
rez-de-chaussée et un petit terrain attenant de 400 m²,
pour y installer une classe de l'école de garçons. En
1903, la commune achète le château qui est alors
affecté définitivement à l'école des
garçons, après son réaménagement par
l'architecte Anatole Bienaimé. Un bâtiment moderne a
été construit dans les années 1950 pour abriter
de nouvelles classes.
vue
générale depuis la cour
Élevé
en brique et pierre et couvert d'ardoises, le bâtiment
principal (ancien logis) de 18,50 m de long sur 8 m de large,
présente un élévation sur cour à neuf
travées. Il est flanqué à l'angle sud-ouest d'un
pavillon rectangulaire d'une travée unique, de 6,50 m sur 6,80
m, avec un étage carré et attique,
éclairé par une petite fenêtre. De l'autre
côté de la cour, le bâtiment des nouvelles classes
à ossature béton et remplissage de brique, est couvert
d'un toit à un pan.
vue de situation,
depuis le nord
bâtiment de
classes
le
village
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l'école
de garçons et la mairie
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le
château, devenu école de
garçons
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l'ancienne
école de filles
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l'ancienne
église - détruite - et le
cimetière
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la
nouvelle église
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l'ancien
presbytère, devenu poste
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la
cité Saint-Charles
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le
Chalet canadien
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la
salle des fêtes
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