SAINT LEGER SOUS CHOLET
LA COMMUNE (DE 1863 A NOS JOURS)

 

le bourg

les fermes

les écoles

les chemins

le presbytère

la guerre

 

 

Les archives du Conseil Général étant maintenant accessibles, on peut y retrouver les délibérations traitant de la création de la commune de Saint Léger. Celles de 1862 ne font que confirmer ce que nous avons déjà écrit, à savoir que le conseil municipal du May a toujours été hostile à la création des nouvelles communes de Bégrolles et Saint Léger. Lors d’un vote, ce conseil a voté contre par 21 voix sur 30 votants. Par contre, l’enquête réalisée près des habitants à la même époque a recueilli 150 déclarations « pour » et 26 « contre ». Le Conseil Général, lors de sa session du 28 août 1863, était même favorable à la réintégration de plusieurs fermes du May dans la nouvelle commune, ce qu’a refusé le May.

Devant l’intransigeance du Conseil Municipal du May, les habitants de Saint Léger, ayant hâte d’en finir, acceptèrent que leur commune ait les mêmes limites que leur paroisse, telles qu’elles avaient été définies lors de sa création, par l’ordonnance royale du 20 juillet 1826.

Bien que privée d’une partie de ce qui aurait dû être son territoire, la commune de Saint Léger existe désormais. Il lui faut rapidement une administration municipale, un maire et son conseil municipal.
En effet, l’état civil peine à se mettre en place. Les habitants sont tellement habitués à se rendre au May que certains y feront enregistrer leurs nouveaux-nés plusieurs mois après la création de la commune.

Le premier Conseil Municipal, composé de 17 membres, sera présidé par Louis Gouraud, premier maire élu de la nouvelle commune de Saint Léger du May. Les membres de ce premier Conseil étaient : Louis Gouraud, maire - Joseph Barreau, adjoint - Pierre Braud, adjoint - Jean Baptiste Merlet - Jacques Merlet - François Barreau - Augustin Brémond - Jacques David - Charles Boutré - Joseph Audusseau - Jean Braud - Pierre Rousselot - Alexis Maurat - Jacques Bondu - André Chotard - Julien Marceau et André Godineau.

Louis Gouraud était né en 1793 à Beaurepaire, en Vendée. Il est âgé de 70 ans lorsqu’il prend ses fonctions de maire, mais rapidement la maladie l’empêchera de terminer son mandat. Il démissionne en 1865 et décède le 19 avril 1867, laissant le souvenir d’un brave homme estimé, généreux et bienfaiteur de la commune à laquelle il a légué tous ses biens.
Fait sans doute rarissime, il a été mentionné dans son acte de décès qu'il a rendu "d'immenses services à la commune" lors de sa création, ce qu'ont voulu faire connaître ses amis du Conseil de l'époque. Il fut remplacé dans ses fonctions par Pierre Braud.

 

 

 

l'allée des Bois en 1966 - les temps changent !
la photo est prise dans le sens la Bâtisse / le carrefour central,
à hauteur, approximativement, de l'actuelle rue Cesbron-Lavau, sur la droite

 

 

 

Saint Léger, ses habitants, son territoire en 1863

 

En 1863, lors de sa création, la commune comptait 672 habitants répartis entre le bourg ou Haut Saint Léger (299), le Bas Saint Léger (79), les fermes et les écarts (294). Ces chiffres ne varieront guère au cours des décennies suivantes.

Le bourg comprenait 63 maisons pour 88 ménages, le Bas Saint Léger 16 maisons pour 27 ménages.
On y trouvait tous les commerces et artisans, 3 moulins, et l’on dit même 10 cabarets et auberges.
Toutes les professions y étaient exercées, tant de bouche qu’artisanales : domestiques, propriétaires, chiffonniers, journaliers (les plus nombreux), revendeurs, marchands (de moutons, de tissus...), maçons, fabricants, menuisiers, forgerons, charrons, sabotiers, cordonniers, entrepreneurs, bouchers, cabaretiers, aubergistes. Certains exerçaient deux professions en même temps, comme forgeron et cabaretier, mais c’était le plus souvent l’épouse qui tenait le café.

Les femmes étaient le plus souvent lingères, couturières, lavandières, nourrices et élevaient leurs enfants. Certaines élevaient en nourrice les jeunes enfants confiés par des habitants aisés de Cholet, d’autres se plaçaient comme nourrices au sein dans les familles bourgeoises.

Les journaliers et les tisserands avaient beaucoup de mal à vivre de leur travail, et leurs familles étaient parfois considérées comme indigentes. Les personnes âgées, surtout les veuves sans ressources, étaient obligées de travailler comme journalières jusqu’à un âge avancé, 75 et même 80 ans.

Les manufactures de tissage ont sonné le déclin de la corporation des tisserands en cave, alors que de nombreux ouvriers sont sans travail. Des souscriptions sont faites en leur faveur. 40 habitants de Saint Léger, dont Louis Gouraud, se joignent aux donateurs. Les dames des salles d’asile de Cholet organisent des tombolas au profit des enfants pauvres. Mme Cesbron-Lavau, la présidente, a reçu 2 coupes de porcelaine de Sèvre offertes par l’Empereur et destinées à la tombola.

 

habitants de St Léger en 1861 (au bourg, au Bas St Léger et place de l'église)

nom et prénom
profession
âge
épouse
âge
enfants ou autres
âge
le bourg

DENECHAU Charles

desservant

54 ans

BLANVILAIN Jeanne, domest.
BLANVILAIN Louise, domest.

63 ans
54

GALIOU Pierre

cantonnier

60

MARCHAND Jeanne

58

Hortense, lingère
et Anne

18
16

BLOUIN Pierre

maçon

26

GALIOU Marie

23

Pierre

4 mois

GOURY François

grêleur

38

MORINIERE Françoise

37

PICHON Louis

cantonnier

32

FONTENEAU Marie

26

Louis

3

LANDREAU René

journalier

64

COIFFARD Jeanne

67

René, forgeron
Hélène, couturière

31
23

POHU Marie

journalière

49 (indigente)

BRIN Pierre

aubergiste

76

CARTRON Marie

62

Marie, marchande

26

MORAT Alexis

forgeron

46

BRIN Julie

33

Alexis et Gustave

9 et 7

OGER François

journalier

42

BAUDRY Modeste

32

Jeanne

9

BOSSARD François

tisserand

45

BARRÉ Marie

47

François, tisserand

14

OGER Jean

garde particulier

58

MARY Jeanne

52

MORAT Urbain

journalier

50

BERNIER Marie

41

Louise

10

MORAT Jean

rentier

91

BRISSET Renée

journalière

68 (indigente)

BROSSARD Louis

maçon

45 (indigent)

GIRARD Marie

46

Marie

16

GADRAS Louis

aubergiste

64

BOULIER Marie

64

Auguste
Anastasie
Marie

32
29
24

ROUSSELOT Auguste

journalier

56

ALLARD Marie

48

BARREAU Joseph

marchand

61

CARTRON Jeanne

59

Jeanne
Joseph

25
23

BIROT Jean

journalier

32

BRICARD Jeanne, cout.

25

PIOU Modeste

journalière

68 (indigente)

BRICARD Pierre

journalier

60

THARREAU Jeanne

59

1 fille

23

GADRAS Pierre

cordonnier

58

AUDUSSEAU Jeanne

54

Pierre, cordonnier
Marie

32
22

RETAILLEAU Baptiste

sabotier

46

VIGNET Olive

40

Olive
BOUSSIN Camille, ouvrier

10
20

MORAT Auguste

carrier

42

GODINEAU Marie

45

Zélie

13

ROBINEAU Pierre

maçon

53

ONILLON Renée, dom.

53

BOISDRON Pierre

journalier

37 (indigent)

FONTENEAU Marie

28

Pierre et Marie

BONDU Jacques

m. de moutons

44

BOUYER Marie

33

Jacques

6

PASQUIER René

m. de moutons

39

Marie sa sœur

41

BREMOND Pierre

journalier

44

GUERIN Rose

47

BIROT Pierre

m. de chiffons

49 (indigent)

CREUSET Marie

54

BRUNELLIERE Pierre

journalier

59 (indigent)

Victoire et Marie

20 et 14

GOURAUD Louis

propriétaire

66

LÉGER Joséphine, dom.

40

BARBOT René

journalier

48 (indigent)

Marie

20

CHESNÉ Luc

maçon

33

MASSON Jeanne

33

Amélie

7

MASSON Pierre

maçon

69

Jean, maçon
Joseph, maçon

30
20

AUGEREAU Marie

religieuse

32

PABOT Cécile

religieuse

24

GUERIN Jeanne

religieuse

49

CHAPRON Marie

dévideuse

61 Vve Gourdon

Marie, tisserande
Aimée, tisserande

29
26

AUGEREAU Michel

journalier

37

NEAU Marie

31

Michel et Eugène

9 et 5

GOURDON Jules

forgeron

34

MOUNIERE Anne

29

Marie
CHALUMEAU Félix, ouvrier

6
25

MERLET Alexis

paveur

35

ROGER Joséphine

32

Alexis

14

CHABIRON Louis

tisserand

28

LOISEAU Pierre

tuilier

33

HY Marie, couturière

23

BICHON Pierre

tisserand

36

BLANC Marie, dévideuse

44

Rose

19

SAMSON François

cabaretier

34

BOURSIER Marie, épicière

27

Victor, Auguste et Marie

CHEVALIER Jean

tailleur

44 (indigent)

DUPONT Jeanne

40

5 enfants

BRUNET Jean

cabaretier

49

CHUPIN Virginie

48

6 enfants

PERDRIAU J.Baptiste

menuisier

40

GRENOULLEAU Victoire

39

3 enfants

MARCEAU Julien

marchand

54

CHUPIN Elisabeth

50

Elisabeth

21

BOUTRÉ Charles

maçon

49

LÉGER Eugénie

45

Eugénie, Charles, Adolphe

MEUNIER Pierre

journalier

55

COUSSEAU Constance

28

PENOT Jeanne

dévideuse

63

GUINEBRETIERE P.

journalier

69

LÉGER Jeanne

60

BARRY Pierre

tisserand

48 (indigent)

OGER Marie

30

3 enfants

BLANDIN Benjamin

tisserand

30

SAUDEAU Marie

24

BONNEAU Jean

journalier

32

OGER Mélanie

25

GIRARD Pierre

maçon

39

MARCHIVE Victorine

32

3 fils et 1 fille

BASILE Pierre

journalier

53

MERLET Hyacinthe

39

2 enfants

CHEVALIER Joseph

cultivateur

39

BODIN Marie

32

3 enfants
FONTENEAU Rose, dom

BOMPAS Jean

boulanger

59

FONTENEAU Rosalie

45

4 enfants

ONILLON Jean

tisserand

58

COIFFARD Renée

60

MARAIS André

journalier

64

André et Constant

29 et 18

BARILLIER René

journalier

50

TERRIER Mathilde

lingère

18

GODINEAU André

carrier

41

BIROT Jeanne

35

2 enfants

BOUCHET Jeanne

journalière

65

BREBION Pierre

fruitier

71

DAVID Françoise

68

THARREAU Mathurin

journalier

49

AUDUREAU Marie

48

Elisabeth

MALECOT Marguerite

fileuse

81

HY Jean

tisserand

29

BRETEAU Anastasie

28

Jean et 1 fille

MERLET Jean

journalier

70

BOUET Renée

54

1 fille, lingère

MENAGER Joséphine

journalière

58

LANDREAU Pierre

journalier

42

BIROT Modeste

37

Pierre, François et Marie

11,8 et 4

LANDREAU Jeanne

journalière

56

GUINEBRETEAU René

journalier

51

CHERBONNIER Rosalie

49

OGER René

maçon

36

GUINEBRETEAU Marie

40

2 enfants

BONDU Pierre

garde particulier

49

BRICARD Jeanne

48

Victor

MERLET Louis

bordier

67

MOREAU Jeanne

68

nom et prénom
profession
âge
épouse
âge
enfants ou autres
âge
le Bas St Léger

DELAUNAY Dominique

journalier

73

CHÉNÉ Marie

73

UZUREAU Pierre

journalier

69

ONILLON Joseph

tisserand

48

CHUPIN Jeanne

45

Pierre et Joseph

BREMOND Auguste

m. de moutons

49

BRIN Jeanne

61

MORINIERE Louis

journalier

57

BESSON Françoise

48

GUINEFOLEAU Louis

journalier

33

DELAUNAY Modeste

29

2 enfants

BENESTEAU René

journalier

36

BESSON Marie

30

BAUDRY Pierre

m. de moutons

33

BRAUD Jeanne

31

Valentin

6 sem.

POILANE Pierre

tisserand

79 (indigent)

Jeanne

48

LEFORT Pierre

journalier

42

3 filles

RAIMBAULT Renée

journalière

65 (indigente)

LEFORT Jean

journalier

42

DELAUNAY Françoise

31

3 enfants

MORILLE Pierre

journalier

40

BOURCIER Modeste

34

3 enfants

CHUPIN Joseph

ouv. maçon

35

VERGER Jean

cantonnier

58

OUVRARD François

journalier

38

FROUIN Victoire

28

2 enfants

GODINEAU Auguste

cultivateur

44

FONTENEAU Jeanne

34

2 enfants

GODINEAU René

cultivateur

50

BRUNELIERE Jeanne

45

2 enfants

CHIRON Joseph

journalier

72 (indigent)

BRUNELIERE Louis

cultivateur

48

CHIRON Rosalie

38

5 filles

ONILLON Isaac

tisserand

40

YOUX Marie

30

Isaac

nom et prénom
profession
âge
épouse
âge
enfants ou autres
âge
place de l’église

DENECHAU Benjamin

curé

56

COIGNARD Charles, neveu

12

MENARD Marie

dévideuse

96

BOUSSIN Perrine

fileuse

76

MOREAU Marie

fileuse

72

GILLET Jean

retraité

54

MACÉ Jeanne, dévideuse

55

Xavier, forgeron

19

BRION Pierre

propriétaire

52

THARREAU Cécile

48

Benjamin, fabricant
Charles, fabricant
Victor, fabricant

23
22
19

GAUDIN Pierre

charpentier

67

DAVID Marie

65

Henri, charpentier
Félicité, couturière
Henriette et Marie, tisserandes

28
28
23 et 21

 

le Landreau, mairie depuis 1988

 

 

haut de page

 

 

les fermes et les écarts

 

Le reste de la population est réparti dans les fermes et les écarts, plus ou moins éloignés du bourg, y pratiquant surtout l'élevage des bovins, des moutons et l'apiculture. Le cheptel est évalué à 75 chevaux, 1 âne, 675 bovins, 245 moutons, 48 porcs, 2 chèvres et 67 ruches. Faisons maintenant connaissance avec les 38 fermes, métairies, bordages et leurs exploitants de l'époque (années 1861-1863).

Vous trouverez ici http://www.archives49.fr/acces-directs/archives-en-ligne/plans-cadastraux-napoleoniens tous les plans cadastraux concernant Saint Léger dont sont tirées certaines images qui illustrent cette page.
Les photos ont été prises le 21 novembre 2014, jour où il faisait beau.

 

Les Ajoncs :

les Ajoncs

Les Audouins :

La Biffaumoine (trois foyers) :

la Biffaumoine

La Brosse :

la Brosse

La Cajolerie (trois foyers) :

Le Chêne Blanc :

Le Chêne Souche :

Le Chiron ("chiron" veut dire "rocher émergeant du sol") :

le Chiron

Le Claireau :

La Petite Coudraie :

La Coudraie (trois foyers) :

La Coulardrie (trois foyers) :

L'Echasserie (deux foyers) (propriétaire : D'ANDIGNÉ, à Angers) :

l'Echasserie

L'Eriboire (deux foyers) (autrefois la Lireboire, et parfois l'Irboire) :

l'Eriboire

L'Etang :

La Fontaine :

Les Fossés :

Les Gats :

les Gâts

Les Guignarderies (aussi Les Guignardières) :

les Guignardières

La Juinière :

la Juinière

Les Landes (deux foyers) :

Le Landreau (le manoir du Landreau) :

 

Mystère au manoir du Grand Landreau
Le Landreau aurait dû compter une âme de plus, mais c'est dans le plus grand secret que la petite Marie Joséphine y a vu le jour dans la nuit du 12 au 13 octobre 1834.
Sa maman, qui habitait Paris, ne l'a pas abandonnée, heureusement, mais a caché sa présence pendant plus de 13 ans.
Ce n'est que le 15 février 1848 qu'elle décidera de régulariser la situation afin de donner une existence légale à sa fille.

Le Martineau :

le Martineau

Le Martinet :

le Martinet

Les Moulins (deux foyers) :

 

Plusieurs moulins ont existé au lieu qui porte encore ce nom aujourd'hui.
Célestin Port parle de 3 moulins, chiffre qui correspond aux données de 1864 sur la commune.
Un plan de 1869 ne laisse plus apparaître que 2 moulins, il pourrait s'agir du moulin des Rues et du moulin des Landes :

Jean Brouillet a vendu les pierres provenant de la démolition de son moulin à Pierre Braud, des Ajoncs, au prix de 8 francs la toise (1881) :
"Nous soussignés Brouillet Jean, meunier au moulin des Souris, commune du May, et Moreau Pierre, voiturier au bourg du May, vendons à M. Braud Pierre, propriétaire aux Ajoncs, commune de Saint Léger, qui accepte, les pierres provenant de la démolition d'un moulin sis à Saint Léger, à nous appartenant, moyennant la somme de huit francs la toise de pierre triée et propre, laquelle devra être enlevée dans le courant de l'été 1881.
Fait en double au May, le 6 février 1881 
J. Brouillet"

source et lien :http://www.archives49.fr/acces-directs/archives-en-ligne/plans-cadastraux-napoleoniens
(St Léger ss Cholet, puis G1 du Plessis)

 

les Moulins

 

La Grande Noue (deux foyers) (propriétaire Pierre BOURBON, d'Ardelay, Vendée)

la Grande Noue

Le Pas Mortagnais :

le Pas Mortagnais

La Poissardière :

Ancien fief appartenant à la famille d'Andigné-de-Mayneuf. A la Révolution, la métairie était exploitée par la famille MAILLET : Michel MAILLET, son épouse Madeleine BARAUD, et leur fille Madeleine.

la Poissardière

Le Pontreau (quatre foyers) :

Ancien fief et seigneurie relevant de Mortagne, avec deux étangs et hôtel noble dont dépendaient les métairies du Pontreau, du Boulay, de la Godinière, du Gué, de la Guignardière en Saint Pierre de Cholet, et du Bois Crépeau en la paroisse du May. La terre du Pontreau appartenait à Béritault de la Bruère, émigré à la Révolution. Le château était habité par Louis Augustin de Villeneuve du Cazeau qui prenait le titre de seigneur du Pontreau. A émigré à la Révolution et combattu dans l'armée des Princes. Il est décédé en 1818 aux Trois-Ilets en Martinique.

le Pontreau

Le Pré :

Le Quartron (propriété du bureau de Bienfaisance d'Angers) :

le Quarteron

La Ragotière :

la Ragotière

La Petite Rivière :

la Petite Rivière

La Rivière Gabillon :

la Rivière Gabillon

La Roussière :

la Roussière

Les Rues (bordage) :

les Rues

La Treille (petit bordage) :

La Vacherie (propriétaire DEHARGUES Félix, de Brûlon - Sarthe) :

la Vacherie

Des métairies et bordages ont disparu mais le nom est resté, par exemple le bordage de l'Etoile, qui a donné son nom à la rue actuelle de l'Etoile, ou la métairie de la Croix, située dans le bourg, et qui a laissé son nom au quartier de la Croix. Elle appartenait autrefois à M. Tessié du Mottay et à son frère Gonzalve Tessié, puis vers 1863 à Louis Gouraud.

Pour le plaisir encore, il est bon de retrouver les noms anciens de quelques lieudits que l'on a oubliés, et c'est dommage. En voici quelques uns parmi beaucoup, au noms évocateurs : La Troche - Le champ du Cormier - la Chaintre - l'Ouche du Jardin - la Grande Friche - le Pré des Coudres - le Petit Champ des Fougères - l'Ouche du Vernier - l'Ouche d'Avoine - le Champ de la Vallée - le Grand Pré - le Pré Albert - le Châtelet - l'Ouche de Fontaine - l'Ouche de la Douve - la Haute et la Basse Rochette - l'Ouche du Clocher - le Pré Baudet - l'Ouche du Lin - l'Ouche du Pas au Moine - la Nouette - le Petit Croteau - le Champ de la Grolle - l'Ouche des Abeilles - l'Avé Maria - le Chêne Souch (ou Chêne-Souche) - le Chenil - les Cajotteries - la Loge - la Gravelle - la Treille - les Landes - le Bordage des Bois - le Theil - Rousselotte - les Rues - les Cheminées - le Goyau - le Bordage du Toit...

Le territoire de la nouvelle commune était réparti approximativement de la façon suivante :

La population de Saint Léger restera stable pendant les 70 années suivantes, avec une moyenne de 620 habitants. En 1936, elle descendra même à 531 habitants.

La nouvelle municipalité, rapidement au travail, doit trouver de l'argent. Pour cela, elle lance un appel à la générosité des habitants. Ils seront nombreux à accepter d'apporter leur soutien financier à leur commune et signeront une promesse de don à titre de souscription volontaire, s'engageant à verser dans les mois qui suivront une petite somme d'argent. D'autres, plus fortunés, prêteront des sommes plus importantes (3.000 francs), avec un intérêt de 4.5 %, remboursable par annuités de 500 francs, capital et intérêts compris. La municipalité vend également des chemins communaux devenus inutiles : chemin de l'Avé Maria, chemin des Gâts près des Moulins, chemin des Jangines.

 

haut de page

 

 

 

les écoles

 

Donc, pour le conseil municipal, le travail ne manque pas, les projets non plus car les besoins sont grands. Les premières réunions du Conseil seront consacrées au budget, puis les suivantes concerneront les écoles. Dès septembre 1864, il est prévu le "dédoublement" de l'école mixte qui ne doit plus exister. Il faut une école spécifique pour un enseignement destiné aux garçons, et une école pour les filles, et il est demandé au préfet de bien vouloir nommer un instituteur public laïque.

A cette époque, l'école primaire de garçons reçoit 71 élèves : 13 élèves de 3 à 7 ans, 41 élèves de 7 à 13 ans, et 17 de plus de 13 ans. Elle est dirigée par Alphonse Raguin. Louis Frouin lui succédera le 29 septembre 1866 et occupera cette fonction jusqu'en 1887 avec le titre de "instituteur définitif". L'école des filles est dirigée par Marie Augereau, religieuse de l'institution Saint Charles.

En 1867, en vertu d'une circulaire préfectorale, le conseil municipal vote la création d'une classe communale d'adultes pour les jeunes gens, et une pour les jeunes filles. Les cours devaient être dispensés par le directeur de l'école publique de garçons et par la directrice de l'école de filles. La commune assurait le paiement des frais de chauffage et d'éclairage.

L'industrie et les manufactures de tissage ont besoin de main d'œuvre, et les directeurs n'hésitent pas à employer les enfants. Afin d'éviter les abus, une loi du ministre de l'instruction publique réglemente le travail des enfants de moins de 12 ans. Le maire et les instituteurs devaient veiller à ce que les enfants de moins de 12 ans ne puissent être employés dans les manufactures qu'à la condition que les parents justifient qu'il fréquente l'école. Dans le même ordre d'idées, aucun enfant de moins de 15 ans ne devait travailler plus de 6 heures par jour s'il n'était pas titulaire d'un certificat de l'instituteur, visé par le maire, prouvant qu'il avait acquis le niveau d'instruction primaire élémentaire (loi du 19 mai 1874).

 

les écoliers de Saint Léger du May de 1864 à 1889

année
nom du directeur
âge des enfants
total
divers

3 à 7 ans
7 à 13 ans
+ de 13 ans

1864
Alphonse RAGUIN
13
41
17
71
nommé le 3 octobre 1864
1865
id
13
46
16
75

1866
Louis FROUIN
25
30
21
76
nommé le 1er octobre 1866
1867
id
18
37
19
74

1868
id
13
40
11
64

1869
id
13
46
8
67

1870
id
16
36
4
56

1871
id
8
34
6
48

1872
id
12
37
9
58

1873
id
9
35
10
54

1874
id
24
23
8
55

1875
id
14
35
3
52

1876
id
21
33
4
58

1877
id
18
39
5
62

1878
id
13
47
5
65

1879
id
12
48
13
63

1880
id
15
40
5
60

1881
id
14
42
17
73

de 5 à 14 ans
+ de 14 ans

1882
id
60
2
62

1883
id
62
1
63

1884
id
63
1
64

1885
id
57
2
59

1886
id
61
4
65

1887
Jean-Baptiste BONDU
58
0
58
nommé le 7 octobre 1887
1888
id
57
5
62

1889
id
50
5
55

 

On se souvient que le premier maire de St Léger, Louis Gouraud, avait légué tous ses biens à la commune, en particulier pour favoriser l'instruction dans la commune et permettre une meilleure rémunération des instituteurs et institutrices. Il était précisé que le legs ne pourrait prendre effet qu'au décès de Joséphine Léger, sa servante, qui occupait les lieux. Son décès survint le 7 octobre 1900, et la commune devint ainsi propriétaire des trois maisons léguées par Louis Gouraud. Le conseil municipal décida alors de vendre ces trois maisons et de placer le produit de la vente en rente de l'Etat dont le produit servirait par la suite à améliorer le traitement des enseignants, conformément aux vœux du donataire. En même temps, une somme 202 francs 80 provenant de la vente fut immédiatement utilisée pour remplacer le vieux carrelage de l'école des filles par un solide parquet. L'institutrice Cécile Aubin avait rappelé à plusieurs reprises au maire le mauvais état du carrelage et demandé son remplacement.

Le 12 juillet 1902, le préfet transmet les instructions du Président du Conseil Combes prescrivant la fermeture des écoles primaires et maternelles privées où enseignent les religieuses de la congrégation de Saint Charles. La classe de Saint Léger faisait partie des 22 écoles du département devant fermer. Le décret du 16 août 1901 permettait toutefois de déposer une demande de réouverture pour chaque classe, avec des sœurs "sécularisées", c'est à dire n'ayant plus le statut de religieuses.

Plusieurs écoles avaient rouvert dès septembre 1902. Le 25 mars 1903, mademoiselle Anne Rosalie Granneau, titulaire du brevet de capacité pour l'enseignement primaire, déposa une demande en ce sens afin d'ouvrir une école primaire élémentaire de filles. Cette classe occupera le local précédemment occupé par l'école privée congréganiste, au bourg de Saint Léger.

En novembre 1864, le maire expose à son Conseil que le bâtiment qui sert d'école n'est plus adapté à cet usage, l'instituteur est mal logé et ne peut rester dans le local provisoire qui lui a été affecté. Il faut donc envisager rapidement des mesures pour remédier à cette déplorable situation : tout d'abord rechercher un terrain pour y construire un bâtiment qui comprendra l'école primaire de garçons avec une classe pouvant abriter 65 élèves, le logement de l'instituteur et la mairie au premier étage.

Justement, il y a une opportunité pour acquérir un terrain au bourg, d'une superficie de 1728 m², pour la somme de 1920 francs. Il est la propriété des demoiselles Aimée et Marie Gourdon et de leur frère Jules Gourdon, forgeron à St Léger. Ce terrain faisait autrefois partie de la ferme de la Bosse.

En 1881, la pièce de la Bosse faisait partie du bordage du même nom, au Bourg de St Léger, dite aussi le Champ de la Rotte, et était située près du Champ de la Chaintre où Chaintre de la Croix, route du May, près du calvaire, et joignant la maison d'école de garçons, ce qui correspondrait approximativement à la maison Lefort actuelle.

La construction de ce bâtiment sera assurée par M. Boutré, entrepreneur à Cholet, sous la direction de M. Benaitreau, architecte. La réception définitive aura lieu le 6 janvier 1867 par Pierre Braud, cultivateur aux Ajoncs, faisant fonction de maire en l'absence de Louis Gouraud, empêché pour raison de santé.

 

la mairie-école en 1919

 

Dans une longue lettre, l'inspecteur primaire donne ses instructions pour meubler la salle de classe. Les cotes des cinq tables à pupitre, la place nécessaire à chaque élève, le plan incliné, la rainure servant de plumier, les trous pour les encriers, les bancs solidaires de la table, tout y est minutieusement décrit.

Il en profite pour rappeler à l'instituteur son devoir d'attirer vers son école les jeunes hommes illettrés, afin de leur fournir un enseignement théorique adapté et pratique. Cet enseignement est nécessaire pour faire baisser le taux élevé des jeunes gens dans cette situation, 37 sur 100 dans la commune. Les termes de la lettre sont impératifs et ne devaient admettre aucune objection.

 

31 8bre 1967

Monsieur l'instituteur,

Ainsi que je vous l'ai dit ici, il importe de faire pour l'école au moins cinq tables. Leur longueur est déterminée par la largeur de la classe, car il faut laisser de chaque côté un couloir d'un mètre de large. Vous ne me faites pas connaître la largeur de la classe, ce qui m'était nécessaire pour me fixer.

La place réservée pour chaque élève doit être de 0m50 par élève, ainsi autant il y aura de fois 50 cm sous la longueur de la table, autant il y aura d'élèves par table. Les tables seront à pupitres. Chaque table n'aura pas plus de 45 cm de large, savoir 10 cm qui formeront le plan horizontal en haut de la table, et 35 cm le plan incliné de cette table.

La pente du plan incliné ne devra pas être de plus de 4 cm en tout. Dans le plan horizontal du haut seront pratiqués des trous pour les encriers, à raison d'un encrier pour deux élèves. Une rainure sera pratiquée sur toute la longueur au moyen d'une gouge, pour retenir les objets qu'on y place, comme porte-plume, crayon...

Le bord inférieur de la table sera garni d'une baguette arrondie formant une saillie de 6 mm pour retenir les cahiers ou autres objets. Les tables auront 72 cm de hauteur à la partie la plus élevée, c'est à dire à ce plan horizontal supérieur. Les pieds seront réunis entre eux par des traverses, pour en assurer la solidité. Il est entendu qu'à cause de leur longue portée, il y aura aussi des pieds sous le milieu. Dans toute la longueur sous la table règnera une forte traverse en chêne destinée à recevoir les pieds des élèves. Les bancs auront 40 cm de hauteur et 20 cm de large, et devront être à 4 cm au plus bas de l'aplomb du bord de table. Ces bancs feront corps avec les tables et leur seront unis, à l'endroit des pieds, par des traverses.

Je vous invite à réaliser des tables sous les proportions que je viens d'indiquer.

Recevez, Monsieur l'instituteur, l'expression de ma considération distinguée.

L'inspecteur primaire à Monsieur l'instituteur public à St Léger du May

 

haut de page

 

 

 

les chemins

 

Autre "grand chantier" qui attend la commune : les chemins communaux et vicinaux.
Les communications ont toujours été difficiles entre Saint Léger, ses fermes et les autres communes. Elles se faisaient par des chemins charretiers souvent en mauvais état faute d'entretien, souvent coupés par les ruisseaux débordant l'hiver. Depuis la Révolution et les cahiers de doléances, la situation n'avait guère évolué. Les habitants de Saint Léger ont eu sans cesse à se plaindre du mauvais état des chemins et de leur isolement.

Pourtant, dès 1830, des routes importantes avaient été entreprises, mais restées souvent inachevées faute de moyens, et en raison de la mauvaise volonté de certaines personnes hostiles au "progrès". Parmi ces routes, on peut citer la route de Beaupréau à Cholet, mais également le chemin du May à Cholet, le chemin du May à Saint Léger et le chemin du May à Bégrolles. Ces travaux nécessitent l'ouverture de "carrières" pour en extraire les matériaux destinés à l'empierrement des chaussées. Malgré le règlement qui prévoit l'exploitation de ces carrières sur un terrain privé, chaque cas sera la cause de nombreux litiges et procès. Les habitants sont requis, selon un autre règlement, pour participer aux travaux, parfois avec cheval et attelage, contre paiement à la journée. Certains ont dit que l'on était revenu au temps de la corvée, sauf que le temps passé était rémunéré.

La création de nouveaux chemins et leur entretien seront une préoccupation constante, au cours des décennies, de tous les conseils municipaux, prenant chaque année une part importante du budget communal.

Lors de sa création, la commune est dotée d'une église neuve. Elle fut inaugurée le 19 octobre 1863. Les paroissiens avaient préparé avec soin tout ce qui pouvait rehausser l'éclat de cette cérémonie. Ils avaient préparé leur petite troupe armée, leur canon, glorieux souvenir conquis en 1793, leur musique, leurs chants, leurs oriflammes, leurs décorations. Ils avaient tenu, par un sentiment de reconnaissance et d'affection, à ce que la première messe chantée dans leur nouvelle église fût célébrée en mémoire de leur curé, Charles Denécheau, décédé quelques mois plus tôt. C'est le curé Félix Bretaudeau qui lui a succédé, heureux d'inaugurer une église neuve, mais qui a tant souffert dans son vieux presbytère en ruine.

 

 

L'église sera évoquée à part, la commune n'ayant pris aucune part à sa construction réalisée par la paroisse. Elle en deviendra propriétaire en vertu de la loi du 9 décembre 1905. A partir de cette date, elle aura la charge de l'entretien et des nombreux travaux de restauration entrepris par la suite.

Dans les demandes des habitants tendant à créer une commune indépendante était évoqué le problème de la sécurité et de la tranquillité. Une autorité responsable, le maire et son conseil municipal, ainsi qu'un garde champêtre, devenaient indispensables pour assurer le bon ordre et l'application de la réglementation dans Saint Léger, lieu de passage proche de la grande ville voisine.

Il avait été constaté, et l'on prenait ce prétexte, que le passage "d'étrangers" sur les routes qui traversaient Saint Léger amenait parfois troubles et désordres. Ces voyageurs marquaient leur passage par des séjours prolongés dans les cabarets et débits de boissons, fort nombreux à cette époque à Saint Léger.

Il était prévu que le garde champêtre serait chargé de la tranquillité et du bon ordre les dimanches et jours de fêtes dans les auberges, cafés, cabarets et autres lieux publics. La presse de l'époque ne manquait pas de relater tous les faits délictueux qui étaient commis, les noms des intéressés étaient cités avec leurs condamnations. Le garde champêtre ne manquait pas de travail : vols avec effraction, ivresse, bris de clôture, coups et blessures, chasse sans permis, chasse en temps prohibé, exercice illégal de la médecine, outrages par paroles, outrages aux bonnes mœurs, outrages aux objets du culte dans un lieu servant au culte, coups et blessures et outrages à la Gendarmerie, rixes en état d'ivresse sur la voie publique… Il faut souvent faire appel à la Gendarmerie et la justice doit sévir. Mais contrairement à ce que l'on aurait pu penser, les auteurs de ces faits délictueux ne sont pas des "étrangers" de passage, mais des habitants de Saint Léger. S'il faut relativiser, Saint Léger n'était sans doute pas une exception, la situation dans les autres communes n'était pas meilleure. Est-ce pour ces raisons que le 15 juillet 1866 il est décidé de construire à Cholet une prison et un tribunal ?

 

le rond-point central

 

Les déplacements se faisaient à pied, en voiture hippomobile, plus rarement à bicyclette, ce qui donnait chaud et soif. Les voyageurs ne traversaient jamais un village sans faire une halte dans un café pour se désaltérer. Pour cela, Saint Léger était bien pourvu puisqu'il comportait 8 cabarets, mais on peut en ajouter deux de plus en comptant ceux qui se trouvaient sur la commune de Cholet, seulement séparés de Saint Léger par une rue. Le sous-préfet de Cholet a dit dans une de ses lettres en parlant du nombre de cafés de Saint Léger : "C'est un nombre exorbitant qui excède ceux du May et de la plupart des grandes communes de l'arrondissement." C'est pour cette raison que les nombreuses demandes d'ouverture d'un débit de boissons seront systématiquement refusées par la Préfecture. Les auteurs de ces demandes d'ouvertures invoquaient bien souvent des raisons plus ou moins farfelues qui ne trompaient pas les autorités préfectorales. Suite au refus opposé à sa demande, un artisan de Saint Léger osera même adresser une nouvelle demande au Maréchal Mac Mahon, Président de la République, sans plus de succès.

Entre 1876 et 1907, ce ne sont pas moins de 30 demandes d'ouverture qui seront présentées, mais toutes refusées, ce qui eut pour conséquence de ramener le nombre de débits à un niveau plus raisonnable.

Dans le but d'informer ses administrés qui semblent ignorer la réglementation, afin de n'avoir pas à dresser des contraventions, le maire prend un arrêté dit "Règlement de police générale" comportant 15 articles. Il y est bien sûr beaucoup question de la réglementation des auberges, cafés, billards, cabarets, débits de boissons et autres lieux de réunions publiques, rappel des heures légales d'ouvertures et de fermeture, défense d'y chanter des chants licencieux, d'y jouer aux jeux de hasard, d'y servir des gens ivres, de recevoir des enfants, l'obligation de tenir le registre de logeur...

Il y est également interdit de servir à boire le dimanche pendant la grand'messe, de jouer aux boules dans les rues, d'y jouer à la paume ou à la fronde. Défense est faite également de troubler par des chants et des cris les cérémonies religieuses…Cela fait beaucoup pour un petit village comme Saint Léger, faut-il penser que de tels faits s'étaient déjà produits pour qu'on les interdise ?

 

 


 

 

La vie de Saint Léger a été marquée pendant de longues années par la séparation d'avec le May. Les longues et nombreuses démarches des habitants de Saint Léger et les conditions imposées pour obtenir cette séparation ont laissé des traces.

Il faut bien reconnaître que les relations entre les deux communes n'ont pas toujours été cordiales au cours des années qui ont suivi. La commune du May, qui s'y était toujours opposée, a ressenti douloureusement la perte d'une partie de son territoire, comme elle l'a ressentie dans les mêmes conditions avec Bégrolles.

La commune de Saint Léger de son côté a toujours voulu faire valoir son bon droit quand cela s'avérait utile, d'où parfois des échanges de courriers "acides" ou ironiques. Les délibérations des conseils municipaux du May et de Saint Léger débattaient des problèmes anciens et nouveaux qu'il fallait bien régler, l'un et l'autre ne voulant rien "lâcher".

Il fallait en appeler à l'arbitrage du sous-préfet de Cholet qui s'efforçait de ramener le calme pour trouver un arrangement amiable.

 

haut de page

 

 

 

le presbytère

 

Comme il a été dit ci-dessus, l'église, construite par le conseil de paroisse seul, est achevée lors de la création de la commune. Elle a été inaugurée le 19 octobre 1863 par toute la population, les autorités municipales et religieuses.

Si l'église est neuve et fait la fierté des paroissiens, il n'en est pas de même du presbytère qui est dans tel état de délabrement que personne ne veut seulement envisager de travaux de réparations. Ce vieux bâtiment, dont on ne peut préciser l'origine, était situé entre la vieille chapelle et l'église neuve.

Son état de délabrement est tel que l'on ne peut faire autrement que de laisser le curé Félix Bretaudeau nous le décrire dans sa lettre du 20 janvier 1864 : "… je ressens les effets de l'insalubrité de ma cure, je suis saisi de vives douleurs aux reins. Je vous disais dans mon rapport du 1er janvier que la couverture menaçait de s'effondrer, c'est déjà fait en partie, le faîtage de la cuisine est tout découvert…"

Le 14 octobre de la même année, dans une autre lette à l'évêque il dit : "Monseigneur, je vous demande l'autorisation de réunir mon conseil de fabrique afin d'aviser aux moyens de m'abriter, je ne puis plus tenir dans ma pauvre cure…"

M. Jouitteau, architecte à Cholet, appelé le 1er décembre 1866 pour faire l'état des lieux de la cure, ne peut que constater le même état du bâtiment. Extrait : "Le presbytère actuel, à l'intérieur comme à l'extérieur, est tombé dans un tel état de dégradation qu'une reconstruction est jugée nécessaire et urgente. Le peu de solidité des murs qui croulent en quelques endroits et menacent de crouler dans d'autres, l'humidité excessive des pierres du rez de chaussée, qui rend l'habitation malsaine et le vice général de construction, les pièces du premier étage n'ayant que deux mètres d'élévation, rendent tout projet de réparation impossible. Le laisser dans cette voie serait s'exposer à de grandes dépenses inutiles… C'est pourquoi l'administration municipale de Saint Léger préfère avec sagesse s'imposer un sacrifice un peu plus grand et entreprendre quelque chose de bien et de durable…"

Mais le temps passe sans apporter de changement et le curé Bretaudeau, de nouveau, se signale à son évêque dans sa lettre du 1er janvier 1868. Extrait : "Monseigneur, je viens vous entretenir de l'état déplorable où est tombé mon presbytère. Votre grandeur en sait déjà quelque chose. Vous avez vu et le pan de mur déjà écroulé et l'humidité excessive de mon salon, si bien que vous avez jugé la pièce inhabitable, ma salle à manger n'est guère mieux, moins humide mais les meubles y sont bien détériorés. Des trois chambres hautes, celle que j'occupe est la moins mal, cependant elle est bien peu habitable, le plafond est tout défoncé et ne m'abrite guère mieux qu'un treillage. Quoique très basse d'étage, le plafond n'étant qu'à deux mètres du carrelage, ma chambre ne manque pas d'air et j'y subis presque instantanément toutes les variations de l'atmosphère. La menuiserie ne tient pas, j'ai une fenêtre qui peut à peine porter le verre, du papier en fait l'office. Que vous dirais-je encore monseigneur ? Outre les incommodités et l'insalubrité, ajoutez ce défaut de sécurité : le mur côté ouest est tout lézardé de haut en bas et se jette au dehors…" En annotation de cette longue lettre, le secrétaire de l'évêque a écrit : "Monseigneur ne peut que faire des vœux…"

Pendant tout ce temps, la veille église avait été démolie, une partie des bonnes pierres ayant déjà été employées dans la construction de l'église neuve. Le terrain de l'ancienne église ainsi libéré et le reste des pierres de démolition avaient été laissés "gracieusement" à la disposition du conseil de paroisse pour aménager des servitudes de la cure.

La commune, qui s'est endettée jusqu'en 1874 pour la construction de la mairie-école, tente de repousser au maximum la décision de reconstruire le presbytère.

Mais il apparaît rapidement qu'il faut prendre une décision. Fin 1866, le conseil municipal reconnaît "officiellement" la nécessité de reconstruire à neuf le presbytère, l'ancien ne pouvant être restauré vu son état de ruine, mais une nouvelle fois, faute d'argent, repousse à 1873 le début de la reconstruction, ce qui est confirmé lors d'une nouvelle réunion de conseil en novembre 1867.

Le curé Félix Bretaudeau doit prendre son mal en patience, et il devait en avoir. Le 1er janvier 1868 (il écrivait beaucoup chaque premier janvier), il s'adresse à nouveau à son évêque, lui faisant part de ses inquiétudes sur l'avenir incertain du projet de reconstruction.

Si la commune est endettée, la paroisse est également chargée d'une lourde dette (environ 20.000 francs) contractée pour la construction de l'église.

Mais en février 1868, la situation semble se débloquer, grâce aux nombreuses négociations entre le conseil de fabrique, la mairie et le sous-préfet. De ces rencontres, il ressort que le conseil municipal vote la reconstruction du presbytère et une somme de 10.000 francs, le conseil de fabrique s'engageant de son côté à payer les intérêts de l'emprunt.

Le curé Bretaudeau suit de très près toutes ces décisions et renseigne l'évêque. Pour preuve de la volonté qu'il a de voir la construction aboutir, il accepte de prêter 7.700 francs à la commune pour la financer. Ce prêt à 4,5 % remboursable en 12 ans est autorisé par l'Empereur lui-même et daté du Palais des Tuileries le 24 juin 1870.

 

le presbytère

 

En raison de la guerre, les travaux prennent du retard, l'architecte Alexandre Jouitteau a été mobilisé comme garde mobile et remplacé par Vincent Benaitreau, demeurant rue St Pierre à Cholet. La construction du bâtiment a été assurée par Jean Simon, maître maçon et tailleur de pierres, demeurant à Cholet, pour un coût total de 11.778 francs 38.

C'est le 25 février 1872 que le conseil municipal et le maire Pierre Rousselot signeront la réception définitive des travaux de ce magnifique presbytère que l'on peut encore admirer aujourd'hui.

 

haut de page

 

 

 

Saint Léger dans la guerre

 

Saint Léger, comme tous les villages, a été impliqué dans les évènements qui ont marqué notre histoire. Les habitants y ont participé, en on souffert dans leurs biens et dans leur chair. Des jeunes gens ont été appelés dans les armées pour combattre loin de chez eux, beaucoup sont morts loin de leurs familles, sur les champs de bataille, ou de maladie, en Espagne, en Italie, en Amérique, en Allemagne, et aussi en France.

Le 17 octobre 1793, la plus grande bataille de la guerre de Vendée s'est déroulée dans les landes à proximité. Est-ce sa position au milieu de la forêt, en l'absence de grands chemins praticables, qui a valu à Saint Léger "des Bois" d'échapper à la destruction ? En effet, pendant cette période on n'y signale ni massacre ni incendie. Pour preuve, la vieille chapelle, le bourg et le manoir du Landreau ont été sauvegardés, alors que Le May et Bégrolles, situés sur des grands chemins, ont été incendiés et de nombreux habitants massacrés. Pourtant, des habitants de Saint Léger figurent nombreux parmi les victimes, mais c'est Le May et Bégrolles qui ont eu le plus de victimes et le plus de dégâts. Il suffit pour s'en rendre mieux compte de comparer les chiffres des deux tableaux ci-dessous, qui se passent de commentaire. Ces tableaux ont été établis d'après les actes d'état civil reconstitués, car bien sûr les originaux ont disparu dans les incendies. C'est Napoléon qui avait demandé que soit reconstitué l'état civil détruit, mais en censurant tout ce qui avait un rapport avec le lieu et les causes des décès. Le nouveau régime, voulant ramener la paix, voulait "oublier" tout ce qui avait trait à la révolte de la Vendée.

Le nombre de victimes lors de la "virée de Galerne" outre Loire est difficile à évaluer et n'est peut-être pas compris dans les chiffres ci-dessous. D'autres, en "déroute", fuyant les combats, sont venus se réfugier à Saint Léger et y sont morts, d'autres ont été exécutés au champ des martyrs d'Avrillé, ou guillotinés à Nantes ou à Saumur.

D'autres enfin ont survécu et sont revenus vivre à Saint Léger. Ils sont connus pour avoir déposé une demande de pension lors de la Restauration.

 

répartition des décès survenus entre 1790 et 1800

Le May
Saint Léger
Bégrolles
année
homme
femme
enfant
homme
femme
enfant
homme
femme
enfant
1790
6
10
9
3
0
1
1
1
1
1791
5
9
9
1
1
5
1
0
4
1792
6
7
9
1
0
1
1
0
7
1793
222
25
24
24
2
5
62
15
7
1794
60
31
27
9
7
4
16
12
3
1795
13
6
18
2
1
2
2
2
1
1796
7
7
11
0
0
4
1
1
2
1797
12
7
7
0
0
2
2
1
4
1798
9
6
6
3
1
2
4
3
2
1799
4
4
4
0
2
0
1
1
2
1800
4
7
5
2
1
3
0
0
2

 

 

naissances, mariages et décès entre les années 1790 et 1800

Le May
Saint Léger
Bégrolles
année
naissance
mariage
décès
naissance
mariage
décès
naissance
mariage
décès
1790
60
9
25
12
1
4
19
1
3
1791
57
12
23
19
1
7
20

5
1792
55

22
15

2
41

8
1793
61

271
18

31
13

84
1794
28
6
118
14
1
20
16
1
31
1795
44
34
37
22

5
2
2
1
1796
53
29
25
19

4
13
2
4
1797
56
15
26
20
5
2
18
3
7
1798
51
18
21
17
1
6
15
3
9
1799
45
32
12
17
2
2
12
3
4
1800
35
21
16
10
2
6
6
2
2

 

Le 1er Empire aurait dû ramener la paix. En fait, la guerre n'était plus sur le sol national (du moins pas encore) mais en Europe et les jeunes gens de Saint Léger, du May et Bégrolles ont été appelés pour combattre hors de France dans les armées de l'Empereur, puis des rois revenus. Les hommes mariés et pères de famille n'étaient pas appelés à l'armée. Certains se sont empressés de prendre une épouse pour échapper à la conscription. Mais en raison des besoins en soldats de plus en plus pressant, cette mesure n'a plus été respectée et l'on a constaté la naissance d'enfants alors que le père était au service "dans les armées de sa Majesté". C'est le cas de Michel Brillois, voiturier à Saint Léger, absent lors de la naissance de son fils Michel.

Peu de ces jeunes soldats sont morts au combat, les causes de leur mort étant le plus souvent la maladie (choléra - variole - fièvre typhoïde - dysenterie - mort de froid - scarlatine - phtisie - paludisme), maladies que l'on savait diagnostiquer mais dont on ignorait le traitement.

Trois jeunes de Saint Léger sont morts au combat :

D'autres ont eu plus de chance et sont revenus vivre à Saint Léger :

Lors de la création de la commune, la paix règne en Europe. Si Napoléon III n'avait pas eu la malencontreuse idée de déclarer la guerre à la Prusse, la France n'aurait pas connu ce désastre et l'envahissement du territoire par les mongols.

Là encore Saint Léger va se trouver par la force des choses impliqué dans ce conflit. Les moyens d'information ayant évolué, la population est régulièrement informée par la mairie et par la presse. René Godefroy, cordonnier à Saint Léger, est habilité et autorisé par le Préfet grâce à un permis "de colportage" à distribuer "le Journal de l'Ouest", journal autorisé par la censure.

En vertu des directives du Préfet, le maire doit réquisitionner tous les fusils détenus par les chasseurs de la commune. Il est précisé qu'ils doivent être présentés non chargés. Il doit également faire connaître d'urgence les locaux disponibles dans la commune, notamment les écoles, afin de recevoir des blessés. C'est une circulaire du ministre de l'instruction publique qui, tout en transmettant cette demande de locaux, invitait également tous les instituteurs et institutrices à se transformer en infirmiers. Les habitants devaient faire des dons de linge et de charpie pour les pansements, ainsi que tout ce qui pouvait atténuer les souffrances des blessés.

Il informe également les habitants que des dépêches sont susceptibles d'être lancées par les pilotes des ballons (non dirigeables) partis de la capitale assiégée. Ces dépêches, destinées au gouvernement déplacé à Tours, devaient être apportées sans délai à la mairie.

Par ordre du gouvernement, le 21 août 1870, le maire Alexis Maurat doit lever une "garde nationale sédentaire". Pour cela, il fait recenser 115 jeunes gens de la commune, âgés de 21 ans au moins, et le 11 septembre l'effectif mobilisé est arrêté à 27 hommes.

Le vote réalisé dans ce groupe a désigné le rôle de chacun, selon le nombre de voix obtenu pour arriver à : 1 capitaine (André Godineau), 1 lieutenant (Louis Pichaud), 2 sous-lieutenants (François Bossard et René Landreau), 1 sergent major (Auguste Gadras), 1 sergent fourrier (Louis Frouin), 6 servants (Pierre Loizeau, Auguste Bompas, Jean Hy, Pierre Rousselot, Esprit Herrebert et Jean Birot), 13 caporaux (Pierre Papin, Jean Chevalier, Jean Creuzé, Michel Loyer, René Loger, Jean Denis, Jean Uzureau, Michel Lefort, … Bouchet, Charles Boutré, Joseph Barreau, Baptiste Perdriau et Jacques Bondu) et 2 tambours (Isaac Onillon et Jean Robichon).

Deux heures d'exercice obligatoire ont lieu le dimanche après-midi, chaque garde est tenu d'y assister sous peine d'une amende de 25 centimes.

Conséquence de cette mobilisation, l'architecte qui dirige les travaux du presbytère, Alexandre Jouitteau, garde mobile mobilisé, est remplacé par Vincent Benaitreau, architecte à Cholet.

Pour financer la dépense générée par la levée de cette garde nationale (équipement, armement, habillement, solde), 114 contribuables de Saint Léger sont soumis à un impôt spécial qui rapportera 1962 f 70. Cette désastreuse campagne s'étant achevée rapidement par la défaite de Napoléon, cette somme ne sera pas dépensée et sera utilisée plus tard par la commune pour payer une partie du mur de clôture du presbytère et du cimetière.

Trois jeunes gens de Saint Léger ont perdu la vie au cours des combats, ou des suites de leurs blessures en luttant contre l'ennemi prussien envahissant la France :

 

Yves Meignan 

 

 

 

le bourg (avant 1863)

la commune (depuis 1863)

la carte de Cassini - le cadastre

les moulins à vent

la métairie de la Croix

le chemin de la Vacherie

le manoir du Landreau

le dernier seigneur du Pontreau

les chemins de la mémoire

les voies de communication dans la commune

le chemin de fer d'intérêt local

la route n°11 de de Beaupréau à Cholet

a-t-on voulu punir Beaupréau ?

le général Tharreau

 

Merci de fermer l'agrandissement sinon.

 

 

 

https://www.stleger.info