SAINT LEGER SOUS CHOLET
LES VOIES DE COMMUNICATION DANS LA COMMUNE

 

Avant la Révolution, le bourg de Saint Léger des Bois portait bien son nom : isolé entre les bois de Mortagne et la forêt de Cholet, il n'était traversé par aucun chemin, comme l'indique bien la description qui en est faite dans un acte de vente de 1707 : "Le fief et la seigneurie de Saint Léger, autrement appelé le Landreau, terre de Madame de Mortagne, la maison et le châtel situés au milieu de la dite forêt".

 

 

La carte dite "de Cassini" (1) montre les trois principaux "Grands Chemins" reliant les Mauges aux grandes villes :

(1) César François CASSINI de THURY (1714-1784) topographe qui entreprit la grande carte de la France. Jacques Dominique, son fils (1748-1845) la termina et prit une part importante à la division de la France en départements. La carte de Cassini servira de référence aux cartographes des principales nations européennes pendant la première moitié du XIXe siècle.

 

 

le blason de la commune
et le fameux sanglier qui a donné naissance à Léo,
la mascotte de l'Association des St Léger de France et d'ailleurs

 

Par la force des choses, les gens marchaient à pied sur de longues distances, utilisant les chemins creux et les sentiers à travers les bois. Connus d'eux seuls, ils pouvaient échapper aux recherches des employés de la ferme du roi.
Lors des guerres de Vendée, Kléber écrivait, en parlant des Mauges : "C'est un labyrinthe de verdure, obscur et profond dans lequel on ne peut marcher qu'à tâtons. Et c'est à travers ce système de redoutes et de retranchements naturels qu'il faut chercher les chemins creux dès qu'en abandonnant les grandes routes, on veut pénétrer dans l'intérieur des terres."

Il est habituel d'entendre dire que les routes départementales rectilignes que l'on utilise actuellement ont été construites sous Napoléon 1er, ce qui est inexact. Elles furent ouvertes en vertu d'une loi de 1833, sous Louis Philippe, roi des Français contesté par les légitimistes et qui craignait un nouveau soulèvement de la Vendée. Ces routes, qu'il ne faut pas confondre avec d'autres dites "stratégiques" devaient servir à faciliter le déplacement des troupes de ligne chargées de maintenir l'ordre.
Napoléon 1er, par le loi du 15 Novembre 1807, a fait établir le cadastre général parcellaire, afin de fixer de façon exacte l'impôt sur les propriétés. Appelé pour cette raison Napoléonien, ce cadastre a été levé en 1834 pour la commune du May (et Saint Léger).
L'entretien des chemins vicinaux a toujours été un souci constant pour les municipalités. En 1831, la commune du May a établi un "rôle de prestations" pour la réparation des chemins conduisant du May à Cholet, du May à St Léger, et du May à Bégrolles. Ce document prescrit une journée de travail pour chaque chef de famille et pour chacune des personnes de sa maison. Il en est de même pour chaque bête de somme ou de trait, d'après une liste de recensement de ces animaux. Le prix de la journée est fixé à un franc pour chaque journée d'homme ou d'animal !

En alinéa, il est ajouté : "Il sera loisible aux habitants de se libérer au moyen de versement de leur cotisation en argent à la caisse du receveur municipal. La somme provenant de ces versements servira à payer sur mandat de M. le maire les journées des manœuvres qui auront travaillé pour le compte des habitants auxquels ce mode de libération aura paru préférable."

 

l'église actuelle

 

 

 

En 1843, afin de mieux gérer ce rôle de prestations en nature, le maire du May nomme 3 commissaires : messieurs Courtrais, Lamprière et Rousselot. Sont concernés les chemins de la Roussière, de l'Echasserie, de la Brosse, de la Lirboire et des Gâts.
Lors de la création de la commune, le premier conseil municipal, et tous les autres par la suite, poursuivront cet important chantier qui durera plusieurs dizaines d'années sans jamais être achevé, nécessitant une part importante du budget annuel.

Ces chantiers exigent d'importants matériels de travaux publics et l'ouverture de carrières pour en extraire les matériaux nécessaires au remblai des chaussées :

 

la mairie actuelle

 

 

 

 

 

La création de tous ces chemins amène un progrès considérable dans les relations entre le bourg et les fermes. Les transports des produits agricoles en sont facilités.
Tous ces travaux ne se font pas sans mécontenter certains riverains qui voient leurs terrains diminués de quelques mètres carrés ou qui refusent de voir leurs parcelles transformées en carrière de pierre. Les quelques grands propriétaires qui se partagent le territoire de la commune sont le plus souvent en désaccord avec les projets de la municipalité, certains disent en "opposition systématique", obligeant leurs fermiers à adopter leur position.
Les relations avec l'agent voyer cantonal sont par contre excellentes et de nombreux problèmes ont trouvé grâce à lui une solution agréée par tous les partis. Ces conseils aideront la commune, jusque dans le choix d'un cantonnier.

 

Beaupréau, le 11 juin 1875

Monsieur le Maire

Plusieurs fois j'ai eu l'honneur de vous entretenir de l'utilité pour votre commune d'avoir un cantonnier spécial sur vos chemins vicinaux ordinaires au lieu d'occuper des journaliers peu au courant des travaux et qui ne peuvent être employés que passagèrement.
C'est surtout pendant l'hiver que la présence d'un cantonnier est indispensable pour faire disparaître les ornières occasionnées par la circulation des charrettes.
Les chemins vicinaux ordinaires de votre commune sont aujourd'hui à l'état d'entretien et présentent une longueur de 4 550 mètres. Il n'y a plus que quelques "élarguements" à opérer et une rectification proche du bourg pour que tous vos travaux neufs soient terminés.
Le service de votre petite vicinalité est très bien doté et vos ressources actuelles sont plus que suffisantes pour pourvoir aux dépenses. Il convient donc d'assurer le bon entretien de vos voies de communication par un cantonnier qui pourra être employé huit mois de l'année au salaire de 48 f. par mois.
Aux termes de l'article 473 de l'Instruction Générale sur le service des chemins vicinaux, c'est à vous, Monsieur le Maire, qu'appartient la nomination des cantonniers sur les chemins vicinaux ordinaires sur la présentation et la proposition de l'agent voyer cantonal.
En conséquence, j'ai l'honneur de vous proposer pour cantonnier des chemins vicinaux de la commune de Saint Léger le nommé Goubeau Jacques, âgé de 30 ans et domicilié à la Chapelle du Genêt.
Dans le cas où vous accepteriez ma proposition et j'ose l'espérer, je vous serais obligé de vouloir bien mentionner dans votre arrêté de nomination que ce cantonnier entrera en fonction le 1er novembre prochain. Je vous serais également obligé de m'adresser une copie de cet arrêté.
Veuillez agréer, M. le Maire, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

l'agent voyer cantonal

 

 

la ferme de la Bâtisse, avant sa rénovation

 

 

 

le bourg (avant 1863)

la commune (depuis 1863)

la carte de Cassini - le cadastre

les moulins à vent

la métairie de la Croix

le chemin de la Vacherie

le manoir du Landreau

le dernier seigneur du Pontreau

les chemins de la mémoire

les voies de communication dans la commune

le chemin de fer d'intérêt local

la route n°11 de de Beaupréau à Cholet

a-t-on voulu punir Beaupréau ?

le général Tharreau

 

Merci de fermer l'agrandissement sinon.

 

 

 

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