SAINT LEGER SOUS CHOLET
DU BOURG A LA COMMUNE (1739-1863)

 

Après avoir fait partie du diocèse de Poitiers, les paroisses du canton actuel de Cholet ont été rattachées au diocèse de La Rochelle jusqu'en 1802, avant de faire partie du diocèse d'Angers.
Mgr Augustin Roch de Menou de Charnizay, nommé le 15 octobre 1729 par Louis XV, évêque de la Rochelle, visita 62 paroisses de son diocèse, du 2 septembre au 20 octobre 1739. C'est le 8 octobre 1739, lors de cette tournée pastorale, qu'il fut accueilli à 7h du matin, à la chapelle de Saint Léger, annexe de l'église paroissiale Saint Michel du May, par le curé Louis Le Redde, du May et par le vicaire de Saint Léger, André Julien Aubron (né vers 1696, décédé le 25 mai 1746 à Saint Léger).

Dans le compte rendu de sa visite, l'évêque décrit la chapelle qui est parfaitement tenue, puis il indique en conclusion : "On n'enterre ni ne baptise dans l'annexe, tout se fait à la paroisse du May. La chapelle est entretenue par les libéralités et les offrandes des habitants."
Ces lignes, qui peuvent paraître banales (pour l'époque) dans le compte rendu de l'évêque, permettent d'imaginer dans quelle situation se trouvaient les paroissiens de Saint Léger et leur vicaire :

On peut facilement supposer que l'administration des sacrements par le curé du May ne devait pas être totalement désintéressée.
Le vicaire de Saint Léger n'avait aucun revenu puisque toutes les cérémonies étaient payées au curé du May. Il n'avait que la quête de la messe du dimanche et l'aide apportée par ses paroissiens, aussi pauvres que lui.
Par la suite et pendant plus d'un siècle, ces raisons seront invoquées comme une injustice, de façon parfois virulente, dans les demandes des habitants de Saint Léger voulant se séparer du May. A l'époque de la visite de l'évêque, personne ne se permettait la moindre objection, l'obéissance était totale et la présence à la messe une obligation.

 

l'ancienne église de Saint Léger sous Cholet, construite avant 1739

 

Pourtant, il a été rapporté que certains paroissiens, s'ils participaient bien aux offices du dimanche à Saint Léger, avaient des réticences à se rendre au May lorsqu'ils n'y étaient pas obligés. Leur manque d'intérêt a été remarqué lors de la mission organisée au May du 28 février au 25 mars 1744 par les Montfortains. Un tiers des paroissiens de la "fillette" de Saint Léger ne s'y était pas présenté. Ceux qui assistèrent s'y firent remarquer par leur "indolence".
Par contre il a été remarqué que "le peuple du May et de Bégrolles est assez docile…"

Le 4 mars 1789, 125 habitants de la paroisse du May, âgés de plus de 25 ans et compris dans les rôles d'imposition, furent convoqués au son de la cloche pour rédiger leurs doléances et désigner leurs députés.
La première plainte émise portait sur l'imposition dont était frappée la paroisse, dont une partie, de 3 723 livres concernait "un village de la paroisse appelé Bas Saint Léger qui dépend de la généralité de Poitiers et qui est payée au receveur des tailles de Montreuil-Bellay". Le transport de cette somme était à la charge de la paroisse du May, qui se plaignait des risques encourus au cours du voyage, tant était grande la crainte des voleurs et de "l'infidélité" de ceux qui avaient la charge du transport.

Ainsi le bourg, le Haut Saint Léger et le Bas Saint Léger, était séparé par la frontière entre l'Anjou et le Poitou, dans la zone dite "des marches communes". Le mot "marche" viendrait de l'allemand qui signifie "frontière". Le May, Bégrolles, Saint Macaire, La Romagne, Saint André de la Marche comme son nom l'indique encore, et de nombreux autres bourgs, se trouvaient dans les "marches communes".
Cette "zone tampon" entre les deux provinces, soumise aux lois et au bon vouloir des seigneurs, était propice aux trafics, notamment celui du sel. La province d'Anjou, riveraine de la Bretagne, était fortement taxée par la gabelle par rapport à sa voisine. De ce fait s'était développée une activité lucrative mais dangereuse : la contrebande du sel ou "faux saunage", donnant lieu à une véritable guerre entre "gabelous", agents de la gabelle et "faux sauniers", contrebandiers passeurs de sel. Un faux saunier pris avec du sel était condamné à plusieurs années de bagne ou aux galères s'il avait déjà été condamné pour le même fait. Dans certaines paroisses proches des Marches, la contrebande était une activité courante : on cite la paroisse de Vritz, aux confins du pays nantais et de l'Anjou, où vivait un millier d'habitants. De 1749 à 1788, 54 condamnations pour contrebande y furent prononcées, soit plus d'une par an. Il n'y a pas de période où cette paroisse compte moins de 4 de ses enfants au bagne.

 

 

fin XIXe s. - le manoir du Pontreau

 

 

 

fin XIXe s. - une allée dans le parc du Landreau

 

 

Si les paroissiens du May, moins durement taxés, ont simplement demandé la suppression des taxes et de la gabelle, ceux de "Saint Macaire des Bois en Anjou" mettent ouvertement en cause les employés de la gabelle, auteurs d'abus et de vols dans les maisons et dans les églises. Ils demandaient la création d'une brigade de maréchaussée à Montfaucon, afin de mettre un terme à ces exactions. Les paroissiens de Clisson eux, décrivaient les "marches" comme de véritables refuges "où contrebandiers, faux sauniers et fraudeurs de tout poil sont de passage ou résident".
Tout cela pour donner une idée des conditions de vie à cette époque ; la vente du sel étant le monopole de l'Etat, les droits de gabelle étaient perçus par les employés de la "ferme du Roi", sorte d'entreprise privée aux mains des fermiers généraux chargés du recouvrement de l'impôt, afin de le reverser au trésor royal. Les abus de ce système, la corruption et l'arbitraire permettaient à certains "fermiers" de réaliser des bénéfices considérables, en toute impunité, pendant que les habitants restaient misérables.
L'assemblée provinciale, instituée par l'Edit du 12 juillet 1787, refusa d'augmenter l'impôt du "vingtième", alléguant le dépérissement et la pauvreté de cette province (les Mauges).
Pour surveiller cette frontière, la "ferme" disposait de soldats et de cavaliers, logés au plus près des zones sensibles. Plusieurs sont connus, ont habité Saint Léger et y ont fondé une famille en épousant une jeune fille du bourg :

 

fin XIXe s. - la mairie, par J. Bondu, instituteur

 

Souffrant toujours de cette situation de dépendance, quelques habitants de Saint Léger, s'inspirant des idées nouvelles apportées par la Révolution, ont tenté de changer cette situation qu'ils ne voulaient plus supporter.
Le 16 juin 1790, pleins d'espoir, ils se rendirent en délégation à l'assemblée des électeurs du district de Cholet et la supplièrent de bien vouloir intercéder en leur faveur près de la nouvelle administration départementale. Un des délégués de Saint Léger, au nom de ses concitoyens, prononça ce long discours :

 

Messieurs,

"Nous ne pouvons que nous féliciter du bonheur que la révolution actuelle nous prépare. Fasse le ciel que nous en puissions jouir bientôt ! Mais il manque quelque chose à notre félicité. Notre bourg est de la dépendance du May et en est succursale. Eloignés de deux lieues de poste de l'église paroissiale, nous ne pouvons nous y rendre qu'en courant les plus grands risques, surtout pendant six mois de l'année : deux ruisseaux que les pluies et la fonte des neiges font souvent grossir et déborder, en empêchant la libre communication. Les enfants que l'on porte au baptême sont menacés de périr en chemin. Quelquefois nos morts restent sans sépulture des temps considérables pendant la mauvaise saison. Un de nos malheureux concitoyens mourut le 4 janvier 1790, ne fut enterré que le 7 janvier faute de moyens pour le faire porter par des chemins impraticables. Nous avons une église assez grande pour contenir non seulement notre population mais encore la réunion du Bas Saint Léger, qui devrait naturellement faire corps avec nous. Nous composons une population de 800 âmes, nous avons un prêtre à qui il ne tient que d'attribuer les fonctions curiales et lui donner le titre de curé : ce serait l'objet de nos désirs.
Nous espérons que, sensibles à nos réclamations, vous voudrez bien vous intéresser pour l'obtention de notre demande. Le Bas Saint Léger n'est pas imposé sur le même rôle que nous parce que par des dispositions inconcevables, il n'est pas ci-devant de la même province. [Le Bas Saint Léger était de la généralité de Poitiers et Saint Léger Haut de la généralité de Tours] Nous demandons donc que cette partie soit réunie avec nous, à quoi elle a le plus grand intérêt et que notre bourg soit érigé en paroisse, ne pouvant par l'énoncé des décrets de l'assemblée nationale être réunis à aucune paroisse voisine, dont il n'est aucune d'où nous soyons éloignés de plus d'une lieue. Ce qu'octroyant, nous vous aurons l'obligation la plus entière."

(extrait du procès-verbal de l'assemblée des électeurs du district de Cholet, imprimé à Angers par Mame en 1790 et qui se trouve à la bibliothèque départementale de Tours)

 

Nous n'avons malheureusement pas les noms de ces courageux Saint-Légeois. Les autorités départementales étaient bien occupées par ailleurs. Pourtant, ce dossier devait être suivi à Angers car, quelque temps après, trois prêtres de la région furent chargés par l'évêque d'Angers de rechercher les limites possibles et acceptées de tous pour créer trois communes indépendantes : Le May, Bégrolles et Saint Léger. Le 5 Floréal an 2 ils rendirent compte à l'évêque de leurs travaux et de leurs propositions en ces termes :

 

5 Floréal an II - St Philbert en Mauges

Monseigneur,

"Monsieur Tharreau, curé de Maulévrier, s'étant désisté de la commission que vous lui aviez donnée conjointement avec nous de faire les démarcations de Bégrolles, Saint Léger et du May, nous y avons travaillé de notre mieux en son absence et nous vous envoyons avec son désistement le résultat de notre opération. M. Couillon a reçu de nous avant ce jour une carte exacte de la commune de Bégrolles, il pourra vous la remettre s'il ne l'a pas perdüe ou si vous jugez en avoir des deux communes, nous vous en lèverons une. Il est important, Monseigneur, de terminer promptement cette affaire, les esprits s'irritent et dans les répartitions des compositions, les deux communes pensent être…….. ? D'ailleurs, Bégrolles et Saint Léger, habitées par des fabricants et beaucoup d'ouvriers assez indociles, ont besoin d'un maire qui puisse y maintenir l'ordre et la police, ce que ne peut faire celui du May éloigné d'une grande lieüe.
Les registres de l'état-civil du May qui devront servir jusqu'à ce jour aux trois communes ne servent que pour la première, les habitants des deux autres refusent assez constamment de s'y faire enregistrer. De là la confusion dans les familles, l'incertitude des naissances, désordres que vous pourrez faire cesser en les séparant promptement.
Nous désirons que notre travail vous soit fort agréable et nous avons l'honneur d'être, Monseigneur, avec le plus profond respect, vos très humbles et très obéissants serviteurs."

Davy, curé de St Philbert
VC Favereau, prêtre de St André de la Marche

 

Limites proposées entre la commune du MAI et celle de BEGROLLES.

 

A Monseigneur l'évêque d'Angers.

"Les églises des deux communes sont éloignées l'une de l'autre d'une lieue de poste. La séparation naturelle est le ruisseau nommé le Gué Briand qui prend sa source dans les bois de Chollet, dans la partie joignant le grand chemin de la Séguinière au Mai.
Par cette limitation la commune du Mai restera composée de 1 400 communiants, celle de Bégrolles de 700 communiants et le canton de Saint Léger de 400 communiants.
Le desservant du Mai, M. Gendron, et celui de Bégrolles M. Chesné désirent réciproquement que leurs communes soient ainsi limitées, ce qui paraît une nécessité indispensable à cause de leur éloignement l'une de l'autre et plus encore parce que le Gué Briand qui les sépare est dans plusieurs saisons de l'année un passage très difficile surtout dans les grandes eaux, au point que des enfants ont été privés du sacrement du baptême par l'impossibilité de passer pour lors le Gué Briand.
Les deux desservants précités ont déjà suivi provisoirement cette limitation dans l'administration des sacrements, sous le bon plaisir de Monseigneur l'Evesque d'Angers."

 

 

Il faudra attendre la fin des guerres de Vendée et de l'Empire pour qu'il soit à nouveau question de paroisse et de commune.
Par décret épiscopal du 16 juillet 1803, la paroisse de Saint Léger fut officiellement créée. Elle comprenait le Haut et le Bas Saint Léger, enfin réunis, et tout le territoire en faisant partie intégrante, fermes, closeries, bordages et moulins. Le curé pouvait enfin procéder aux mariages, baptêmes et messes de sépultures dans son église. Tout semblait aller pour le mieux, selon le désir des paroissiens.

Mais on ne sait pour quelles raisons, ce décret fut brutalement aboli le 20 février 1809 et la paroisse supprimée. Qui a bien pu influencer l'évêque pour le faire revenir sur sa première décision cinq ans après ? On peut imaginer les pressions et manœuvres de certains se trouvant privés de la manne financière des paroissiens de Saint Léger. Voilà donc Saint Léger redevenu simple oratoire, ses habitants ramenés aux errements antérieurs, avec tous les inconvénients maintes fois dénoncés.
Le 25 mars 1821, 38 habitants de Saint Léger (on a les noms) dont Michel Barraud, le maire du May, adressent une longue lettre au Ministre de l'Intérieur. Ils y exposent leurs difficultés et leur sentiment d'être abandonnés à leur sort, leur isolement et leur solitude. Le curé, Mathurin Noël Lepeu, est décédé le 30 janvier 1816 et n'a pas été remplacé. Ils demandent de nouveau que la paroisse de Saint Léger soit rétablie et que le bourg réuni soit érigé en commune rurale. Ainsi la paroisse aurait ses propres revenus et la commune son administration municipale et un pôle pour percevoir les impôts. Il n'y aurait plus besoin de se rendre au May pour faire établir le moindre acte d'état civil ou autre, ceci se faisant directement entre les habitants et leur maire...

Ce n'est que le 20 juillet 1826 que la paroisse sera rétablie, avec des modifications territoriales défavorables à Saint Léger. Là encore, faut-il soupçonner quelques manœuvres du curé ou de la municipalité du May pour conserver les fermes et métairies de la Malville, de la Casse, de la Trollière, des Grand et Petit Plessis et du Plessis Tilleau, autrefois rattachées à St Léger ?

Lors de la création de la commune, les réclamations de la municipalité de Saint Léger n'y pourront rien et c'est ce découpage qui servira de base territoriale pour créer la commune en 1863. La séparation des annexes de Bégrolles et de Saint Léger a toujours été très mal vécue par les autorités religieuses et municipales du May, qui l'ont subie et non acceptée de bon gré. Les relations entre ces communes ont longtemps été marquées par ces souvenirs et des "chamailleries" par maires et sous-préfet interposés. En 2006, la commune de Saint Léger est encore considérée par certains habitants du May comme "une coupure".
La nouvelle paroisse, recréée par le décret du 20 septembre 1826, comprend les hameaux dits Haut et Bas Saint Léger, 22 métairies et 770 habitants. Elle pourra dorénavant assurer les sacrements, gérer ses propres revenus, les donations et libéralités qui lui seront faite et assurer une vie décente à son curé.

 

20 septembre 1826 - Circonscription des paroisses de St Léger du Mai

"Charles Montault
Par la miséricorde divine et la grâce du siège apostolique, évêque d’Angers,
Vu l’ordonnance du Roi du 19 juillet 1826 enregistrée le 20, n° 3468 rendue sur le rapport de son Excellence le Ministre secrétaire d’état au département des affaires ecclésiastiques et de l’instruction publique,
Laquelle ordonnance porte :
Article 1er
Les églises des communes dont les noms suivent sont érigées en succursales :
- La Boutouchère
- St Léger du May
- Foudon
Considérant que la dite ordonnance fixe la circonscription des six nouvelles succursales en ces termes :
2 / Saint Léger du May = les hameaux dits Haut et Bas Saint Léger, 22 métairies, 770 habitants
En conformité de la dite ordonnance, nous assignons et fixons pour le spirituel à chacune des dites églises, érigées en succursales les mêmes bourgs, hameaux, métairies, closeries, hameaux et moulins désignés par l’ordonnance.
Donné à Angers, en notre palais épiscopal, sous notre seing et notre sceau l’an de Notre Seigneur Jésus Christ 1826 le 20 septembre."

 

Est-ce dans un but d’apaisement, ou pour donner un semblant de satisfaction aux habitants de Saint Léger, que l’on voit apparaître (vers 1820) sur les actes officiels de la mairie du May un cachet avec cette marque : "Mairie du May et Saint Léger" ? Comme si on avait voulu associer plus étroitement Saint Léger au May et faire taire les revendications d’indépendance. Malheureusement, les registres de délibérations du Conseil Municipal du May de cette époque ont disparu, il sera donc difficile de trouver une explication.

De plus, l’insécurité qui régnait dans les Mauges nécessitait la cohésion de tous les habitants. Le garde-champêtre du May, compétent sur tous les bourgs de la commune, avait fort à faire pour réprimer les nombreux vols et dégradations commis sur les propriétés. Les passages fréquents de détachements de troupes et le stationnement de brigades de gendarmerie mobiles étaient à la charge des communes, jusqu’à ce que la tranquillité publique soit rétablie.
Les mesures (ou mesurettes ?) qui seront appliquées de temps à autre donneront l’impression que du côté des autorités préfectorales, on gardait le souci d’apaisement, tout en donnant quelques satisfactions aux habitants des bourgs qui réclamaient leur indépendance. En effet, dans le même temps, Bégrolles menait le même "combat".

Par arrêté du 15 mars 1832, le préfet a nommé M. François Auguste Rivière comme adjoint au maire du May pour la section de Saint Léger. Le 10 mai 1832, il a pris ses fonctions au conseil municipal du May après avoir prêté le serment suivant : "Je jure fidélité au Roy des Français, obéissance à la charte constitutionnelle et au lois du royaume".

 

 

1906 - l'étang de St Léger - remarquez le lavoir, à droite

 

Le 15 septembre 1833, le maire du May donna lecture à son conseil de l’article 4 de la loi du 21 mars 1831 qui prescrivait de diviser en trois "sections" égales les électeurs municipaux de la commune, afin que chaque section soit représentée au conseil par 7 conseillers, soit 21 conseillers au total. Cette loi donnait la même importance à chaque bourg ou section (Le May - Bégrolles - Saint Léger) à condition que chaque section présente le même nombre d’électeurs. Pour y parvenir, le maire devait procéder à des "ajustements". Il n’est pas rare de rencontrer, au fil des années, par exemple La Freignouse rattachée à Saint Léger, puis l’année suivante la même Freignouse faisant partie de Bégrolles ou du May.
Le bourg du May et sa campagne formaient la section Nord, le bourg de Bégrolles et sa campagne la section du Couchant, enfin le bourg de Saint Léger et sa campagne la section du Midy.
Ce système compliqué n’a pas toujours bien fonctionné ; le 16 mai 1837, le maire du May exposait à son conseil que les sections de Bégrolles et Saint Léger avaient déposé des plaintes "légalement fondées" contre la section du May qui n’avait pas réparti équitablement le nombre d’électeurs entre les sections. Pour remédier à cet inconvénient, il avait été convenu de "prêter" des électeurs du May aux sections voisines défavorisées.
Cette situation avait sans doute l’avantage de calmer pour un temps les désirs d’indépendance de Bégrolles et Saint Léger. Mais les demandes se faisant de plus en plus pressantes, le maire et son conseil se devaient de réagir dans une longue délibération en date du 18 septembre 1848 :

 

"Le conseil municipal de la commune du May, légalement convoqué avec les plus imposés, pensent et déclarent qu’il n’est point convenable de séparer du May les sections de Bégrolles et de Saint Léger en commune :
1 / Puisque l’érection de Bégrolles en commune entraîne nécessairement celle de Saint Léger
2 / Parce que l’érection de ces deux sections en commune met les trois communes dans l’impossibilité d’avoir un garde-champêtre et un cantonnier
3 / Parce que cette érection nécessitera la présence du percepteur dans chacune d’elles, ce qui rendra sa position très difficile
4 / Parce que cette érection triple les dépenses, formant trois administrations pour une
5 / Parce que la présence d’un adjoint dans le bourg de Bégrolles suffit pour la paix et la tranquillité (raison alléguée par les habitants de Bégrolles) à cause de la proximité éloignée de la grande route de Beaupréau et le voisinage de Bellefontaine
6 / Parce que la communication de Bégrolles avec le May est maintenant très facile, ce qu’elle n’était pas autrefois et cependant cette commune est restée ce qu’elle est de temps immémorial
7 / Parce que ce précédent mettrait toutes les autres paroisses non communes en droit d’exiger leur séparation, ce qu’on ne pourrait leur refuser
8 / Parce que la séparation de Bégrolles n’est point de matière à y mettre la paix, que l’autorité locale divisera plutôt, comme cela est patent
9 / Parce que les reproches faits à l’administration communale sont très faux, elle a toujours rendu justice aux deux autres sections qui y avaient leurs membres et qui peuvent l’attester
10 / Parce que s’il est difficile de former une administration dans la commune entière, comment en former trois bien convenables
11 / Parce que d’ailleurs un grand nombre des habitants de la section de Bégrolles demandent à rester unis au May et rejettent la séparation
12 / Parce que, très certainement, il est faux que la section du May ait jamais profité d’un centime des ressources de Bégrolles comme l’a déposé faussement le citoyen Gazeau de Bégrolles devant le juge de paix, et que comme l’administration du May n’a jamais employé un centime des revenus de Bégrolles pour les réparations, elle ne s’est aussi jamais opposée à ce que les habitants de Bégrolles prissent les moyens pour fournir aux réparations qui leur sont propres et particulières
13 / Parce que les frais de l’administration sont considérables et que leur 800 francs promis pour quatre ans peuvent manquer même, et qu’après ils n’auront plus de ressources, puis il est faux que la moitié de la maison de Mlle Buchet soit à leur disposition puisque le legs est fait en faveur de la fabrique.
Pour tous ces motifs et toutes ces raisons, nous disons et pensons qu’il n’est pas convenable de séparer du May la section de Bégrolles et de l’ériger en commune.
Les sieurs Boisdron, Bathélémy et Barrau, adjoints, se sont absentés de la séance et n’ont pas voté. Les dits Augereau, Devanne et Robineau n’ont pas voté, sont restés neutres de part et d’autre. Dont seulement 33 ont voté, et 31 pour le maintien de la commune et 2 pour la division."

 

 

1914 - Mi-Carême de Cholet - le Char de la Fressure

 

 

 

 

Dans les mêmes temps était débattu le projet de transfert à Cholet de la sous-préfecture de Beaupréau. Le Maire du May et son conseil doivent donner leur avis sur ce transfert. Ils votent contre.

Tout cela n'empêchait pas les habitants de Saint Léger de se distraire, de faire la fête et d'organiser leur "assemblée" chaque année, depuis un "temps immémorial". Cette "assemblée" avait lieu le Lundi de Pentecôte, journée traditionnellement fériée. Mais bizarrement, depuis quelques années (1844), ce jour était redevenu un jour de travail. L'assemblée n'avait plus lieu, causant un véritable préjudice aux commerçants du bourg (débits de boissons et auberges), ce qui motiva la plainte des habitants et leur demande adressée au maire du May pour être de nouveau autorisés à organiser l'assemblée le dimanche d'après l'Ascension. Le conseil du May et son maire M. Brion-Sachet ont reconnu le bien-fondé de ce souhait et donné leur accord.
Comme quoi tout est recommencement, le problème du Lundi de Pentecôte s'est également posé tout récemment... c'est le jour du rassemblement des Saint Léger.

Saint Léger a toujours eu une vie associative très active, comme on a pu le voir à la lecture du Tome 3 des "Visages de Saint Léger". Nous avons cité la société de pêche comme la plus ancienne. Pourtant, bien avant, existait une association dite "société d'agrément" dont les statuts étaient déposés en préfecture. En 1881, son président, Jacques Raimbault, a demandé la modification des statuts afin de permettre l'adhésion à la société de personnes n'habitant pas forcément la commune de Saint Léger.

Pour mener à bien le projet de création d'une commune rurale à Saint Léger, une commission de 12 membres élus avait été mise en place en vertu d'un arrêté du préfet du 14 décembre 1861.
Réunie le 3 avril 1862 sous la présidence de Louis Dehargues, cette commission, dans une longue délibération adressée au sous-préfet, expose les raisons qui font que la section de Saint Léger doit être distraite de la commune du May pour être érigée en une municipalité distincte.

 

Rapports du préfet
Voeux des conseils d'arrondissement
Conseil Général de Maine et Loire
Session de 1861

 

commune du May - section de Saint Léger

Avis de la commission syndicale au sujet de l'érection de la section de Saint Léger en commune :

L'an 1862, le 3 avril,

Vu la lettre de Monsieur le sous-préfet de l'arrondissement de Cholet du 25 janvier dernier qui ordonne que les membres de la commission syndicale de la section de St Léger, commune du May, élus le 19 janvier même année, en vertu d'un arrêté de Monsieur le préfet de Maine et Loire en date du 14 décembre 1861, soient invités à se réunir à l'effet de nommer leur président.

Les membres de cette commission étant réunis dans une salle de la Maison d'école. Etaient présents : Messieurs GOURAUD Louis, DEHARGUES Auguste, MORICET Constant, MERLET Jean-Baptiste, DEHARGUES Félix, BARREAU Joseph père, BREMOND Augustin, MORAT Alexis, AUDUSSEAU Joseph, DAVID Jacques, ROUSSELOT Louis et BOUTRÉ Charles.

Ils ont élu pour président Monsieur DEHARGUES Auguste. Il a déclaré la séance ouverte en donnant lecture de la lettre de Monsieur le sous-préfet qui demande l'avis de la commission sur la distraction projetée par les habitants de la section de St Léger, à l'effet d'obtenir que cette section soit distraite de la dite commune du May et érigée en municipalité distincte.

L'ouverture du dossier a montré tout d'abord aux membres de la commission quelle opposition dans l'enquête et la délibération du Conseil Municipal (... manque une ligne). Les oppositions énoncées par Monsieur Jean RAIMBAULT, maire, demeurant commune du May, auxquelles ont adhéré 25 habitants seulement de la section du May et les seuls qui ont pris part à l'enquête contre la demande formulée des habitants de Saint Léger. Ces dites oppositions ne laisseraient pas que d'avoir une certaine gravité si les motifs allégués n'étaient pas futiles et mensongers, pour ne pas dire ridicules.

 

1 / Attendu que, si les opposants avaient examiné le plan de la commune, ils auraient vu que la majeure partie des métairies et bordages de la section de Saint Léger, tels que les quatre fermes du Pontereau, le petit et grand Landreau, deux au bas Saint Léger, deux à la Vacherie, quatre à Bifaumoine, etc., sont plus éloignées du May qu'en est le bourg de Saint Léger, et avec de très mauvais chemins pour aller au chef-lieu.

2 / Ils disent : "que beaucoup de métairies de la section du May sont plus éloignées du chef-lieu que ne l'est lui même le bourg de Saint Léger". La commission conclut, d'après cet argument, que le May est une très grande commune et qu'en perdant Saint Léger, elle restera encore une des plus belles communes de l'arrondissement el avec une population de plus de deux mille âmes.

3 / "que les déplacements pour les publications, les mariages, les naissances, décès, le paiement des contributions, la rétribution scolaire, n'exigent pas des démarches bien fréquentes au chef-lieu et ne peuvent pas causer une très grande gêne aux habitants de Saint Léger". Plus nous lisons de telles objections et moins la lumière se fait dans nos esprits ; nous comprendrions de tels motifs s'ils n'étaient pas futiles et mensongers, car bien certainement des voyages aussi éloignés et incessants au chef-lieu sont très gênants et dispendieux aux habitants de cette section pour accomplir leur devoir de citoyens. 

4 / Ils disent encore : "que les intérêts de la section de Saint Léger ont toujours été protégés avec autant et plus de soins même que la section du May, notamment lors de l'ouverture du chemin n° 13, où Le May dit avoir fait des sacrifices énormes." Ce chemin n'a cependant qu'un kilomètre de longueur sur Saint Léger. Combien la section de Saint Léger n'a-t-elle pas fait aussi et ne fait-elle pas encore tous les jours de sacrifices énormes pour le chemin d'intérêt commun n° 47 dont les deux extrémités de ce chemin sur la commune du May sont à plus de dix kilomètres de Saint Léger ?
Les habitants de cette section étant à une distance aussi éloignée ne peuvent faire leurs prestations en nature, ils sont donc toujours contraints de les payer en argent, ce qui devient très onéreux pour les habitants de la campagne qui ont chez eux de très mauvais chemins. Où est donc la bonne volonté ? Le May n'a jamais rien fait pour les intérêts de la section de Saint Léger.

5 / "Un motif d'intérêt général"
Nous admettons que, plus il y a de ressources, plus il est facile de couvrir les dépenses, c'est une vérité de Monsieur La Palice, mais ce que nous n'admettons pas c'est que la commune du May soit dans l'impossibilité de subvenir à ses besoins sans le secours de Saint Léger. Elle a été dotée par un bienfaiteur d'une très belle maison. Depuis quelques années, elle a aussi tous les établissements utiles qui, faits à neuf, ne nécessiteront pas de grandes réparations d'ici bien des années. La commune du May fera donc facilement face à toutes ses dépenses. D'ailleurs, ses habitants devraient avoir une plus haute idée d'eux mêmes, ils sont plus riches qu'ils ne le disent : il y a orgueil à se targuer de sa richesse, mais il y a honte et opprobre à mendier sans besoins.

6 / A cet exposé : "que la traversée du bourg de Saint Léger par plusieurs grandes routes et la proximité de Cholet exigent une autorité municipale dont la force ne serait pas susceptible d'être méconnue pour maintenir l'ordre", les opposants disent : "que Saint Léger a un adjoint et cinq conseillers municipaux, que l'adjoint peut aussi bien mettre l'ordre qu'un maire dans l'absence de ce dernier." Quel pouvoir peut avoir à Saint Léger un adjoint sans municipalité ? Il ne peut ni remplir un livret, ni légaliser la signature d'un patron sans que l'ouvrier soit obligé d'aller au chef-lieu y faire apposer le cachet de la mairie. Si cet adjoint dresse un procès-verbal, il est aussi lui même obligé d'aller au chef-lieu pour les mêmes motifs. Combien de fois n'est-t-il pas aussi arrivé aux habitants de la section d'avoir affaire à la mairie et de n'y trouver personne et de se trouver dans l'obligation d'attendre plusieurs heures pour ne pas faire un nouveau voyage ? Et on ose alléguer que ces déplacements si fréquents ne sont pas préjudiciables aux habitants de Saint Léger !

7 / La métairie de la Rivière Gabillon a toujours été de Saint Léger depuis qu'il a été érigé en paroisse, en 1803. Cette métairie a été vendue en 1857, en deux parties. Une seconde ferme a été construite sur une des parties. On dit à cela : "que la nouvelle ferme appartient à la section du May et que l'on se fait fort de le prouver par le propriétaire et la rumeur publique." C'est précisément cette preuve que nous demandons. Il existe un décret de M. Charles Montault, évêque d'Angers, donné à Paris l'an 1802 (le 21 Vendémiaire an XI), approuvé par le second consul en l'absence du premier, le 19 Brumaire même année, qui limite la paroisse de Saint Léger et celle du May.
Depuis cette époque, les choses ont bien changé de face pour la section de Saint Léger, attendu que les métairies de la Malville, de la Casse, de la Trollière, des Grand et Petit Plessis et du Plessis Tilleau qui faisaient partie de la paroisse de Saint Léger ont été envahies par le May en 1827 ou 1828. Les limites qui existaient entre le May et Saint Léger avant cet envahissement n'existent plus. Maintenant, nous prions les opposants de nous faire connaître leurs droits et leur nouvelle limite.

 

Saint Léger contient huit cabarets, auxquels il convient d'en ajouter deux autres situés il est vrai, dans la commune de Cholet, mais contigus au bourg, dont l'un, spécialement, n'en est séparé que par une rue de six mètres de largeur. C'est donc en réalité dix cabarets qu'il compter, nombre exorbitant qui excède ceux de la commune du May et de la plupart des plus grandes communes de l'arrondissement.
La commission syndicale, à l'unanimité, demande aux instances la présence d'une forte autorité dans le bourg de Saint Léger pour maintenir l'ordre qui est souvent troublé par le passage fréquent d'étrangers et par la lie de la population de Cholet qui, refoulée par la police, vient souvent apporter les brandons de la discorde dans Saint Léger, si éloigné du chef-lieu.
La commission, se résumant, dit encore qu'il est urgent et de toute nécessité que la section de Saint Léger soit érigée en commune distincte de celle du May. Elle déclare en outre que chaque commune aura les ressources suffisantes pour subvenir à ses besoins, que la section de Saint Léger n'aura à s'imposer aucune charge extraordinaire pour l'établissement d'une maison communale. Elle profitera à cet égard de la libéralité d'un de ses habitants. Qu'elle est composée de propriétaires ou fermiers aisés à ce point qu'ils ont pu, avec leurs propres ressources, bâtir une très belle maison d'école, les murs du jardin du presbytère, les murs des cours et du jardin de l'école, que dans ces conditions il sera toujours facile de constituer une administration municipale, et que cette section formant une nouvelle commune promet d'acquérir une très grande importance en raison de sa proximité de la ville de Cholet.
La commission termine en disant que le gouvernement de l'Empereur peut compter sur la reconnaissance de cette future commune et que cette érection donnera aux habitants de cette section tous les avantages qu'ils réclament avec tant d'instance, à savoir bien-être, ordre et tranquillité.

Par tous les motifs qui précèdent et ceux exprimés dans la pétition du 14 juillet 1861, la commission syndicale supplie l'autorité supérieure de vouloir bien les prendre en considération et d'ordonner que la section de Saint Léger soit érigée en commune.
Clos et arrêté à Saint Léger, commune du May, les jour, mois et an que dessus.
Ont signé : Félix DEHARGUE jeune - C. MORICET - MAURAT Alexis - DAVID Jacques - MERLET - J. BARREAU - BOUTRÉ - Joseph AUDUSSEAU - ROUSSELOT - L. GOURAUD - Auguste DEHARGUE.
BREMOND Augustin ne sachant pas signer a fait la croix."

Nota : Les deux paragraphes en gras ci-dessus, qui figuraient sur l'écrit initial, ont été supprimés dans la délibération adressée au sous-préfet. La commission a-t-elle jugé qu'ils étaient "hors sujet" ou n'a-t-elle pas voulu envenimer les relations futures entre les deux communes ?

 

 

10 juillet 1863 - Délibération du conseil d'arrondissement de Cholet : "Deux dossiers ont été soumis au conseil, l'un concernant Saint Léger, commune du May, l'autre Toutlemonde, commune de Maulévrier et d'Yzernay. Considérant que la section de Saint Léger était en possession de tous les édifices municipaux et religieux dont une commune doit être dotée, que les intérêts de cette section étaient afférents de ceux du May, qu'en outre Saint Léger posséderait toutes les ressources nécessaires à une commune, a émis le vœu que la demande des habitants de Saint Léger fût accueillie favorablement..."

 


Rapports du préfet
Conseil Général de Maine et Loire
Session de 1863

Procès-verbaux des délibérations du Conseil
Conseil Général de Maine et Loire
Session de 1863

 

 

C'est le 13 janvier 1864 que les habitants de Saint Léger sont informés que leur bourg est devenu une commune. Le décret détachant la section de Saint Léger de la commune du May avait été signé le 14 décembre 1863 au Palais des Tuileries :

 

 NAPOLEON, par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français
A tous présents et à venir,
Salut

Sur le rapport de notre Ministre secrétaire d'Etat au Département de l'Intérieur
Vu la demande des habitants de SAINT LEGER tendant à être distraits de la commune du MAY et à former une commune distincte
Vu la délibération par laquelle le Conseil Municipal de la commune du MAY, assisté des plus imposés, consent à la distraction de la section de SAINT LEGER
Vu le vote favorable du conseil général
Vu la proposition du Préfet
Vu la loi du 18 Juillet 1837
La section de l'Intérieur de notre Conseil d'Etat entendue

Avons décrété et décrétons ce qui suit :

Article 1er
La section de SAINT LEGER est distraite de la commune du MAY, canton de Beaupréau, arrondissement de Cholet, département de Maine et Loire, et formera à l'avenir une commune distincte dont le chef lieu est fixé à SAINT LEGER.

Article 2
La limite entre la commune de SAINT LEGER et la commune du MAY est fixée conformément au tracé du liseré teint en rouge et en vert sur le plan annexé.

Article 3
Nos Ministres secrétaires d'Etat aux départements de l'Intérieur et des Finances sont chargés de l'exécution du présent arrêté.

Fait au Palais des Tuileries le 14 Décembre 1869.
Signé : NAPOLEON
 

 

Dans leur lettre du 14 décembre 1863 adressée à "Sa Majesté" Napoléon III, les habitants expriment leur satisfaction et leurs remerciements : 

 

A SA MAJESTE NAPOLEON III, EMPEREUR DES FRANÇAIS,
SIRE,

Les habitants de la nouvelle commune de SAINT LEGER, canton de Beaupréau, arrondissement de Cholet, sollicitent l'honneur de déposer au pied du tronc de votre MAJESTE l'expression de leur vive et respectueuse reconnaissance.
C'était à vous, SIRE, qui veillez sur votre peuple avec une si touchante sollicitude, qu'il appartenait de donner satisfaction à nos désirs et à nos vœux.
La date du 14 décembre 1863, en marquant l'ère du passage de notre section au rang des communes de votre empire, restera toujours profondément gravée dans nos cœurs. Nos arrières neveux ne l'oublieront point. Ils sauront que c'est sous votre règne glorieux que leur localité a reçu le plus grand des bienfaits que leurs pères pouvaient ambitionner, et cette pensée leur inspirera les mêmes sentiments d'inaltérable attachement envers votre auguste dynastie que ceux que nous éprouvons en ce moment.

Nous sommes, avec le plus profond respect,
SIRE
de votre Majesté,
les très humbles, très obéissants et fidèles serviteurs.
 

 

La satisfaction des habitants de Saint Léger devait d'ailleurs se manifester lors du plébiscite pour l'empereur en mai 1870. Saint Léger comptait 206 électeurs inscrits. 139 personnes ont voté : 94 oui pour l'Empereur Napoléon III, 42 non et 3 nuls. Pourtant, son règne devait s'achever peu après à l'issue de la désastreuse guerre contre la Prusse. Déchu par le gouvernement de défense nationale le 6 septembre 1870, il mourra exilé en Angleterre le 9 janvier 1873. Il était né à Paris le 20 avril 1808.

 

 

 

 

Jolie carte, mais une partie du texte est faux ; c'est Saint Léger du May qui fut érigé en commune le 14 décembre 1863.

 

 

Cette première période, intitulée "du bourg à la commune" s'achève le 14 décembre 1863, lors de la création officielle de la commune de Saint Léger. Cette longue période de la vie de Saint Léger a été marquée par de nombreux évènements qui pourront faire l'objet d'articles ultérieurs. On peut citer entre autres : les familles nobles ayant vécu dans la région, au Landreau, au Pontreau ou au Cazeau, la période 1789-1793, les soldats de Saint Léger dans les armées de la Révolution et de l'Empire, la construction de l'église, la guerre de 1870 vue de Saint Léger, etc.

Yves MEIGNAN - novembre 2011

 

 

 

 

Le 29 mai 1887, le Maire de Saint Léger expose que le titre de la commune de Saint Léger du May ou Saint Léger des Bois est préjudiciable aux intérêts des habitants pour la prompte expédition des dépêches qui vont au May à cause du bureau de poste créé depuis peu dans cette dernière commune, Saint Léger des Bois est confondu avec la commune de ce nom près de Saint Georges sur les bords de la Loire. Les lettres arrivent avec un ou deux jours de retard. Il y a lieu de changer le nom de la commune en celui de SAINT LEGER SOUS CHOLET puisque le courrier vient de cette ville, il ne pourra y avoir lieu à confusion sous ce nouveau titre.

Après l'exposé de M. le Maire, le conseil municipal est d'avis de demander à l'administration supérieure d'effacer "du May ou des Bois" (ces deux derniers mots sont inscrits sur les plaques des voies de grandes communications) pour ne laisser subsister que ceux de SAINT LEGER SOUS CHOLET.

L'année suivante, l'administration "supérieure", prenant en compte la demande du Maire, décrète le changement de nom de notre commune.

REPUBLIQUE FRANCAISE

Le Président de la République Française

Sur le rapport du Président du Conseil Ministre de l'Intérieur
Vu la délibération du Conseil Municipal de Saint LEGER (Département de Maine et Loire) en date du 29 Mai 1887
Vu l'avis du Conseil Général
Vu l'article 2 de la loi du 5 Avril 1884
La section de l'Intérieur de l'Instruction Publique, des Cultes et des Beaux Arts du Conseil d'Etat entendue

DECRETE

Article 1er
La commune de SAINT LEGER (Canton de Beaupréau, arrondissement de Cholet, département de Maine et Loire) portera désormais le nom de SAINT LEGER SOUS CHOLET

Article 2
Le Président du Conseil Ministre de l'Intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté.

Fait à FONTAINEBLEAU le 27 Août 1888
Signé : CARNOT
 

 

 

lien à consulter : les archives du Maine et Loire (état civil et cadastre napoléonien de St Léger sous Cholet) : http://www.archives49.fr

 

 

 

le bourg (avant 1863)

la commune (depuis 1863)

la carte de Cassini - le cadastre

les moulins à vent

la métairie de la Croix

le chemin de la Vacherie

le manoir du Landreau

le dernier seigneur du Pontreau

les chemins de la mémoire

les voies de communication dans la commune

le chemin de fer d'intérêt local

la route n°11 de de Beaupréau à Cholet

a-t-on voulu punir Beaupréau ?

le général Tharreau

 

Merci de fermer l'agrandissement sinon.

 

 

 

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