SAINT
LEGER SOUS CHOLET
DU BOURG A LA COMMUNE
(1739-1863)
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Après
avoir fait partie du diocèse de Poitiers, les paroisses du
canton actuel de Cholet ont été rattachées au
diocèse de La Rochelle jusqu'en 1802, avant de faire partie du
diocèse d'Angers.
Mgr Augustin Roch de Menou de Charnizay, nommé le 15 octobre
1729 par Louis XV, évêque de la Rochelle, visita 62
paroisses de son diocèse, du 2 septembre au 20 octobre 1739.
C'est le 8 octobre 1739, lors de cette tournée pastorale,
qu'il fut accueilli à 7h du matin, à la chapelle de
Saint Léger, annexe de l'église paroissiale Saint
Michel du May, par le curé Louis Le Redde, du May et par le
vicaire de Saint Léger, André Julien Aubron (né
vers 1696, décédé le 25 mai 1746 à Saint
Léger).
Dans le compte rendu de sa visite,
l'évêque décrit la chapelle qui est parfaitement
tenue, puis il indique en conclusion : "On n'enterre ni ne baptise
dans l'annexe, tout se fait à la paroisse du May. La chapelle
est entretenue par les libéralités et les offrandes des
habitants."
Ces lignes, qui peuvent paraître banales (pour l'époque)
dans le compte rendu de l'évêque, permettent d'imaginer
dans quelle situation se trouvaient les paroissiens de Saint
Léger et leur vicaire :
- obligation de se rendre au May pour faire
baptiser les nouveaux nés, au risque de les voir mourir de
froid au cours du trajet
- obligation de transporter le corps des
défunts au May pour la messe de sépulture, ceci par
tous les temps, été comme hiver, alors qu'il n'y
avait qu'un mauvais chemin pour s'y rendre
- obligation de se marier au May.
On peut facilement supposer que
l'administration des sacrements par le curé du May ne devait
pas être totalement désintéressée.
Le vicaire de Saint Léger n'avait aucun revenu puisque toutes
les cérémonies étaient payées au
curé du May. Il n'avait que la quête de la messe du
dimanche et l'aide apportée par ses paroissiens, aussi pauvres
que lui.
Par la suite et pendant plus d'un siècle, ces raisons seront
invoquées comme une injustice, de façon parfois
virulente, dans les demandes des habitants de Saint Léger
voulant se séparer du May. A l'époque de la visite de
l'évêque, personne ne se permettait la moindre
objection, l'obéissance était totale et la
présence à la messe une obligation.
l'ancienne église de
Saint Léger sous Cholet, construite avant
1739
Pourtant, il a été
rapporté que certains paroissiens, s'ils participaient bien
aux offices du dimanche à Saint Léger, avaient des
réticences à se rendre au May lorsqu'ils n'y
étaient pas obligés. Leur manque d'intérêt
a été remarqué lors de la mission
organisée au May du 28 février au 25 mars 1744 par les
Montfortains. Un tiers des paroissiens de la "fillette" de Saint
Léger ne s'y était pas présenté. Ceux qui
assistèrent s'y firent remarquer par leur "indolence".
Par contre il a été remarqué que "le peuple
du May et de Bégrolles est assez docile
"
Le 4 mars 1789, 125 habitants de la paroisse du
May, âgés de plus de 25 ans et compris dans les
rôles d'imposition, furent convoqués au son de la cloche
pour rédiger leurs doléances et désigner leurs
députés.
La première plainte émise portait sur l'imposition dont
était frappée la paroisse, dont une partie, de 3 723
livres concernait "un village de la paroisse appelé Bas
Saint Léger qui dépend de la
généralité de Poitiers et qui est payée
au receveur des tailles de Montreuil-Bellay". Le transport de
cette somme était à la charge de la paroisse du May,
qui se plaignait des risques encourus au cours du voyage, tant
était grande la crainte des voleurs et de
"l'infidélité" de ceux qui avaient la charge du
transport.
Ainsi le bourg, le Haut Saint Léger et
le Bas Saint Léger, était séparé par la
frontière entre l'Anjou et le Poitou, dans la zone dite "des
marches communes". Le mot "marche" viendrait de l'allemand qui
signifie "frontière". Le May, Bégrolles, Saint Macaire,
La Romagne, Saint André de la Marche comme son nom l'indique
encore, et de nombreux autres bourgs, se trouvaient dans les "marches
communes".
Cette "zone tampon" entre les deux provinces, soumise aux lois et au
bon vouloir des seigneurs, était propice aux trafics,
notamment celui du sel. La province d'Anjou, riveraine de la
Bretagne, était fortement taxée par la gabelle par
rapport à sa voisine. De ce fait s'était
développée une activité lucrative mais
dangereuse : la contrebande du sel ou "faux saunage", donnant lieu
à une véritable guerre entre "gabelous", agents de la
gabelle et "faux sauniers", contrebandiers passeurs de sel. Un faux
saunier pris avec du sel était condamné à
plusieurs années de bagne ou aux galères s'il avait
déjà été condamné pour le
même fait. Dans certaines paroisses proches des Marches, la
contrebande était une activité courante : on cite la
paroisse de Vritz, aux confins du pays nantais et de l'Anjou,
où vivait un millier d'habitants. De 1749 à 1788, 54
condamnations pour contrebande y furent prononcées, soit plus
d'une par an. Il n'y a pas de période où cette paroisse
compte moins de 4 de ses enfants au bagne.
fin XIXe s. - le manoir du
Pontreau
fin XIXe s. - une allée dans le parc
du Landreau
Si les paroissiens du May, moins durement
taxés, ont simplement demandé la suppression des taxes
et de la gabelle, ceux de "Saint Macaire des Bois en Anjou" mettent
ouvertement en cause les employés de la gabelle, auteurs
d'abus et de vols dans les maisons et dans les églises. Ils
demandaient la création d'une brigade de
maréchaussée à Montfaucon, afin de mettre un
terme à ces exactions. Les paroissiens de Clisson eux,
décrivaient les "marches" comme de véritables refuges
"où contrebandiers, faux sauniers et fraudeurs de tout poil
sont de passage ou résident".
Tout cela pour donner une idée des conditions de vie à
cette époque ; la vente du sel étant le monopole de
l'Etat, les droits de gabelle étaient perçus par les
employés de la "ferme du Roi", sorte d'entreprise
privée aux mains des fermiers généraux
chargés du recouvrement de l'impôt, afin de le reverser
au trésor royal. Les abus de ce système, la corruption
et l'arbitraire permettaient à certains "fermiers" de
réaliser des bénéfices considérables, en
toute impunité, pendant que les habitants restaient
misérables.
L'assemblée provinciale, instituée par l'Edit du 12
juillet 1787, refusa d'augmenter l'impôt du "vingtième",
alléguant le dépérissement et la pauvreté
de cette province (les Mauges).
Pour surveiller cette frontière, la "ferme" disposait de
soldats et de cavaliers, logés au plus près des zones
sensibles. Plusieurs sont connus, ont habité Saint
Léger et y ont fondé une famille en épousant une
jeune fille du bourg :
- 1779 : François Chauveau,
employé des fermes du Roi, époux de Françoise
Esseau
- 1779 : Auguste Pelotte, cavalier,
époux de Louise Debernard
- 1781 : Pierre Bijoux, employé des
fermes du Roi, demeurant au Bas Saint Léger, époux
de Françoise Baumard
- 1782 : Pierre Palissière,
employé des fermes du Roi, époux de Marie
Vallée
- 1782 : Jean Gâté,
employé des fermes du Roi, époux de Jacquine
Bidet
- 1782 : Jacques Poislane, employé des
fermes du Roi, époux de Jeanne Charrier
- 1782 : Jean Biton, employé des
fermes du Roi, époux de Marie Girault
- 1782 : Pierre Gaitet, lieutenant des
gabelles, époux de Louise Pellerin
- 1783 : Jean Biton fils, employé des
fermes du Roi, époux de Marie Rousselot
- 1783 : René Galard, employé
des fermes du Roi, époux de Cécile
Dogreau
- 1784 : Louis Bagnard, sous brigadier
à la ferme du Roi, époux de Perrine
Brousseau
- 1784 : Pierre Joussiaume, employé
des fermes du Roi, époux de Marie Séchet
- 1785 : Jean Lambert, employé dans
les gabelles, époux de Jeanne Tharreau
- 1786 : Jean Marsolier, employé des
fermes du Roi, époux de Jeanne David
- 1786 : Pierre Sourice, employé des
fermes du Roi, époux de Marie Audouy
- 1786 : René Gaboriau, lieutenant des
gabelles, époux de Magdeleine Devaut
- 1788 : Charles Boutré,
employé des fermes du Roi, époux de Perrine
Chupin
fin XIXe s. - la mairie, par J. Bondu,
instituteur
Souffrant toujours de cette situation de
dépendance, quelques habitants de Saint Léger,
s'inspirant des idées nouvelles apportées par la
Révolution, ont tenté de changer cette situation qu'ils
ne voulaient plus supporter.
Le 16 juin 1790, pleins d'espoir, ils se rendirent en
délégation à l'assemblée des
électeurs du district de Cholet et la supplièrent de
bien vouloir intercéder en leur faveur près de la
nouvelle administration départementale. Un des
délégués de Saint Léger, au nom de ses
concitoyens, prononça ce long discours :
Messieurs,
"Nous
ne pouvons que nous féliciter du bonheur que la
révolution actuelle nous prépare. Fasse le
ciel que nous en puissions jouir bientôt ! Mais il
manque quelque chose à notre félicité.
Notre bourg est de la dépendance du May et en est
succursale. Eloignés de deux lieues de poste de
l'église paroissiale, nous ne pouvons nous y rendre
qu'en courant les plus grands risques, surtout pendant six
mois de l'année : deux ruisseaux que les pluies et la
fonte des neiges font souvent grossir et déborder, en
empêchant la libre communication. Les enfants que l'on
porte au baptême sont menacés de périr
en chemin. Quelquefois nos morts restent sans
sépulture des temps considérables pendant la
mauvaise saison. Un de nos malheureux concitoyens mourut le
4 janvier 1790, ne fut enterré que le 7 janvier faute
de moyens pour le faire porter par des chemins
impraticables. Nous avons une église assez grande
pour contenir non seulement notre population mais encore la
réunion du Bas Saint Léger, qui devrait
naturellement faire corps avec nous. Nous composons une
population de 800 âmes, nous avons un prêtre
à qui il ne tient que d'attribuer les fonctions
curiales et lui donner le titre de curé : ce serait
l'objet de nos désirs.
Nous espérons que, sensibles à nos
réclamations, vous voudrez bien vous
intéresser pour l'obtention de notre demande. Le Bas
Saint Léger n'est pas imposé sur le même
rôle que nous parce que par des dispositions
inconcevables, il n'est pas ci-devant de la même
province. [Le Bas Saint Léger était de la
généralité de Poitiers et Saint
Léger Haut de la généralité de
Tours] Nous demandons donc que cette partie soit
réunie avec nous, à quoi elle a le plus grand
intérêt et que notre bourg soit
érigé en paroisse, ne pouvant par
l'énoncé des décrets de
l'assemblée nationale être réunis
à aucune paroisse voisine, dont il n'est aucune
d'où nous soyons éloignés de plus d'une
lieue. Ce qu'octroyant, nous vous aurons l'obligation la
plus entière."
(extrait du procès-verbal de
l'assemblée des électeurs du district de
Cholet, imprimé à Angers par Mame en 1790 et
qui se trouve à la bibliothèque
départementale de Tours)
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Nous n'avons malheureusement pas les noms de
ces courageux Saint-Légeois. Les autorités
départementales étaient bien occupées par
ailleurs. Pourtant, ce dossier devait être suivi à
Angers car, quelque temps après, trois prêtres de la
région furent chargés par l'évêque
d'Angers de rechercher les limites possibles et acceptées de
tous pour créer trois communes indépendantes : Le May,
Bégrolles et Saint Léger. Le 5 Floréal an 2 ils
rendirent compte à l'évêque de leurs travaux et
de leurs propositions en ces termes :
5 Floréal an
II - St Philbert en Mauges
Monseigneur,
"Monsieur
Tharreau, curé de Maulévrier, s'étant
désisté de la commission que vous lui aviez
donnée conjointement avec nous de faire les
démarcations de Bégrolles, Saint Léger
et du May, nous y avons travaillé de notre mieux en
son absence et nous vous envoyons avec son
désistement le résultat de notre
opération. M. Couillon a reçu de nous avant ce
jour une carte exacte de la commune de Bégrolles, il
pourra vous la remettre s'il ne l'a pas perdüe ou si
vous jugez en avoir des deux communes, nous vous en
lèverons une. Il est important, Monseigneur, de
terminer promptement cette affaire, les esprits s'irritent
et dans les répartitions des compositions, les deux
communes pensent être
.. ? D'ailleurs,
Bégrolles et Saint Léger, habitées par
des fabricants et beaucoup d'ouvriers assez indociles, ont
besoin d'un maire qui puisse y maintenir l'ordre et la
police, ce que ne peut faire celui du May
éloigné d'une grande lieüe.
Les registres de l'état-civil du May qui devront
servir jusqu'à ce jour aux trois communes ne servent
que pour la première, les habitants des deux autres
refusent assez constamment de s'y faire enregistrer. De
là la confusion dans les familles, l'incertitude des
naissances, désordres que vous pourrez faire cesser
en les séparant promptement.
Nous désirons que notre travail vous soit fort
agréable et nous avons l'honneur d'être,
Monseigneur, avec le plus profond respect, vos très
humbles et très obéissants
serviteurs."
Davy, curé de St
Philbert
VC Favereau, prêtre de St André de la
Marche
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Limites proposées entre la commune du
MAI et celle de BEGROLLES.
A Monseigneur
l'évêque d'Angers.
"Les
églises des deux communes sont
éloignées l'une de l'autre d'une lieue de
poste. La séparation naturelle est le ruisseau
nommé le Gué Briand qui prend sa source dans
les bois de Chollet, dans la partie joignant le grand chemin
de la Séguinière au Mai.
Par cette limitation la commune du Mai restera
composée de 1 400 communiants, celle de
Bégrolles de 700 communiants et le canton de Saint
Léger de 400 communiants.
Le desservant du Mai, M. Gendron, et celui de
Bégrolles M. Chesné désirent
réciproquement que leurs communes soient ainsi
limitées, ce qui paraît une
nécessité indispensable à cause de leur
éloignement l'une de l'autre et plus encore parce que
le Gué Briand qui les sépare est dans
plusieurs saisons de l'année un passage très
difficile surtout dans les grandes eaux, au point que des
enfants ont été privés du sacrement du
baptême par l'impossibilité de passer pour lors
le Gué Briand.
Les deux desservants précités ont
déjà suivi provisoirement cette limitation
dans l'administration des sacrements, sous le bon plaisir de
Monseigneur l'Evesque d'Angers."
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Il faudra attendre la fin des guerres de
Vendée et de l'Empire pour qu'il soit à nouveau
question de paroisse et de commune.
Par décret épiscopal du 16 juillet 1803, la paroisse de
Saint Léger fut officiellement créée. Elle
comprenait le Haut et le Bas Saint Léger, enfin réunis,
et tout le territoire en faisant partie intégrante, fermes,
closeries, bordages et moulins. Le curé pouvait enfin
procéder aux mariages, baptêmes et messes de
sépultures dans son église. Tout semblait aller pour le
mieux, selon le désir des paroissiens.
Mais on ne sait pour quelles raisons, ce
décret fut brutalement aboli le 20 février 1809 et la
paroisse supprimée. Qui a bien pu influencer
l'évêque pour le faire revenir sur sa première
décision cinq ans après ? On peut imaginer les
pressions et manuvres de certains se trouvant privés de
la manne financière des paroissiens de Saint Léger.
Voilà donc Saint Léger redevenu simple oratoire, ses
habitants ramenés aux errements antérieurs, avec tous
les inconvénients maintes fois dénoncés.
Le 25 mars 1821, 38 habitants de Saint Léger (on a les noms)
dont Michel Barraud, le maire du May, adressent une longue lettre au
Ministre de l'Intérieur. Ils y exposent leurs
difficultés et leur sentiment d'être abandonnés
à leur sort, leur isolement et leur solitude. Le curé,
Mathurin Noël Lepeu, est décédé le 30
janvier 1816 et n'a pas été remplacé. Ils
demandent de nouveau que la paroisse de Saint Léger soit
rétablie et que le bourg réuni soit érigé
en commune rurale. Ainsi la paroisse aurait ses propres revenus et la
commune son administration municipale et un pôle pour percevoir
les impôts. Il n'y aurait plus besoin de se rendre au May pour
faire établir le moindre acte d'état civil ou autre,
ceci se faisant directement entre les habitants et leur
maire...
Ce n'est que le 20 juillet 1826 que la paroisse
sera rétablie, avec des modifications territoriales
défavorables à Saint Léger. Là encore,
faut-il soupçonner quelques manuvres du curé ou
de la municipalité du May pour conserver les fermes et
métairies de la Malville, de la Casse, de la Trollière,
des Grand et Petit Plessis et du Plessis Tilleau, autrefois
rattachées à St Léger ?
Lors de la création de la commune, les
réclamations de la municipalité de Saint Léger
n'y pourront rien et c'est ce découpage qui servira de base
territoriale pour créer la commune en 1863. La
séparation des annexes de Bégrolles et de Saint
Léger a toujours été très mal
vécue par les autorités religieuses et municipales du
May, qui l'ont subie et non acceptée de bon gré. Les
relations entre ces communes ont longtemps été
marquées par ces souvenirs et des "chamailleries" par maires
et sous-préfet interposés. En 2006, la commune de Saint
Léger est encore considérée par certains
habitants du May comme "une coupure".
La nouvelle paroisse, recréée par le décret du
20 septembre 1826, comprend les hameaux dits Haut et Bas Saint
Léger, 22 métairies et 770 habitants. Elle pourra
dorénavant assurer les sacrements, gérer ses propres
revenus, les donations et libéralités qui lui seront
faite et assurer une vie décente à son
curé.
20 septembre 1826 -
Circonscription des paroisses de St Léger du
Mai
"Charles
Montault
Par la miséricorde divine et la grâce du
siège apostolique, évêque
dAngers,
Vu lordonnance du Roi du 19 juillet 1826
enregistrée le 20, n° 3468 rendue sur le rapport
de son Excellence le Ministre secrétaire
détat au département des affaires
ecclésiastiques et de linstruction
publique,
Laquelle ordonnance porte :
Article 1er
Les églises des communes dont les noms suivent sont
érigées en succursales :
- La Boutouchère
- St Léger du May
- Foudon
Considérant que la dite ordonnance fixe la
circonscription des six nouvelles succursales en ces termes
:
2 / Saint Léger du May = les hameaux dits Haut et Bas
Saint Léger, 22 métairies, 770 habitants
En conformité de la dite ordonnance, nous assignons
et fixons pour le spirituel à chacune des dites
églises, érigées en succursales les
mêmes bourgs, hameaux, métairies, closeries,
hameaux et moulins désignés par
lordonnance.
Donné à Angers, en notre palais
épiscopal, sous notre seing et notre sceau lan
de Notre Seigneur Jésus Christ 1826 le 20
septembre."
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Est-ce dans un but dapaisement, ou pour
donner un semblant de satisfaction aux habitants de Saint
Léger, que lon voit apparaître (vers 1820) sur les
actes officiels de la mairie du May un cachet avec cette marque :
"Mairie du May et Saint Léger" ? Comme si on avait voulu
associer plus étroitement Saint Léger au May et faire
taire les revendications dindépendance. Malheureusement,
les registres de délibérations du Conseil Municipal du
May de cette époque ont disparu, il sera donc difficile de
trouver une explication.
De plus, linsécurité qui
régnait dans les Mauges nécessitait la cohésion
de tous les habitants. Le garde-champêtre du May,
compétent sur tous les bourgs de la commune, avait fort
à faire pour réprimer les nombreux vols et
dégradations commis sur les propriétés. Les
passages fréquents de détachements de troupes et le
stationnement de brigades de gendarmerie mobiles étaient
à la charge des communes, jusquà ce que la
tranquillité publique soit rétablie.
Les mesures (ou mesurettes ?) qui seront appliquées de temps
à autre donneront limpression que du côté
des autorités préfectorales, on gardait le souci
dapaisement, tout en donnant quelques satisfactions aux
habitants des bourgs qui réclamaient leur indépendance.
En effet, dans le même temps, Bégrolles menait le
même "combat".
Par arrêté du 15 mars 1832, le
préfet a nommé M. François Auguste
Rivière comme adjoint au maire du May pour la section de Saint
Léger. Le 10 mai 1832, il a pris ses fonctions au conseil
municipal du May après avoir prêté le serment
suivant : "Je jure fidélité au Roy des
Français, obéissance à la charte
constitutionnelle et au lois du royaume".
1906 - l'étang de St Léger -
remarquez le lavoir, à droite
Le 15 septembre 1833, le maire du May donna
lecture à son conseil de larticle 4 de la loi du 21 mars
1831 qui prescrivait de diviser en trois "sections" égales les
électeurs municipaux de la commune, afin que chaque section
soit représentée au conseil par 7 conseillers, soit 21
conseillers au total. Cette loi donnait la même importance
à chaque bourg ou section (Le May - Bégrolles - Saint
Léger) à condition que chaque section présente
le même nombre délecteurs. Pour y parvenir, le
maire devait procéder à des "ajustements". Il
nest pas rare de rencontrer, au fil des années, par
exemple La Freignouse rattachée à Saint Léger,
puis lannée suivante la même Freignouse faisant
partie de Bégrolles ou du May.
Le bourg du May et sa campagne formaient la section Nord, le bourg de
Bégrolles et sa campagne la section du Couchant, enfin le
bourg de Saint Léger et sa campagne la section du Midy.
Ce système compliqué na pas toujours bien
fonctionné ; le 16 mai 1837, le maire du May exposait à
son conseil que les sections de Bégrolles et Saint
Léger avaient déposé des plaintes
"légalement fondées" contre la section du May qui
navait pas réparti équitablement le nombre
délecteurs entre les sections. Pour remédier
à cet inconvénient, il avait été convenu
de "prêter" des électeurs du May aux sections voisines
défavorisées.
Cette situation avait sans doute lavantage de calmer pour un
temps les désirs dindépendance de
Bégrolles et Saint Léger. Mais les demandes se faisant
de plus en plus pressantes, le maire et son conseil se devaient de
réagir dans une longue délibération en date du
18 septembre 1848 :
"Le
conseil municipal de la commune du May, légalement
convoqué avec les plus imposés, pensent et
déclarent quil nest point convenable de
séparer du May les sections de Bégrolles et de
Saint Léger en commune :
1 / Puisque lérection de Bégrolles en
commune entraîne nécessairement celle de Saint
Léger
2 / Parce que lérection de ces deux sections en
commune met les trois communes dans
limpossibilité davoir un
garde-champêtre et un cantonnier
3 / Parce que cette érection nécessitera la
présence du percepteur dans chacune delles, ce
qui rendra sa position très difficile
4 / Parce que cette érection triple les
dépenses, formant trois administrations pour une
5 / Parce que la présence dun adjoint dans le
bourg de Bégrolles suffit pour la paix et la
tranquillité (raison alléguée par les
habitants de Bégrolles) à cause de la
proximité éloignée de la grande route
de Beaupréau et le voisinage de Bellefontaine
6 / Parce que la communication de Bégrolles avec le
May est maintenant très facile, ce quelle
nétait pas autrefois et cependant cette commune
est restée ce quelle est de temps
immémorial
7 / Parce que ce précédent mettrait toutes les
autres paroisses non communes en droit dexiger leur
séparation, ce quon ne pourrait leur
refuser
8 / Parce que la séparation de Bégrolles
nest point de matière à y mettre la
paix, que lautorité locale divisera
plutôt, comme cela est patent
9 / Parce que les reproches faits à
ladministration communale sont très faux, elle
a toujours rendu justice aux deux autres sections qui y
avaient leurs membres et qui peuvent lattester
10 / Parce que sil est difficile de former une
administration dans la commune entière, comment en
former trois bien convenables
11 / Parce que dailleurs un grand nombre des habitants
de la section de Bégrolles demandent à rester
unis au May et rejettent la séparation
12 / Parce que, très certainement, il est faux que la
section du May ait jamais profité dun centime
des ressources de Bégrolles comme la
déposé faussement le citoyen Gazeau de
Bégrolles devant le juge de paix, et que comme
ladministration du May na jamais employé
un centime des revenus de Bégrolles pour les
réparations, elle ne sest aussi jamais
opposée à ce que les habitants de
Bégrolles prissent les moyens pour fournir aux
réparations qui leur sont propres et
particulières
13 / Parce que les frais de ladministration sont
considérables et que leur 800 francs promis pour
quatre ans peuvent manquer même, et
quaprès ils nauront plus de ressources,
puis il est faux que la moitié de la maison de Mlle
Buchet soit à leur disposition puisque le legs est
fait en faveur de la fabrique.
Pour tous ces motifs et toutes ces raisons, nous disons et
pensons quil nest pas convenable de
séparer du May la section de Bégrolles et de
lériger en commune.
Les sieurs Boisdron, Bathélémy et Barrau,
adjoints, se sont absentés de la séance et
nont pas voté. Les dits Augereau, Devanne et
Robineau nont pas voté, sont restés
neutres de part et dautre. Dont seulement 33 ont
voté, et 31 pour le maintien de la commune et 2 pour
la division."
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1914 - Mi-Carême de Cholet - le Char
de la Fressure
Dans les mêmes temps était
débattu le projet de transfert à Cholet de la
sous-préfecture de Beaupréau. Le Maire du May et son
conseil doivent donner leur avis sur ce transfert. Ils votent
contre.
Tout cela n'empêchait pas les habitants
de Saint Léger de se distraire, de faire la fête et
d'organiser leur "assemblée" chaque année, depuis un
"temps immémorial". Cette "assemblée" avait lieu le
Lundi de Pentecôte, journée traditionnellement
fériée. Mais bizarrement, depuis quelques années
(1844), ce jour était redevenu un jour de travail.
L'assemblée n'avait plus lieu, causant un véritable
préjudice aux commerçants du bourg (débits de
boissons et auberges), ce qui motiva la plainte des habitants et leur
demande adressée au maire du May pour être de nouveau
autorisés à organiser l'assemblée le dimanche
d'après l'Ascension. Le conseil du May et son maire M.
Brion-Sachet ont reconnu le bien-fondé de ce souhait et
donné leur accord.
Comme quoi tout est recommencement, le problème du Lundi de
Pentecôte s'est également posé tout
récemment... c'est le jour du rassemblement des Saint
Léger.
Saint Léger a toujours eu une vie
associative très active, comme on a pu le voir à la
lecture du Tome 3 des "Visages de Saint Léger". Nous avons
cité la société de pêche comme la plus
ancienne. Pourtant, bien avant, existait une association dite
"société d'agrément" dont les statuts
étaient déposés en préfecture. En 1881,
son président, Jacques Raimbault, a demandé la
modification des statuts afin de permettre l'adhésion à
la société de personnes n'habitant pas forcément
la commune de Saint Léger.
Pour mener à bien le projet de
création d'une commune rurale à Saint Léger, une
commission de 12 membres élus avait été mise en
place en vertu d'un arrêté du préfet du 14
décembre 1861.
Réunie le 3 avril 1862 sous la présidence de Louis
Dehargues, cette commission, dans une longue
délibération adressée au sous-préfet,
expose les raisons qui font que la section de Saint Léger doit
être distraite de la commune du May pour être
érigée en une municipalité distincte.
Rapports
du préfet
Voeux des conseils d'arrondissement
Conseil Général de Maine et Loire
Session
de 1861
|
commune du May - section de Saint
Léger
|
Avis de la commission syndicale au sujet de
l'érection de la section de Saint Léger en commune
:
L'an 1862, le 3 avril,
Vu la lettre de Monsieur le sous-préfet
de l'arrondissement de Cholet du 25 janvier dernier qui ordonne que
les membres de la commission syndicale de la section de St
Léger, commune du May, élus le 19 janvier même
année, en vertu d'un arrêté de Monsieur le
préfet de Maine et Loire en date du 14 décembre 1861,
soient invités à se réunir à l'effet de
nommer leur président.
Les membres de cette commission étant
réunis dans une salle de la Maison d'école. Etaient
présents : Messieurs GOURAUD Louis, DEHARGUES Auguste, MORICET
Constant, MERLET Jean-Baptiste, DEHARGUES Félix, BARREAU
Joseph père, BREMOND Augustin, MORAT Alexis, AUDUSSEAU Joseph,
DAVID Jacques, ROUSSELOT Louis et BOUTRÉ Charles.
Ils ont élu pour président
Monsieur DEHARGUES Auguste. Il a déclaré la
séance ouverte en donnant lecture de la lettre de Monsieur le
sous-préfet qui demande l'avis de la commission sur la
distraction projetée par les habitants de la section de St
Léger, à l'effet d'obtenir que cette section soit
distraite de la dite commune du May et érigée en
municipalité distincte.
L'ouverture du dossier a montré tout
d'abord aux membres de la commission quelle opposition dans
l'enquête et la délibération du Conseil Municipal
(... manque une ligne). Les oppositions énoncées
par Monsieur Jean RAIMBAULT, maire, demeurant commune du May,
auxquelles ont adhéré 25 habitants seulement de la
section du May et les seuls qui ont pris part à
l'enquête contre la demande formulée des habitants de
Saint Léger. Ces dites oppositions ne laisseraient pas que
d'avoir une certaine gravité si les motifs
allégués n'étaient pas futiles et mensongers,
pour ne pas dire ridicules.
1
/ Attendu que, si les opposants avaient examiné le
plan de la commune, ils auraient vu que la majeure partie
des métairies et bordages de la section de Saint
Léger, tels que les quatre fermes du Pontereau, le
petit et grand Landreau, deux au bas Saint Léger,
deux à la Vacherie, quatre à Bifaumoine, etc.,
sont plus éloignées du May qu'en est le bourg
de Saint Léger, et avec de très mauvais
chemins pour aller au chef-lieu.
2 / Ils disent : "que beaucoup de
métairies de la section du May sont plus
éloignées du chef-lieu que ne l'est lui
même le bourg de Saint Léger". La commission
conclut, d'après cet argument, que le May est une
très grande commune et qu'en perdant Saint
Léger, elle restera encore une des plus belles
communes de l'arrondissement el avec une population de plus
de deux mille âmes.
3 / "que les déplacements pour
les publications, les mariages, les naissances,
décès, le paiement des contributions, la
rétribution scolaire, n'exigent pas des
démarches bien fréquentes au chef-lieu et ne
peuvent pas causer une très grande gêne aux
habitants de Saint Léger". Plus nous lisons de telles
objections et moins la lumière se fait dans nos
esprits ; nous comprendrions de tels motifs s'ils
n'étaient pas futiles et mensongers, car bien
certainement des voyages aussi éloignés et
incessants au chef-lieu sont très gênants et
dispendieux aux habitants de cette section pour accomplir
leur devoir de citoyens.
4 / Ils disent encore : "que les
intérêts de la section de Saint Léger
ont toujours été protégés avec
autant et plus de soins même que la section du May,
notamment lors de l'ouverture du chemin n° 13,
où Le May dit avoir fait des sacrifices
énormes." Ce chemin n'a cependant qu'un
kilomètre de longueur sur Saint Léger. Combien
la section de Saint Léger n'a-t-elle pas fait aussi
et ne fait-elle pas encore tous les jours de sacrifices
énormes pour le chemin d'intérêt commun
n° 47 dont les deux extrémités de ce
chemin sur la commune du May sont à plus de dix
kilomètres de Saint Léger ?
Les habitants de cette section étant à une
distance aussi éloignée ne peuvent faire leurs
prestations en nature, ils sont donc toujours contraints de
les payer en argent, ce qui devient très
onéreux pour les habitants de la campagne qui ont
chez eux de très mauvais chemins. Où est donc
la bonne volonté ? Le May n'a jamais rien fait pour
les intérêts de la section de Saint
Léger.
5 / "Un motif d'intérêt
général"
Nous admettons que, plus il y a de ressources, plus il est
facile de couvrir les dépenses, c'est une
vérité de Monsieur La Palice, mais ce que nous
n'admettons pas c'est que la commune du May soit dans
l'impossibilité de subvenir à ses besoins sans
le secours de Saint Léger. Elle a
été dotée par un bienfaiteur d'une
très belle maison. Depuis quelques années,
elle a aussi tous les établissements utiles qui,
faits à neuf, ne nécessiteront pas de grandes
réparations d'ici bien des années. La commune
du May fera donc facilement face à toutes ses
dépenses. D'ailleurs, ses habitants devraient
avoir une plus haute idée d'eux mêmes, ils sont
plus riches qu'ils ne le disent : il y a orgueil à se
targuer de sa richesse, mais il y a honte et opprobre
à mendier sans besoins.
6 / A cet exposé : "que la
traversée du bourg de Saint Léger par
plusieurs grandes routes et la proximité de Cholet
exigent une autorité municipale dont la force ne
serait pas susceptible d'être méconnue pour
maintenir l'ordre", les opposants disent : "que Saint
Léger a un adjoint et cinq conseillers municipaux,
que l'adjoint peut aussi bien mettre l'ordre qu'un maire
dans l'absence de ce dernier." Quel pouvoir peut avoir
à Saint Léger un adjoint sans
municipalité ? Il ne peut ni remplir un livret, ni
légaliser la signature d'un patron sans que l'ouvrier
soit obligé d'aller au chef-lieu y faire apposer le
cachet de la mairie. Si cet adjoint dresse un
procès-verbal, il est aussi lui même
obligé d'aller au chef-lieu pour les mêmes
motifs. Combien de fois n'est-t-il pas aussi arrivé
aux habitants de la section d'avoir affaire à la
mairie et de n'y trouver personne et de se trouver dans
l'obligation d'attendre plusieurs heures pour ne pas faire
un nouveau voyage ? Et on ose alléguer que ces
déplacements si fréquents ne sont pas
préjudiciables aux habitants de Saint Léger
!
7 / La métairie de la
Rivière Gabillon a toujours été de
Saint Léger depuis qu'il a été
érigé en paroisse, en 1803. Cette
métairie a été vendue en 1857, en deux
parties. Une seconde ferme a été
construite sur une des parties. On dit à cela : "que
la nouvelle ferme appartient à la section du May et
que l'on se fait fort de le prouver par le
propriétaire et la rumeur publique." C'est
précisément cette preuve que nous demandons.
Il existe un décret de M. Charles Montault,
évêque d'Angers, donné à Paris
l'an 1802 (le 21 Vendémiaire an XI), approuvé
par le second consul en l'absence du premier, le 19 Brumaire
même année, qui limite la paroisse de Saint
Léger et celle du May.
Depuis cette époque, les choses ont bien
changé de face pour la section de Saint Léger,
attendu que les métairies de la Malville, de la
Casse, de la Trollière, des Grand et Petit Plessis et
du Plessis Tilleau qui faisaient partie de la paroisse de
Saint Léger ont été envahies par le May
en 1827 ou 1828. Les limites qui existaient entre le May et
Saint Léger avant cet envahissement n'existent plus.
Maintenant, nous prions les opposants de nous faire
connaître leurs droits et leur nouvelle
limite.
|
Saint Léger contient huit cabarets,
auxquels il convient d'en ajouter deux autres situés il est
vrai, dans la commune de Cholet, mais contigus au bourg, dont l'un,
spécialement, n'en est séparé que par une rue de
six mètres de largeur. C'est donc en
réalité dix cabarets qu'il compter, nombre exorbitant
qui excède ceux de la commune du May et de la plupart des plus
grandes communes de l'arrondissement.
La commission syndicale, à l'unanimité, demande aux
instances la présence d'une forte autorité dans le
bourg de Saint Léger pour maintenir l'ordre qui est souvent
troublé par le passage fréquent d'étrangers et
par la lie de la population de Cholet qui, refoulée par la
police, vient souvent apporter les brandons de la discorde dans Saint
Léger, si éloigné du chef-lieu.
La commission, se résumant, dit encore qu'il est urgent et de
toute nécessité que la section de Saint Léger
soit érigée en commune distincte de celle du May. Elle
déclare en outre que chaque commune aura les ressources
suffisantes pour subvenir à ses besoins, que la section de
Saint Léger n'aura à s'imposer aucune charge
extraordinaire pour l'établissement d'une maison communale.
Elle profitera à cet égard de la
libéralité d'un de ses habitants. Qu'elle est
composée de propriétaires ou fermiers aisés
à ce point qu'ils ont pu, avec leurs propres ressources,
bâtir une très belle maison d'école, les murs du
jardin du presbytère, les murs des cours et du jardin de
l'école, que dans ces conditions il sera toujours facile de
constituer une administration municipale, et que cette section
formant une nouvelle commune promet d'acquérir une très
grande importance en raison de sa proximité de la ville de
Cholet.
La commission termine en disant que le gouvernement de l'Empereur
peut compter sur la reconnaissance de cette future commune et que
cette érection donnera aux habitants de cette section tous les
avantages qu'ils réclament avec tant d'instance, à
savoir bien-être, ordre et tranquillité.
Par tous les motifs qui précèdent
et ceux exprimés dans la pétition du 14 juillet 1861,
la commission syndicale supplie l'autorité supérieure
de vouloir bien les prendre en considération et d'ordonner que
la section de Saint Léger soit érigée en
commune.
Clos et arrêté à Saint Léger, commune du
May, les jour, mois et an que dessus.
Ont signé : Félix DEHARGUE jeune - C. MORICET - MAURAT
Alexis - DAVID Jacques - MERLET - J. BARREAU - BOUTRÉ - Joseph
AUDUSSEAU - ROUSSELOT - L. GOURAUD - Auguste DEHARGUE.
BREMOND Augustin ne sachant pas signer a fait la croix."
Nota : Les deux paragraphes en gras
ci-dessus, qui figuraient sur l'écrit initial, ont
été supprimés dans la délibération
adressée au sous-préfet. La commission a-t-elle
jugé qu'ils étaient "hors sujet" ou n'a-t-elle pas
voulu envenimer les relations futures entre les deux communes
?
10 juillet 1863 -
Délibération du conseil d'arrondissement de Cholet :
"Deux dossiers ont été soumis au conseil, l'un
concernant Saint Léger, commune du May, l'autre Toutlemonde,
commune de Maulévrier et d'Yzernay. Considérant que la
section de Saint Léger était en possession de tous les
édifices municipaux et religieux dont une commune doit
être dotée, que les intérêts de cette
section étaient afférents de ceux du May, qu'en outre
Saint Léger posséderait toutes les ressources
nécessaires à une commune, a émis le vu
que la demande des habitants de Saint Léger fût
accueillie favorablement..."
Rapports
du préfet
Conseil Général de Maine et Loire
Session
de 1863
|
Procès-verbaux
des délibérations du Conseil
Conseil Général de Maine et Loire
Session
de 1863
|
C'est le 13
janvier 1864 que les habitants de Saint
Léger sont informés que leur bourg est devenu une
commune. Le décret détachant la section de Saint
Léger de la commune du May avait été
signé le 14 décembre 1863 au Palais des
Tuileries :
NAPOLEON,
par la grâce de Dieu et la volonté nationale,
Empereur des Français
A tous présents et à venir,
Salut
Sur le rapport de
notre Ministre secrétaire d'Etat au
Département de l'Intérieur
Vu la demande des habitants de SAINT LEGER tendant à
être distraits de la commune du MAY et à former
une commune distincte
Vu la délibération par laquelle le Conseil
Municipal de la commune du MAY, assisté des plus
imposés, consent à la distraction de la
section de SAINT LEGER
Vu le vote favorable du conseil général
Vu la proposition du Préfet
Vu la loi du 18 Juillet 1837
La section de l'Intérieur de notre Conseil d'Etat
entendue
Avons
décrété et décrétons ce
qui suit :
Article 1er
La section de SAINT LEGER est distraite de la commune du
MAY, canton de Beaupréau, arrondissement de Cholet,
département de Maine et Loire, et formera à
l'avenir une commune distincte dont le chef lieu est
fixé à SAINT LEGER.
Article 2
La limite entre la commune de SAINT LEGER et la commune du
MAY est fixée conformément au tracé du
liseré teint en rouge et en vert sur le plan
annexé.
Article 3
Nos Ministres secrétaires d'Etat aux
départements de l'Intérieur et des Finances
sont chargés de l'exécution du présent
arrêté.
Fait au Palais des
Tuileries le 14 Décembre 1869.
Signé :
NAPOLEON
|
Dans leur lettre du 14
décembre 1863 adressée à "Sa Majesté"
Napoléon III, les habitants expriment leur satisfaction et
leurs remerciements :
A SA MAJESTE
NAPOLEON III, EMPEREUR DES FRANÇAIS,
SIRE,
Les habitants de la
nouvelle commune de SAINT LEGER, canton de Beaupréau,
arrondissement de Cholet, sollicitent l'honneur de
déposer au pied du tronc de votre MAJESTE
l'expression de leur vive et respectueuse
reconnaissance.
C'était à vous, SIRE, qui veillez sur votre
peuple avec une si touchante sollicitude, qu'il appartenait
de donner satisfaction à nos désirs et
à nos vux.
La date du 14 décembre 1863, en marquant l'ère
du passage de notre section au rang des communes de votre
empire, restera toujours profondément gravée
dans nos curs. Nos arrières neveux ne
l'oublieront point. Ils sauront que c'est sous votre
règne glorieux que leur localité a reçu
le plus grand des bienfaits que leurs pères pouvaient
ambitionner, et cette pensée leur inspirera les
mêmes sentiments d'inaltérable attachement
envers votre auguste dynastie que ceux que nous
éprouvons en ce moment.
Nous sommes,
avec le plus profond respect,
SIRE
de votre Majesté,
les très humbles, très obéissants et
fidèles
serviteurs.
|
La satisfaction des habitants
de Saint Léger devait d'ailleurs se manifester lors du
plébiscite pour l'empereur en mai 1870. Saint Léger
comptait 206 électeurs inscrits. 139 personnes ont voté
: 94 oui pour l'Empereur Napoléon III, 42 non et 3 nuls.
Pourtant, son règne devait s'achever peu après à
l'issue de la désastreuse guerre contre la Prusse.
Déchu par le gouvernement de défense nationale le 6
septembre 1870, il mourra exilé en Angleterre le 9 janvier
1873. Il était né à Paris le 20 avril
1808.
Jolie
carte, mais une partie du texte est faux ; c'est
Saint Léger du May qui fut
érigé en commune le 14
décembre 1863.
|
|
Cette première
période, intitulée "du bourg à la commune"
s'achève le 14 décembre 1863, lors de la
création officielle de la commune de Saint
Léger. Cette longue période de la vie de Saint
Léger a été marquée par de nombreux
évènements qui pourront faire l'objet d'articles
ultérieurs. On peut citer entre autres : les familles nobles
ayant vécu dans la région, au Landreau, au Pontreau ou
au Cazeau, la période 1789-1793, les soldats de Saint
Léger dans les armées de la Révolution et de
l'Empire, la construction de l'église, la guerre de 1870 vue
de Saint Léger, etc.
Yves MEIGNAN -
novembre 2011
Le
29 mai 1887, le Maire de Saint
Léger expose que le titre de la
commune de Saint Léger du May ou
Saint Léger des Bois est
préjudiciable aux
intérêts des habitants pour
la prompte expédition des
dépêches qui vont au May
à cause du bureau de poste
créé depuis peu dans cette
dernière commune, Saint
Léger des Bois est confondu avec la
commune de ce nom près de Saint
Georges sur les bords de la Loire. Les
lettres arrivent avec un ou deux jours de
retard. Il y a lieu de changer le nom de
la commune en celui de SAINT LEGER SOUS
CHOLET puisque le courrier vient de cette
ville, il ne pourra y avoir lieu à
confusion sous ce nouveau titre.
Après
l'exposé de M. le Maire, le conseil
municipal est d'avis de demander à
l'administration supérieure
d'effacer "du May ou des Bois" (ces deux
derniers mots sont inscrits sur les
plaques des voies de grandes
communications) pour ne laisser subsister
que ceux de SAINT LEGER SOUS
CHOLET.
L'année
suivante, l'administration
"supérieure", prenant en compte la
demande du Maire, décrète le
changement de nom de notre
commune.
REPUBLIQUE
FRANCAISE
Le
Président de la République
Française
Sur
le rapport du Président du Conseil
Ministre de l'Intérieur
Vu la délibération du
Conseil Municipal de Saint LEGER
(Département de Maine et Loire) en
date du 29 Mai 1887
Vu l'avis du Conseil
Général
Vu l'article 2 de la loi du 5 Avril
1884
La section de l'Intérieur de
l'Instruction Publique, des Cultes et des
Beaux Arts du Conseil d'Etat
entendue
DECRETE
Article
1er
La commune de SAINT LEGER (Canton de
Beaupréau, arrondissement de
Cholet, département de Maine et
Loire) portera désormais le nom de
SAINT LEGER SOUS CHOLET
Article
2
Le Président du Conseil Ministre de
l'Intérieur est chargé de
l'exécution du présent
arrêté.
Fait
à FONTAINEBLEAU le 27 Août
1888
Signé :
CARNOT
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lien à consulter :
les archives du Maine et Loire (état civil et cadastre
napoléonien de St Léger sous Cholet) : http://www.archives49.fr
le bourg (avant
1863)
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la commune (depuis
1863)
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la carte de Cassini - le cadastre
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les moulins à
vent
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la métairie de la
Croix
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le chemin de la
Vacherie
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le manoir du
Landreau
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le dernier seigneur du
Pontreau
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les chemins de la
mémoire
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les voies de communication dans la
commune
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le chemin de fer
d'intérêt local
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la route n°11 de de
Beaupréau à Cholet
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a-t-on voulu punir Beaupréau
?
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le général
Tharreau
|
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Merci
de fermer l'agrandissement sinon.
https://www.stleger.info