Le
projet de liaison routière entre Beaupréau et Cholet
est longtemps resté non prioritaire. Lors de sa construction,
les travaux n'avancèrent que très lentement, soit par
manque de financement, soit par désintéressement, comme
nous le verrons par la suite.
Extrait du cahier des charges de 1808
concernant la partie comprise entre Cholet et Saint Léger
:
"
pour l'ouverture d'une route tendant
de Cholet à Beaupréau, traversant la forêt de
Cholet, on lui donnera 20 m de largeur, la largeur des fossés
sera prise sur celle-ci en sorte que la route sera réduite
à 16 m d'un fossé à l'autre, mise à prix
1368 f. La terre des fossés sera rejetée sur la
forêt et disposée en talus battu dans lequel on plantera
6 brins d'épines racinés par mètre. Pour
éclairer la route, on essartera un espace de 40 m de largeur,
on déracinera toutes les cépées de bois, de
mort-bois et les arbres à haute tige. Les cavités
résultant de cet essartement seront comblées et le
terrain nivelé. L'adjudicataire fermera, aux 2
extrémités, l'ancienne route par les fossés sur
toute la largeur de la dite route."
1912 - la route Cholet
/ Beaupréau
Le 19 mars 1808, le marché est
attribué à Gabriel Jacques Delaunay pour 1363 f. mais
en raison des guerres de l'Empire, les fonds ne sont pas
débloqués. En décembre 1816, au registre des
délibérations du conseil municipal de Cholet est
portée la mention suivante :
"au nombre des chemins vicinaux dont
l'état a été envoyé et le devis
dressé, celui de Cholet à Saint Léger servant
à la communication avec Beaupréau, chef-lieu
d'arrondissement, est en fort mauvais état et l'un des plus
fréquentés." Les travaux seront
réalisés par des ouvriers sans travail, on ne disait
pas encore au chômage.
Sous le Premier Empire, la ville de
Beaupréau est considérée comme la ville la plus
importante de l'arrondissement, de par sa position centrale, son
activité et sa population. De plus, elle est le siège
de la sous-préfecture, du tribunal et d'une prison, ainsi que
d'importants établissements d'enseignement, qui lui donnent
une importance que la ville de Cholet ne possède pas, de par
sa position géographique et à peine relevée de
ses ruines.
A cette époque, de nombreuses routes
sont mises en chantier dans le Maine et Loire. Si on parle un peu de
la route Beaupréau-Cholet, c'est comme simple embranchement
pour rejoindre Cholet, mais pas comme une grande voie de circulation
dont on ne voit pas alors l'intérêt. Si l'on se
réfère au rapport du Conseil Général de
1808, la route importante envisagée est l'axe
Beaupréau-Nantes passant par Bégrolles et Saint Macaire
(extrait des délibérations du Conseil
Général, année 1808) :
"La route de Beaupréau à
Chollet, si l'on a point d'égard à vos
réclamations, ne peut être regardée que comme un
embranchement par lequel on irait, en passant par Saint Philbert,
joindre à Saint Macaire la route de Chollet à Nantes
par Gesté.
Vous avez sollicité une communication directe entre Chollet et
Beaupréau, et vous l'obteniez si la route eut passé par
Bégrolles. Le chef-lieu perd le plus grand avantage qu'il
puisse retirer de la route de Nantes, ce si elle passe trop loin de
ses murs. On ne doit pas regarder à quelques mètres de
plus lorsqu'on traverse déjà la route ouverte de
Chollet à Beaupréau et de la Chapelle du Genêt
à Beaupréau, qu'on travaille sur un terrain beaucoup
plus facile et surtout lorsqu'il s'agit de procurer d'avantages d'une
ville comme Beaupréau dont la prospérité doit
rejaillir sur tout l'arrondissement. Nous vous proposons donc de vous
en tenir à vos anciens cahiers et persister à demander
que la route de Chollet à Nantes passe par Bégrolles et
Beaupréau. Jusqu'ici les plans et devis n'ont point
été envoyés, même pour la direction
projetée."
1912 - la route Beaupréau
/ Cholet
En 1809, les discussions traitent de nombreux
chantiers et ponts en construction, mais pas directement de la route
de Beaupréau à Cholet. La priorité reste
à la route de Beaupréau à Nantes par
Bégrolles et Saint Macaire. Des crédits ont
été alloués mais les travaux n'ont pas
été entrepris malgré les besoins nombreux et
variés :
"
deux points de contestation sur la
direction de deux routes de cet arrondissement
(Beaupréau)
celle de Saumur à Nantes passant par
Villedieu, Gesté et Chemillé
Partant de Cholet,
devant passer par Saint Macaire et Villedieu, ou par
Bégrolles, pour arriver à Gesté ? Ces
considérations qui pourraient déterminer la
préférence pour l'une ou l'autre de ces directions vous
seront présentées. Vous émîtes votre
vu en faveur de celle de Bégrolles et votâtes une
somme de 4.000 francs pour y être appliquée et vous
venez de voter encore une somme de 8.000 francs pour y être
employée
"
Toujours dans les délibérations
du conseil municipal de Cholet du 29 décembre 1816 : "La
Révolution n'a pas supprimé la corvée.
Concernant l'entretien des chemins, les contribuables ont la
possibilité d'effectuer eux-mêmes les journées de
travaux en fournissant les animaux de trait ou de payer en
espèces. La plupart des contribuables qui seront
appelés à fournir des journées pour
réparer les chemins vicinaux préfèreront payer
en argent et ainsi on aura trouvé du travail pour les ouvriers
qui en manquent."
En 1817, on constate lors d'une réunion
que rien n'a été entrepris sur la liaison
routière Beaupréau-Cholet, qui est nommée route
n° 11. En conséquence, il n'est demandé aucun
crédit pour l'année suivante.
C'est cette même année qu'est
créé un poste de voyer rural dans chaque
arrondissement. Il sera chargé de l'inspection des chemins
vicinaux, de la constatation des infractions, et de s'assurer de
l'exécution des travaux ordonnés. Il sera aidé
en cela par les gardes champêtres et les maires des communes.
Son traitement de 1.200 francs devait être
complété par la moitié des amendes
constatées, l'autre moitié allant au garde
champêtre ayant indiqué les infractions. On peut
imaginer les abus que ce système pouvait créer
!
1919 - la route Cholet
/ Beaupréau
En 1818, la route de Cholet à
Beaupréau par Bégrolles n'est toujours pas utilisable
sur sa longueur prévue de 17.600 mètres. Aucun fonds
n'est alloué. Pourtant, il est mentionné que cette
route est destinée à assurer un débouché
vers la mer des produits manufacturés à Cholet.
L'année suivante, il est demandé de presser les travaux
de la route n° 11 pour qu'elle soit ouverte promptement.
Malgré les fonds alloués, en 1824 le Conseil
Général constate qu'aucune somme n'a été
affectée à la route n° 11, et en
conséquence l'ingénieur en chef demande que ces sommes
soient allouées à d'autres chantiers déjà
en cours :
"... en examinant les états de
situation et les demandes remises par l'ingénieur en chef,
votre bureau de bien public a remarqué qu'aucune disposition
n'était faite pour l'emploi des fonds aux routes n° 11 de
Cholet à Beaupréau et n° 13 de Beaupréau
à Nantes
et qu'il propose de les appliquer à des
routes qui auraient déjà des travaux commencés,
parce que l'ingénieur ordinaire dans l'arrondissement
(Beaupréau) duquel elles sont situées est trop
surchargé pour qu'il puisse terminer avant les projets pour
lesquels les travaux doivent s'exécuter..."
En 1825, le conseil d'arrondissement de
Beaupréau presse l'ouverture de la route n° 11 et de
l'utiliser dans l'état où elle se trouve, sans attendre
son achèvement définitif :
"... le conseil de cet arrondissement
(Beaupréau) est d'avis d'ouvrir les routes
départementales en entier avant de s'assurer de leur
achèvement partiel. Cette proposition ayant paru réunir
l'assentiment du Conseil Général lorsqu'elle lui a
été présentée, votre bureau de bien
public n'a pas cru devoir en développer les motifs, il vous
prie seulement de vouloir bien prononcer votre décision. Ce
principe adopté pourrait être annoncé directement
et appliqué à la route départementale n° 11
de Cholet à Beaupréau, dont le conseil débattra.
Il vous demande avec instance la prompte exécution, il reste
6.000 francs de disponibles, 4.000 francs sont employés au
paiement des indemnités de terrain, 4.000 francs et de
nouveaux fonds que vous voudrez bien accorder dorénavant
à faire ouvrir la route et à faire l'aqueduc du
Sauvageau
"
1957 - la route Cholet
/ Beaupréau
En 1826, 6.000 francs son attribués
à la route n° 11, dont 5.000 pour la terminer entre
Cholet et Saint Léger. Les deux années suivantes, il
est demandé la somme de 14.678 francs pour l'achever. Un
cantonnier est affecté à la portion de route entre
Saint Léger et Cholet. Il est constaté en
général que, sur le département, beaucoup de
routes sont entreprises mais aucune n'est terminée. Il en
est de même pour les routes de grande communication.
"
neuf routes royales traversent le
département de Maine et Loire en formant une étendue de
396.581 mètres ou 89 lieues depuis 1821, et plus
particulièrement depuis 1823. Les crédits ouverts pour
leur confection et leur entretien ont reçu un accroissement.
Le crédit est actuellement d'environ 290.000 francs mais un
tiers de cette somme a son application spéciale à la
construction de plusieurs ponts. D'ici bien des années, celui
du duc de Bordeaux exigera une allocation considérable. Le
pont de Bourguignon et celui du Lion ne tarderont pas à
être terminés. Mais la dépense qu'ils exigent ne
peut guère manquer de se reporter sur d'autres constructions
analogues. Il ne reste donc pour la construction et l'entretien
proprement dits des routes royales environ 170.000 francs, somme qui
est reconnue depuis longtemps insuffisante
"
"
les routes départementales
couvrent 559.227 mètres ou 126 lieues. Beaucoup sont
entreprises, aucune ne se termine et les grandes communications
restent toutes incomplètes. C'est un état de chose qui
doit se prolonger
Le Conseil Général s'explique sur la
nécessité d'ouvrir la route n° 11 de Cholet
à Beaupréau, dont la direction serait par
Andrezé en passant par les landes de Bégrolles. Il
forme la demande de la somme suffisante pour aboutir à ces
travaux. Il pense que 20.000 francs complèteront le
nécessaire pour assurer la communication entre
Beaupréau et Cholet
Ouverture de la route n° 11 de Cholet à Beaupréau
: qu'il soit voté pour cette route une somme de 14.678 francs
et qu'il y soit joint la somme de 6.000 francs demandée par
l'ingénieur de l'arrondissement pour la route n° 13 de
Beaupréau à Saint Florent
"
1957 - la route Cholet
/ Beaupréau
Dans son rapport du 9 août 1830 à
Guizot, ministre de l'intérieur, le préfet de Maine et
Loire Félix Barthélémy déplore le faible
avancement des travaux de la route Cholet-Beaupréau,
préconise les moyens à y consacrer et décrit les
raisons qui, pour lui, doivent faire activer l'achèvement des
voies de communication, axes de pénétration de la
civilisation :
"J'ai l'honneur de vous rendre compte de ma
tournée dans l'arrondissement de Beaupréau. Je vais
avoir celui de vous entretenir aujourd'hui des mesures que je crois
susceptibles de civiliser cette contrée, où l'influence
des prêtres a survécu à celle des nobles.
Beaupréau, chef-lieu de l'opinion vendéenne, est
entouré de couvents de Trappistes, de Trappistines et de
toutes espèces de reclus dont les austérités
rappellent celles des fakirs. Cette ville n'est qu'un bourg
silencieux comme un cloître et qui ressemble plutôt
à un village espagnol qu'à une ville de France.
L'école secondaire ecclésiastique, établie dans
un vaste local, est tout à fait jésuitique et nourrit
la jeunesse des plus mauvais principes politiques et religieux ;
aussi est-ce une pépinière de prêtres
exaltés et ultramontains. J'ai la preuve que ces jeunes
têtes sont pleines d'idées opposées à
l'ordre des choses actuel, surtout depuis qu'ils sont en vacances. Il
n'y a pas de mauvais bruit qui ne soit répandu dans les
campagnes qu'ils parcourent jour et nuit et en tous sens pour
détériorer l'esprit public. Outre le séminaire
d'Angers, il existe en Maine et Loire deux écoles secondaires
ecclésiastiques à Beaupréau qui contiennent 300
élèves
L'établissement de Beaupréau
est dirigé par l'abbé Montgazon que j'ai vu. C'est un
homme fin et qui est précisément tel que vous me
l'indiquez dans votre lettre du 4 octobre.
Cet abbé et les prêtres de ces contrées sont les
maîtres de ce pays, à raison de l'influence qu'ils y
exercent. Aussi voient-ils à regret les routes qu'on y perce
de Beaupréau à Cholet et à Saint Florent, parce
que la civilisation arrive par les grandes routes et les canaux et
pénètre avec peine dans les pays inviables. Ils
tiennent même peu à ce que les autorités de
l'arrondissement, si vivement réclamées par la ville de
Cholet, restent à Beaupréau, car ces fonctionnaires
partagent un peu l'influence dont ils sont si jaloux. Aussi est-ce
pour moi la raison la plus puissante de maintenir le chef-lieu
à Beaupréau. Bref, ils voudraient maintenir
éternellement dans son état actuel cet oasis
d'ignorance et de superstition qu'ils considèrent comme leur
domaine.
Voici les moyens que je crois susceptibles de faire cesser cet
état de choses : avancer de suite des fonds spéciaux,
sauf à les faire voter plus tard par le Conseil
Général, pour pousser avec activité
l'achèvement de la route de Beaupréau à Cholet,
sur laquelle je n'ai vu qu'un fort atelier, et celle
déclassée de Beaupréau à Saint Florent.
Cette mesure donnerait de l'ouvrage à un grand nombre
d'ouvriers qui en manquent, et tendrait au maintien de la
tranquillité publique. On travaille à
l'exécution de ce projet, mais pas avec assez
d'activité
" (Anjou historique n°
178)
"René
Delhumeau, charretier, né à Brissac, 54 ans,
au service de M. Onillon, entrepreneur de la grande route de
Saint Léger, est décédé hier,
sur les 10 h du matin, audit Saint Léger, commune du
May" - état civil du May - 21 août
1831
|
1831 - Les 20.000 francs
débloqués serviront à des travaux neufs et au
salaire d'un cantonnier. Le conseil formule des observations sur les
raisons qui poussent à achever cette route :
"
Le pays où est placée
cette route et la dépense déjà faite par
l'entrepreneur, laquelle s'élève déjà
à plus de 10.000 francs sur les fonds du budget...
Déjà M. le directeur général a
accordé sur l'exercice 1830 et sur celui de 1831 un secours de
20.379 francs. En accordant ces fonds, M. le directeur
général des Ponts et Chaussées a formellement
exprimé l'intention de continuer à venir au secours de
cette partie du département en invitant le Conseil
Général à faire pour ces routes ce qui lui
serait possible. Le Conseil, comptant sur les promesses de M. le
directeur général, a négligé d'autres
services importants pour satisfaire aux vux de M.
Bérard. Il attend avec confiance qu'il accordera les fonds
nécessaires pour entretenir l'achèvement de ces travaux
et d'offrir les moyens d'occuper une partie de la population qui ne
serait que trop disposée, à défaut d'ouvrage,
à prendre part aux troubles qui agitent ce pays. Le Conseil
demande instamment au Gouvernement d'affecter sur les fonds du
trésor dans l'exercice 1831 une somme de 20.000 francs
égale à celle votée sur son budget
départemental. Pour la route n° 13 de Beaupréau
à Saint Florent, sa demande sur les mêmes motifs
politiques qu'il a développés pour la route n° 11
de Cholet à Beaupréau. Une condition toute
particulière doit fixer l'attention du Gouvernement, c'est que
cette route, ainsi que celle n° 11, servent à
établir une communication si nécessaire entre Cholet,
Beaupréau et la Loire, si les évènements de ce
pays devenaient tels que la présence de troupes nombreuses
serait nécessaire. Cette route serait la seule par où
l'artillerie ou le matériel pourraient pénétrer
dans ce pays
"
en rouge la route n°11,
devenue aujourd'hui RD 752
L'insécurité règne
toujours dans les Mauges, et cette situation est de nouveau
évoquée lors de la session du Conseil
Général de 1833. La somme allouée pour la route
n° 11 s'élève à 18.508 francs. Les sommes
importantes consenties chaque année montrent l'importance que
l'on attache à l'achèvement de cette route, ou tout au
moins à l'entretien qui permet de l'utiliser avant son
achèvement complet :
"Le Conseil Général appelle
l'attention du Gouvernement sur l'esprit hostile manifesté
jusqu'à ce jour par la majeure partie du clergé du
département et principalement par les jeunes
ecclésiastiques..."
Le chemin de grande communication n° 13 de
Cholet à Vallet étant en voie d'achèvement avant
1840, la commune du May est sollicitée très souvent par
la préfecture pour contribuer à son entretien. Les
chantiers routiers sont tellement nombreux que le manque d'argent
pour les réaliser fait rechercher des combinaisons
financières et emprunts repoussant leur achèvement dans
une dizaine d'années.
Les routes stratégiques voulues par le
gouvernement de Louis Philippe grèveront pendant de longues
années le budget du département qui doit participer
à leur financement.
1840 - Un progrès important vient
faciliter les travaux et l'avancement rapide des routes, c'est
l'emploi d'un rouleau tiré par des chevaux. Il donne
d'excellents résultats, malheureusement il n'y en a qu'un. Il
en faudrait beaucoup d'autres mais il n'y a pas d'argent pour en
fabriquer et l'on manque de chevaux pour les tirer.
Les années suivantes, les talus et
remblais des routes seront plantés d'acacias et
d'aubépines à raison de 200 par kilomètre. Ces
plantations doivent assurer l'embellissement, l'agrément et la
sécurité des voyageurs tout en fixant la terre de leurs
racines. On compte également sur la valeur du bois
exploité après 50 ans. Ces plantations seront à
la charge des propriétaires riverains.
En 1845, une somme de 40.000 francs est
allouée à la route n° 11 dont on a enfin pris
conscience de l'importance :
"Le conseil d'arrondissement de
Beaupréau demande qu'il soit créé un
embranchement de Cholet à la Loire, qui traverserait tout
l'arrondissement du sud au nord, et qu'il serait désirable de
voir aboutir à Chalonnes
Les immenses avantages que
cette ligne assurerait à l'arrondissement de Beaupréau,
si riche en productions de toutes natures, et à la ville de
Cholet dont le commerce réclame des moyens faciles et prompts
de communication et de transport... L'envoi sur Paris et la Normandie
de plus de 50.000 bufs, le transport des laines, lins, fils et
tissus, des céréales, de la chaux pour l'agriculture et
la construction, des fers, bois et autres matériaux, sans
parler de la circulation des voyageurs, tout cela serait pour le pays
et pour la compagnie qui se chargerait de l'exécution de cet
embranchement la source de bénéfices
considérables
"
En 1852, le route départementale n°
11 sera enfin totalement terminée et ouverte à la
circulation.
Dès 1858, le département
était traversé par 28 grandes routes, tant royales que
départementales. Parmi celles-ci, on comptait (source : Le
Maine et Loire, éditions du Bastion) :
- la route impériale n° 160 de
Saumur au Sables d'Olonne, par Cholet
- la route départementale n° 11
de Cholet à Beaupréau (17 km 800)
- la route départementale n° 17
de Cholet à Chalonnes
- la route stratégique n° 1 de
Poitiers à Nantes
- la route stratégique n° 7 de
Cholet à Saint Jean de Monts
- la route stratégique n° 28 de
Beaupréau à Clisson
Depuis décembre 2008, la route
départementale n° 752 (ancienne RD 11) est ouverte
à la circulation en 2 fois 2 voies, après plus de 10
ans d'énormes travaux routiers et d'ouvrages d'art. Elle doit
se raccorder au nord de Beaupréau à une autre 2 fois 2
voies en projet en Loire Atlantique, voie dite "Grand contournement
de Nantes", de Vallet à Ancenis, qui traversera les Mauges sur
24 km.
D'ici 2020, aucun point du Maine et Loire ne
sera à plus de 15 minutes d'une voie rapide.
en rouge la route n°11,
devenue aujourd'hui RD 752
Louis Philippe, roi des Français, est
contesté par les "légitimistes" et a de bonnes raisons
de craindre un nouveau soulèvement en Vendée.
A la suite de la tentative de
soulèvement légitimiste par la duchesse de Berry en
1832, le roi Louis Philippe décide la construction d'un
réseau de routes dans l'Ouest, supposé permettre une
arrivée rapide des forces armées.
Les articles 6 à 10 de la loi du 27 juin
1833 établissent un système de routes
stratégiques dans les départements de l'Ouest. Leur
objet est de mettre fin aux guerres civiles qui ont
désolé la Vendée. Ces routes, soumises aux
autorités militaires, sont au nombre de 38,
numérotées par le règlement du 29 novembre 1833
qui en a fixé le nombre et la direction.
Les routes stratégiques sont
destinées à faciliter les opérations et les
approvisionnements des armées en cas d'insurrection. Elles
sont mises au gabarit des routes impériales. Elles ont en
outre offert la possibilité de développer le commerce,
car étant utilisées comme des routes normales. Elles
ont également initié les troupes aux travaux publics,
grâce à l'emploi sur les chantiers des soldats du 36e
régiment de ligne.
La loi a affecté un crédit de 12
millions de francs pour leur construction et les départements
ont été appelés à participer à la
construction des routes de Poitiers à Nantes et de Saumur
à la Rochelle. L'entretien a été réparti
financièrement entre l'Etat (2/3) et le département
(1/3).
Beaupréau
Le décret du 3 juin 1832 fait proclamer
l'état de siège dans le département de Maine et
Loire, et les régiments de ligne procèdent au
désarmement des campagnes. En vertu de la loi du 27 juin 1833,
une commission, composée du préfet, du
général commandant le département, de deux
inspecteurs des Ponts et Chaussées et de l'ingénieur en
chef, trace un plan général de 12 "routes
stratégiques" , 6 de 118 km sur la rive gauche de la Loire et
6 de 128 km sur la rive droite.
Selon le dictionnaire Littré, les
"routes militaires" ont 8 m de largeur avec les fossés, et
sont destinées à faciliter le déplacement rapide
et en toute sécurité des troupes chargées de
maintenir l'ordre, d'où leur rectitude et leur longueur. Elles
devaient donc permettre aux troupes de pénétrer dans
les Mauges et en Vendée pour réprimer les tentatives de
soulèvement. Elles se sont ajoutées aux 396 km de
routes royales et aux 572 km de routes départementales
déjà existantes.
Les travaux sont achevés en fin
d'année 1837.
Avec le temps, l'absence de soulèvement
dans l'Ouest et les meilleures relations avec l'Angleterre ont fait
perdre leur importance aux routes stratégiques. Elles furent
déclassées et intégrées dans le
réseau des routes impériales et
départementales.
Le décret du 10 juillet 1862 a
supprimé ces "routes stratégiques" dont le nom
rappelait trop de tristes souvenirs.
Extrait du rapport du Conseil
Général de 1833 relatant les évènements
qui ont motivé la construction de ces routes
stratégiques :
"M. le Préfet retrace en peu de mots
au Conseil les douloureuses circonstances sous lesquelles s'ouvrirent
la dernière sessions.
Les soulèvements qui s'opérèrent le 23 mai et le
4 juin furent étouffés dès le 11 le même
mois par la répression des rebelles près de Jallais,
grâce au zèle admirable des gardes nationales et au
courage infatigable de nos soldats.
Ces essais de guerre civile si promptement déconcertés
ont démontré l'impuissance des ennemis du Gouvernement
à reconstituer l'ancienne Vendée. Il ne reste plus
aujourd'hui de ces soulèvements partiels que quelques bandes
peu nombreuses, poursuivies de toutes parts par les soldats. Elles
ont commis dans l'arrière-pays de Segré des
excès graves envers quelques habitants, et notamment envers
les malheureux Guitré et Cheray, qu'elles ont
assassinés. Sur la rive gauche de la Loire, elles ont
récemment dévalisé la perception de Coron qui
avait négligé de se faire escorter, et tiré des
coups de fusils sur un détachement. Mais ces actes, si
fâcheux qu'ils soient, ne peuvent avoir une importance grave.
L'administration fait tous ses efforts pour détruire ces
derniers restes de la chouannerie et elle considère
l'établissement d'une gendarmerie nombreuse comme le moyen le
plus efficace pour atteindre à ce but. Elle regrette que ses
vux à cet égard n'aient pas été
accueillis par l'autorité supérieure et elle invite le
Conseil à y joindre les siens
"
Cholet
Extrait du rapport du Conseil
Général de 1834 sur les routes stratégiques
:
"M. le Préfet a mis sous les yeux du
Conseil Général un rapport de M. l'ingénieur en
chef des routes stratégiques sur la situation de ces routes,
et un aperçu des dépenses auxquelles elles donnent
lieu. Il en résulte que ces routes ont dans le
département une longueur totale de 270.000 m ou 67 lieues et
demie, dont la dépense est évaluée à
3.089.000 francs. M. l'ingénieur a la certitude que cette
somme ne sera pas dépassée. En effet, d'après
les projets détaillés et approuvés, une longueur
totale de 131.352 m ou 34 lieues et demie ne coûtera pas plus
de 1284 francs 79, c'est-à-dire moins de la moitié de
la somme totale, et encore où n'a pas été
déduit les rabais qui ont été consentis par les
adjudicateurs et qui sont déjà assez
considérables. Les travaux sont commencés sur plusieurs
points et tous les projets seront soumis et pourront être
approuvés avant la fin de l'année courante.
Mais les routes stratégiques forment un réseau avec les
routes royales et départementales, et celles-ci surtout sont
loin d'être achevées dans le département. Il prie
M. le préfet d'engager le Conseil Général
à faire des sacrifices pour achever promptement ces routes,
sacrifice qui tourne à l'avantage du département en
augmentant avec les communications la prospérité du
pays
Le Conseil Général, considérant que l'ouverture
de la route stratégique n° 3 de Saint Lambert du Lattay
à Champtoceaux et cette n° 32 de Montjean à
Jallais rend inutile celle de la route départementale
n°17 de Chalonnes à Jallais sur une longueur d'environ
14.600 m, considérant en outre que le tracé,
proposé par l'ingénieur en chef, de Jallais à
Saint Léger des Bois, sur la route départementale
n° 11 de Cholet à Beaupréau, ne présente
qu'une longueur de 12.300 m, ce qui fait une différence en
moins de 2.300 m et que cette communication serait plus avantageuse
au commerce et à l'agriculture, en même temps qu'elle
procurerait les moyens d'éclairer la pays est d'avis :
1°/ que le route départementale n° 17 prenne la
dénomination de route de Cholet à Chalonnes
2°/ que la dite route départementale n° 17 soit
faite de Chalonnes à Saint Laurent de la Plaine (lieu
d'embranchement de la route stratégique n° 32) et
qu'ensuite elle soit continuée de Jallais à Saint
Léger des Bois en passant par le May
"
Extrait du rapport de la session de 1836
:
"A la session de 1835, le Conseil avait
voté 3.441 francs pour l'entretien des routes
stratégiques à livrer au public en 1836. La commission,
considérant que ces routes stratégiques de l'Ouest ne
peuvent être assimilées qu'à des routes royales
créées dans un but d'intérêt
général, celui de rendre impossible le retour des
guerres civiles qui ont désolé ces contrées, il
est raisonnable que le Gouvernement prenne à sa charge une
dépense faite dans son intérêt
si on
laissait encore à leur charge l'entretien de ces routes
militaires ouvertes par une haute pensée politique, la
pacification du pays
"
Numérotation des routes
stratégiques dans le département :
- N° 1 (151 km) de Poitiers à
Nantes, par Mortagne, Tiffauges et Clisson, classée route
impériale en 1862
- N° 3 (52 km) de Champtoceaux à
Saint Lambert du Lattay, par le Fuilet, Montrevault, Saint Laurent
de la Plaine, RD en 1862
- N° 7 (81 km) de Cholet à Saint
Jean de Monts, par le Couboureau, Tiffauges, Treize-Septiers,
Legé, Challans, RD en 1862
- N° 9 (100 km) d'Angers à
Niort
- N° 17 (22 km) de Vihiers à
Chatillon sur Sèvre
- N° 19 (51 km) de Tiffauges à la
Châtaigneraie
- N° 21 (39 km) d'Ancenis à
Montaigu, par Vallet et Clisson
- N° 28 (22 km) de Beaupréau
à Clisson, par Villedieu et Montfaucon
- N° 30 (37 km) de Nantes à
Ancenis (rive gauche), par le Loroux-Bottereau, Saint Laurent des
Autels, Liré
- N° 32 (27 km) de Montjean à
Jallais par Bourgneuf, le Pin en Mauges, la
Poitevinière.
Yves Meignan
Je suis
revenue dans ma commune...
"Dénichée
dans une brocante, cette plaque a été
sauvée de la casse et a retrouvé son village
d'origine.
Je suppose qu'elle a une longue et grande histoire à
nous raconter, que nous ne connaîtrons jamais.
C'est bien dommage, après ce long voyage qu'elle a
parcouru toute seule.
Je sais qu'elle a eu chaud durant plusieurs années,
servant de plaque de cheminée, mais le principal est
qu'elle soit de retour.
Après quelques heures de restauration, elle nous
dévoile son secret : ses inscriptions !
Fixée par 4
tire-fond, elle était très sûrement
située route de Beaupréau, sur la
façade de cette maison, à gauche (?)
:
Plaque en fonte de 800
X 400, elle doit dater des alentours de 1860,
peut-être avant, et a dû être
démontée lorsque Saint Léger des Bois
(ou Saint Léger du May) est devenu Saint Léger
sous Cholet en 1888.
On remarquera que la départementale Cholet-St Florent
avait à l'époque le numéro 13.
Aujourd'hui, elle porte le n° 752.
Voilà une histoire qui se termine bien."
Daniel
Guyon - octobre 2004
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le bourg (avant
1863)
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la commune (depuis
1863)
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la carte de Cassini - le cadastre
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les moulins à
vent
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la métairie de la
Croix
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le chemin de la
Vacherie
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le manoir du
Landreau
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le dernier seigneur du
Pontreau
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les chemins de la
mémoire
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les voies de communication dans la
commune
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le chemin de fer
d'intérêt local
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la route n°11 de de
Beaupréau à Cholet
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a-t-on voulu punir Beaupréau
?
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le général
Tharreau
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Merci
de fermer l'agrandissement sinon.
https://www.stleger.info