5.
la rue du inq
eptembre
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pour revoir le plan et
l'itinéraire
Remontant
vers l'église, nous voici à nouveau en bordure de la
grand-route (RN.82) qui porte successivement, dans sa
traversée du village, les noms de rue d'Arlon, Grand-Place,
rue du Cinq Septembre, rue du Chauffour et rue de Virton.
L'ancienne
"Grand-Rue" de Saint-Léger a été
rebaptisée "rue du Cinq Septembre" en 1977 lors de la fusion
des communes afin d'éviter des confusions possibles entre les
voiries des trois villages. Elle marque le souvenir poignant de la
journée du mardi 5 septembre 1944 qui vit, dans une action de
représailles allemande à quelques jours à peine
de la Libération, l'incendie du centre du village. Quelque 114
immeubles d'habitation, de commerce, d'exploitation agricole et des
édifices publics, tels que l'église, l'école
communale des filles, l'école des surs, la gendarmerie,
ont été détruits et bon nombre d'autres
endommagés.
Cette rue, autrefois
très commerçante, a retrouvé un calme tout
relatif car la circulation automobile y est devenue intense.
Parmi les rares
bâtiments qui ont échappé à l'incendie, la
maison Alice Meny est un des derniers témoins d'une fermette
bicellulaire de la fin du 18e siècle dont
l'intérêt a justifié sa reconnaissance comme
monument classé en 1993.
Saint-Léger
s'est souvenu de l'embrasement du
village
Source
: http://archives.lesoir.be
du lundi 5 septembre 1994
Voici exactement cinquante
ans, jour pour jour, le village gaumais de
Saint-Léger connaissait une des plus terribles
expéditions punitives de l'armée allemande en
déroute. Ce dimanche, les Léodégariens
se sont souvenus de cette tragédie que l'on pourrait
comparer à celle d'Oradour-sur-Glane, puisque 114
maisons furent incendiées. Il y eut toutefois
nettement moins de victimes; seuls trois villageois qui
tentaient de fuir perdirent la vie à
Saint-Léger. Mais le souvenir reste intact.
Dans sa chronique
d'août, le Cercle de recherche et d'histoire de
Saint-Léger a ainsi rassemblé les
témoignages de ceux qui ont vécu cet
événement, photos à l'appui. Hier, Mgr
Léonard, évêque de Namur, a
célébré une messe anniversaire qui fut
suivie par un dépôt de fleurs au monument aux
morts. Les enfants de l'école communale y ont lu un
message de paix et d'espoir bien d'actualité. Devant
la maison communale et une bonne partie de la population du
village, Gérard Feyereisen, qui avait seize ans
à l'époque, a rappelé en détail
ces moments tragiques. Ensuite, une exposition rappelant ce
mardi de septembre 1944 et la reconstruction du village a
été inaugurée, avec de nombreuses
photos d'époque, les plans du village incendié
et les différents projets de reconstruction de
l'église (1).
Le 4 septembre 1944, cinq
hommes d'un régiment SS de l'Afrikakorps qui
rejoignaient leur camp à la frontière
grand-ducale furent tués par des résistants
entre Saint-Léger et Châtillon. Un adolescent
italien qui était avec eux fut laissé libre,
mais il donna l'alerte aux troupes nazies. Les habitants
s'attendaient à de vives réactions et la
plupart passèrent la nuit du 4 au 5, cachés
dans les bois. Le lendemain, sur le coup de midi, les
Allemands lancèrent leurs représailles
à Saint-Léger. Ils cernèrent le village
et rassemblèrent à proximité de
l'église toutes les femmes et leurs enfants. Les
hommes furent dirigés vers la sortie du village,
près de l'usine Dominicy. Pour justifier leur
vengeance, des soldats montrèrent les corps des
militaires tués la veille.
Quelques minutes plus tard,
les premières maisons flambaient. Le chef du
détachement demanda aux hommes de dénoncer les
meurtriers, mais personne dans la population ne le savait.
Dans un climat extrêmement tendu, les discussions
débutèrent avec le Dr Dewolf qui parlait
l'allemand. En fin de compte, tout le monde fut
relâché; mais les Allemands qui se
retirèrent en début de soirée
laissèrent un village presque entièrement en
feu, église, école, cercle paroissial et
gendarmerie compris. Une bonne partie du bétail
enfermé dans les érables périt
également dans ce sinistre. Durant des mois, voire
des années, certains habitants de Saint-Léger
durent se réfugier chez des parents, en attendant que
la reconstruction se réalise.
Jean-Luc
Bodeux
(1) L'exposition sera
accessible à la Maison communale, les 10 et 11
septembre, de 10 à 12 heures, et de 14 à 18
heures.
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Saint-Léger
- la grand'rue vers 1903
Il s'agit d'une photo
prise depuis l'église vers Arlon. La plupart de ces maisons
ont été incendiées le 5 septembre 1944.
pour un agrandissement, cliquez ici
la grand'rue vers
1907
carte
écrite en 1901
carte
écrite en 1903
la maison Alice
Meny
"Fermette
bicellulaire du XIXe S., en calcaire chaulé de quatre
travées et deux niveaux. A gauche, logis à
ouvertures à linteau droit et battée. A
droite, porte d'étable à linteau bombé,
gerberesse (porte servant à rentrer les gerbes de
fourrage) à linteau droit au-dessus d'un passage
à poules. Bâtière de deux versants en
ardoises."
C'est en ces termes que les auteurs du "Patrimoine
monumental de la Belgique" décrivent la maison sise
au 26 de la rue du 5 Septembre.
Le Cercle de Recherche et
d'Histoire de Saint-Léger-en-Gaume a acheté en
1998 cette maison qui est restée aux mains de la
même famille depuis plusieurs
générations et qui a heureusement
échappé à toute modernisation durant
plus d'un siècle. Alice Meny a vécu dans sa
maison durant près d'un siècle, sans changer
quoi que ce soit dans l'agencement traditionnel des
pièces d'habitation, sans en renouveler le mobilier,
sans y apporter le moindre modernisme de goût douteux
et, tout simplement, en y gardant précieusement les
souvenirs familiaux.
Le classement a
été demandé par les nièces de la
propriétaire et, après un long et sinueux
périple administratif, a abouti, le 9 juin 1993,
à un arrêté ministériel de
classement comme monument, "en raison de sa valeur
historique et architecturale, de la totalité de la
maison Alice Meny, y compris les meubles immobiliers par
destination suivants : la taque en fonte du foyer, le
placard de taque y adossé dans le pêle et le
placard englobant la descende de cave, l'escalier menant
à l'étage et les portes
intérieures".
Malheureusement, la nuit de la Pentecôte 1995, il a
fallu déplorer un vol, par effraction, de diverses
pièces du mobilier, dont une remarquable horloge
à balancier du pêle. Les meubles restants ont
été démontés et mis en lieu
sûr. Malgré tout, le Cercle de Recherche et
d'Histoire continue à veiller à la
préservation et à la remise en état de
cette habitation, témoin social d'un mode de vie
rural traditionnel de l'époque et témoin
architectural d'un type de construction adapté
à de mode de vie.
Alice Meny est née le
8 décembre 1895. Elle a perdu sa maman quand elle
avait 13 ou 14 ans et a élevé son frère
Narcisse. Son père est mort à 99 ans. Elle
s'en est occupée et l'a soigné avec
dévouement. Elle est décédée en
décembre 1997, à la veille de son 102e
anniversaire.
Source : "Au fil du
Ton" n°9 et n°18 - Cercle de Recherche et
d'Histoire de Saint-Léger-en Gaume
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pour un agrandissement, cliquez ici
St Léger -
la grand'rue vers 1932
St Léger -
la grand'rue vers 1937
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St Léger -
la grand'rue
St Léger -
la grand'rue en 1964
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