11.
la rand-lace
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pour revoir le plan et
l'itinéraire
Redescendons
vers la route principale par la rue du Fossé où l'on
remarquera le magnifique linteau de porte du numéro 11,
sculpté en 1886 par l'une des deux familles de tailleurs de
pierre célèbres à Saint-Léger. On
débouche sur la Grand-Place dont le centre est actuellement
occupé par un faux rond-point abondamment fleuri.
Auparavant, cet
espace constituait une véritable gare routière avec une
"aubette" circulaire autour de laquelle circulaient les cinq autobus
qui, six fois par jour, à heure fixe, embarquaient et
ramenaient les ouvriers du bassin sidérurgique lorrain.
Quant à la
place, elle ne comportait que des immeubles de commerce dont
quelques-uns subsistent encore de nos jours : quincaillerie puis
pharmacie, marchand de tissus-tailleur, café, mercerie,
librairie-papeterie, épiceries, boucherie-charcuterie avec
abattoir...
C'était
à l'époque, pas si lointaine, où
Saint-Léger servait de centre commercial pour tous les
villages environnants et où les commerces de proximité
régnaient en maître.
la rue du
Fossé
Cette
rue doit sans doute son nom à la proximité du
"château". C'est par là que, deux fois par
jour, je gagnais l'école communale. Sur le chemin,
nous croisions des enfants se rendant à
l'école libre et en profitions pour échanger
quelques quolibets du style : "Calotins, crottes de
chiens !" ou "Libéraux, crottes de ch'vaux
!" C'était pour nous des phrases bien
ésotériques.
En haut de la rue, à
gauche existait une forge, la forge Pechon. Nous avions
l'habitude d'y jeter un coup d'oeil au retour de
l'école comme dans "Le grand Meaulnes" d'Alain
Fournier. "Personne ne disait rien. Le maréchal et
son ouvrier, l'un soufflant la forge, l'autre battant le
fer, jetaient sur le mur de grandes ombres brusques (...) De
temps à autre, le travail paisible et régulier
de la boutique s'interrompait pour un instant. Le
maréchal laissait à petits coups pesants et
clairs retomber son marteau sur l'enclume. Il regardait, en
approchant de son tablier de cuir, le morceau de fer qu'il
avait travaillé. Et, redressant la tête, il
nous disait, histoire de souffler un peu :
- Eh bien! ça va, la jeunesse ?"
Source : Joseph
Collignon in "Le Gletton, mensuel de la Gaume et d'autres
collines" - juillet/août 1999
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la rue du
Fossé
la
grand'place
12.
ers
les nouveaux quartiers
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La rue Lackman, parallèle
à la rue d'Arlon, menait autrefois à la forge du
même nom qui fut, dès le I5e siècle, un des
premiers établissements travaillant le fer à
Saint-Léger.
Cette voirie, récemment
modernisée, conduit vers un quartier résidentiel. Deux
lotissements ont été construits par la
Société Nationale Terrienne entre 1960 et 1975.
D'autres parcelles ont été viabilisées et
vendues par la commune. En tout, près de 150 maisons
individuelles couvrent le plateau de Lackman compris entre la route
Arlon- Virton et la voie de Vance.
Certes l'architecture de ce nouveau
quartier est en rupture avec l'habitat traditionnel de Gaume, mais sa
juxtaposition avec l'ancien village lui-même gravement
altéré par l'incendie de 1944 ne pose pas de
problème.
En cours de chemin, sur la droite
apparaît la façade arrière et la cour de
récréation de l'école libre dont le petit
pavillon a été récemment restauré par les
élèves avec l'aide de l'association Qualité
Villages-Wallonie.
carrefour rue Mgr
Picard / voie de Vance
13.
la haie d'rlon
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Traversons maintenant
la route d'Arlon (RN 82) à hauteur de la petite station
d'épuration qui dessert les 600 habitants du lotissement de
Lackman.
Dans les habitudes
locales, ce groupe de maisons qui forme l'extrémité du
village du côté d'Arlon et la route elle-même,
sont dénommés "Haie d'Arlon ". Le nom de haie est
employé ici dans le sens de bois.
Si l'on regarde vers
la sortie du village, on remarquera à 100 mètres les
bâtiments de la gendarmerie (actuellement police locale),
reconstruits après destruction en 1944, et à l'horizon
le complexe industriel des anciennes usines de machines agricoles
Dominicy, actuellement occupé par la manufacture de bas
médicaux "Varodem" qui emploie 60 personnes et exporte plus de
95 % de sa production vers les Pays-Bas et l'Allemagne. Elle est
installée à Saint-Léger depuis 1965.
Quelques
mètres plus loin, nous passons sur le Ton, rivière que
nous n'allons plus quitter jusqu'à la fin de notre
périple.
carte
écrite en 1906
carte
écrite en 1903
la gendarmerie
vers 1952
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l'usine
Varodem
"Chez
VARODEM, sise à l'entrée de Saint-Léger
en venant de Châtillon, on fabrique des bas à
varices. Cette PME, qui est installée en Gaume depuis
plus de 30 ans, est l'une des plus importantes de la
région, hormis les grosses entités comme Burgo
et Mobil, puisqu'elle emploie 50 personnes, essentiellement
des femmes.
l'usine Varodem,
située à l'entrée du
village
Cette entreprise est
née d'une passion. Le patron, Odilon Coppens fut
engagé comme chef de fabrication dans une entreprise
textile qui avait une unité de fabrication de bas
à varices : "Cela m'a passionné. J'ai appris
ce métier durant 5 ans. Puis j'ai été
en Hollande durant 6 ans et ensuite en Allemagne durant 10
ans puis je suis revenu en Belgique. Je voulais créer
ma propre entreprise. A Bruxelles, on m'a dit : A
St-Léger, nous connaissons un bâtiment
inoccupé qui pourrait vous servir. Le bourgmestre
Dominicy et le secrétaire M. Pechon m'ont bien
aidé. Nous avons démarré à
Conchibois en octobre 1965. J'ai commencé avec 3
personnes. A l'époque, il y avait 20 fabricants de
bas à varices en Belgique. Nous ne sommes plus que
deux, dont une plus petite entreprise, à
Louvain."
Au fil des ans, l'entreprise
a pris de l'extension. Le bâtiment de Conchibois est
devenu trop exigu et le déménagement dans les
ex-ateliers Dominicy s'imposait. On a tous regretté
le cadre forestier de Conchibois, mais c'était pour
l'avenir de l'entreprise.
l'usine
Dominicy
Le marché de Varodem
est tourné à 95% à l'exportation,
principalement aux Pays-Bas qui est pour elle le... pays des
bas. Tout simplement parce que ces bas onéreux y sont
remboursés à 80%, comme dans les autres pays,
sauf en Belgique. Autrefois, il y a eu des abus en Belgique,
les médecins prescrivant des bas et les patients se
faisant faire des bandages, en empochant la
différence... Le législateur a mis un
halte-là. Les Belges, qui ont pourtant autant de
varices que les autres, sont donc des consommateurs beaucoup
moins réguliers...
Au départ, cette PME
s'appelait Eurobas, mais un fabricant français a
revendiqué ce nom et M. Coppens l'a rebaptisé
Varodem, comme VARice et OeDEMe. Sa spécialisation,
à 80%, consiste en la fabrication de bas sur mesure,
à livrer dans des délais très courts.
Debout devant leurs machines
(aucune des ouvrières n'a d'ailleurs de bas à
varices), les tricoteuses façonnent les bas sur des
machines qui ont été adaptées au fil
des ans par les mécaniciens maison. Devant elles se
trouve toute une rangée de bobines de fil bien
précis (lycra, coton
), matières
premières des bas qui passeront ensuite à
l'unité de couture, pour la finition et le repassage.
Un travail de fourmi qui nécessite une
précision optimale et un doigté que seule la
main peut faire.
Varodem fabrique par
ailleurs des "bas de confection" sans couture, avec des
machines automatiques gérées par ordinateur,
mais il s'agit dans ce cas de bas plus fins, utilisés
de façon préventive et vendus de façon
uniforme. En 1965, il y avait 3 personnes à la
production, pour confectionner 5 types de bas, et
l'entreprise réalisait un chiffre d'affaires de 4
millions. Aujourd'hui, on en est à 50 personnes, 17
types de bas et 112 millions de chiffre d'affaires. M.
Coppens se bat pour développer les marchés et
optimiser ses produits en sachant que son produit fait le
bonheur de milliers de malades."
Source : Jean-Luc
Bodeux in "Le Gletton, mensuel de la Gaume et d'autres
collines" - juillet/août 1999
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la rue
d'Arlon
14.
en descendant la vallée du on
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Suivons
l'ancien tracé du chemin de fer vicinal d'Arlon à Ethe.
Nous sommes dans le fond de la vallée. La rivière a
été de tout temps utilisée pour l'énergie
hydraulique qu'elle procurait.
Au coin, un premier
établissement industriel se dresse : l'ancien moulin Zintz qui
abrita entre 1920 à 1940 la fabrique de chicorée
Antoine. C'est là aussi que débuta à la fin des
années 1950 la fabrication des panneaux en plâtre pour
plafond de la société Tracoplâtre.
Un peu plus loin, à main
gauche, la propriété encore entourée d'un mur
d'enceinte construite par le notaire Joseph Poncelet figure comme un
magnifique exemple de l'architecture traditionnelle gaumaise du
début du 19e siècle (1835). Les dépendances
agricoles ont été plus récemment
transformées en logements.
C'est à cet endroit que le Ton
reçoit son affluent de rive gauche : le ruisseau de Wachet.
ancienne fabrique
de chicorée
propriété
de Welder - un des nombreux dessins d'Albert Bouvy (1934-1969)
une partie de la propriété ayant appartenu à des
personnes connues :
Joseph Poncelet puis Jacques Andrin, tous deux notaires, etc...
Cette même propriété est présentée
dans la carte postale ci-dessous.
lavoir, rue Devant
Wachet - vers 1910 -
pour un agrandissement en
version colorisée, cliquez ici
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