Pour
notre famille, le village de St Léger sous la Bussière
était le pays ancestral.
Rien dans les actes notariés en notre possession ne donnait
l'origine des VALENTIN.
C'est grâce à la recherche généalogique et
historique que nous avons pu remonter de St Léger à
Propières par Benoît, de Propières à Cours
par Claude.
L'acte le plus ancien conservé dans les papiers familiaux est
un partage du 12 juillet 1809 entre Claude VALENTIN et Claudine
CORGIER d'une part, et leur fils Jean Benoît d'autre
part.
Les vingt-quatre autres documents
vont de 1813 à 1931: ventes et achats de terres, bornage de
terrains, inventaire après décès, conseil de
tutelle, contrats de mariage...
Cent vingt ans d'existence des VALENTIN grâce à ces
papiers pieusement conservés au fil des
générations.
Nous étudierons quelques-uns
de ceux ci pour la période 1809-1830.
Mais auparavant, il convient de
savoir quand et comment une famille de neuf personnes décide,
à la fin du Consulat, de s'établir en
Mâconnais.
La réponse est loin d'être évidente !
Nous avons néanmoins un
début de piste.
Dans "la table des vendeurs" de l'enregistrement du bureau de Matour
(1),
dont dépend St Léger, nous trouvons cette indication
:
"13-VALENTIN Claude,
propriétaire de St Léger, à Pierre COLLONGE de
Carry ? Vente du 22 prairial An 12. LACHARME notaire, bois à
Ozolles 480 livres"
Claude, notre ancêtre, il
s'agit bien de lui, vend un bois à Ozolles (c'est le nom d'un
hameau de Propières) à Pierre COLLONGE de Carry
(également le nom d'un hameau de Propières)
(2)
Cette vente par Claude VALENTIN a
lieu le 22 prairial An XII, c'est à dire le 11 juin 1804,
passée devant Maître LACHARME.
Cela suppose évidemment que Claude ait acquis ce bien avant
1804 : de qui, quand, à quel prix, pourquoi ?
De multiples questions restées
longtemps sans réponse car les minutes du notaire LACHARME
n'étaient pas déposées aux archives.
Leur découverte, bien
classées, seize ans plus tard (le successeur de l'étude
disait ne pas les avoir en 1982 mais les déposait à
Mâcon en 1998 !) peut nous éclairer.
Vente par Claude VALENTIN
à Pierre COLLONGE
(juin 1804)
|
Par devant Antoine LACHARME notaire
à Matour, département de Saône et Loire, et les
témoins après nommés, Claude VALENTIN,
domicilié en la commune de St Léger sous la
Bussière, librement et volontairement déclare
qu'il vend avec maintenue et garantie dès à
présent et à toujours pour jouir dès le vingt un
brumaire dernier, à Pierre COLLONGE et Jean GOUILLAND
domiciliés à Propière, village Carry,
présent et acceptant, un bois appellé Tailli
Troncy, de contenance à environ seize arres joignant de
matin midi soir et bize les bois des citoyens CORZIER, DUBOT,
GRIZARD, DUBOT, GEOFFRAY, et un autre bois appellé Les
Places ? de contenance environ seize arres joignant de matin midi
soir et bize les bois des citoyens CHABERT (et celui) des habitants
du village Carry, du citoyen CORGIER et un chemin.
(Claude VALENTIN vend) les
portions qui lui appartiennent dans les indivis et communes du
village d'Ozolle, commune de Propière ; telles qu'elles
s'étendent et comportent et qu'elles peuvent lui appartenir
à la forme du partage passé devant SAPPIN notaire, le
trois juillet mil sept cent quatre vingt trois.
La vente est faite avec
entrée, issues, aisances appartenances et dépendances,
franchise, hypothèques et déclarations que les fonds
sont soumis à servitudes si aucunes sont établies par
titres ou possessions légitimes.
La vente est faite moyennant la somme
de quatre cent quatre vingt francs, acompte de laquelle COLLONGE a
payé celle de deux cent quarante francs, quittance en est
passée.
Jean GUILLAND a payé acompte
celle de soixante francs, quittance en est aussi
passée.
Jean GOUILLAND promet payer le
surplus en trois termes et payements égaux dont le premier
commencera au six nivose prochain, et second un an après, le
troisième un an ensuite avec intérêt à
cinq pour cent, sans retenue à compter du vingt un brumaire
dernier.
Les privilèges et
hypothèques sont conservées jusqu'en fin de payement.
Mandons
Dont acte.
Fait, lu, et passé à
Matour, maison du notaire, avant midy, le vingt deux prairial l'An
Douze de la République, en présence de Jean Marie
BREGON domicilié à Matour, et de Laurent EMIEUX,
négociant audit lieu, témoins requis qui ont
signés avec VALENTIN, les autres parties ont
déclarés ne savoir signer, de ce enquis. Rature (de)
huit mots approuvée.
VALENTIN EMIEUX BREGON Antoine
LACHARME notaire public
Enregistré à Matour le
trois messidor An Douze, reçu vingt un francs douze centimes
MARTEL (3 E 32947 Maître LACHARME, archives de Saône et
Loire)
Quittance pour Gabriel BESSON
par Claude VALENTIN
(juillet 1804)
|
Deuxième découverte
dans la même liasse des papiers du notaire LACHARME : une
"Quittance pour Gabriel BESSON par Claude VALENTIN, du 3 thermidor
An XII" (3),
c'est à dire le 22 juillet 1804, soit un peu plus d'un mois
après l'acte précédent :
"Par devant Antoine LACHARME, notaire
à Matour, département de Saône et Loire, et
devant les témoins après nommés, Claude
VALENTIN, propriétaire à St Léger sous la
Bussière déclare avoir reçu
présentement, réellement et comptant de Gabriel
BESSON, propriétaire à Flacillière, commune de
Saint Bonnet les Bruyères, la somme de cent soixante huit
francs pour retour promis (solde ?) par BESSON à VALENTIN,
lors du partage de leurs bâtiments à La
Bussière, à la forme de l'acte reçu le
notaire soussigné (LACHARME) le ..(date en blanc)
enregistré le
(en blanc) sans préjudice d'autres
dus, laquelle somme de cent soixante huit francs, VALENTIN passe
quittance à BESSON.
Dont acte fait, lu, passé
à Matour, mayson du notaire après midi, le trois
thermidor an douze de la République française, en
présence de Pierre PHILIBERT et de Jean Marie BREGON
propriétaires domiciliés à Matour,
témoins requis qui ont signé avec (les) parties,
excepté BESSON qui a déclaré ne savoir
signé, enquis. VALENTIN Ant. LACHARME Notaire PHILIBERT BREGON
"
Au début du document (du 3
thermidor An XII, c'est à dire du 22 juillet 1804), il
écrit "Claude VALENTIN, propriétaire à La
Bussière" mot rayé et surchargé en "St
Léger sous la Bussière".
Cette erreur du rédacteur de
l'acte, et la situation des bâtiments partagés entre les
parties, laissent supposer que Claude VALENTIN est
propriétaire avant 1804 à La Bussière, hameau
qui domine le village de St Léger, vers les ruines du
château féodal.
L'acte du partage entre VALENTIN et
BESSON, dont nous ignorons pour le moment la date, serait bien utile
pour éclairer ce point. La recherche dans les minutes du
notaire LACHARME devrait encore nous réserver des surprises
!
Michel Guironnet
janvier 2002
(1) "Table des vendeurs et table des
acquéreurs (An XI à An XIII) Q3619 et Q3615 aux
archives de Saône et Loire
(2) Avant de retrouver les minutes du
notaire LACHARME ce nom d'Ozolles nous avait fait envisager
l'hypothèse d'une vente à Ozolles, village non loin de
Charolles ! Par quel hasard un habitant de Saint Léger, en
Mâconnais, serait il propriétaire en Charolais ?
...Heureusement, la découverte des papiers du notaire aux
archives de Saône et Loire a permis d'abandonner cette piste
hasardeuse.
(3) 3 E 32947 Me LACHARME Archives de
Saône et Loire

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vers St
Léger sous la Bussière
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https://www.stleger.info